Personnage et vedettariat au prisme du genre (gender) : étude de la fabrique des représentations cinématographiques (fonds Claude Autant-Lara, Cinémathèque suisse)
Ce projet de recherche dirigé par Alain Boillat et Charles-Antoine Courcoux (UNIL) et soutenu par le FNS sur une période de 4 ans (2016-2020) vise à étudier les mécanismes de fabrication des représentations dans la production cinématographique française des années 1940. Le contexte de production des films est majoritairement reconstruit et examiné à partir de documents issus du fonds d’archives Claude Autant-Lara de la Cinémathèque suisse et considérés à la lumière des outils théoriques et méthodologiques forgés par la narratologie filmique, les études de genre, les star studies et l’histoire culturelle. Une base de données sera établie afin de faciliter l’accès aux sources en fonction de critères pertinents. Grâce au caractère exceptionnellement exhaustif et riche du fonds Claude Autant-Lara, l’objectif est d’élaborer une approche génétique permettant de documenter les étapes de la création en les inscrivant dans leur contexte socio-historique et en explorant, à travers les variantes scénaristiques, ce que furent les possibles envisagés par les auteurs, notamment en fonction des actrices et acteurs pressentis ou choisis.
La périodisation (1942-1949) correspond à la fois aux premiers films officiellement attribués à Claude Autant-Lara comme unique réalisateur (à partir du Mariage de Chiffon, 1942), à la naissance du trio qu’il forme avec ses deux scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost (à partir de Douce, 1943) ainsi qu’à un moment charnière pour le vedettariat français qui, après une décennie dominée par des stars masculines vieillissantes, connaît une féminisation et un rajeunissement au moment de la reprise de la production dans le contexte de la France occupée. Les têtes d’affiches de notre corpus constitué de l’ensemble des films tournés par Claude Autant-Lara dans les années 1940 sont révélatrices de ce phénomène : Odette Joyeux, Micheline Presle ou Gérard Philipe sont des étoiles montantes incarnant des identités genrées modernes.
Deux axes de réflexion sont privilégiés : on se penche d’une part sur l’articulation entre la fabrication et la réception d’une image de vedette, d’autre part sur le processus de création des personnages au sein de réseaux définis par des modalités spécifiques de construction des rapports et des identités de genre.
Direction : Alain Boillat et Charles-Antoine Courcoux (Section d’histoire et esthétique du cinéma).
Collaboratrice scientifique (postdoc) : Delphine Chedaleux.
Doctorante FNS : Jeanne Rohner.
Début/fin : 01.07.2016 – 30.06.2020
Voir aussi la page du Fonds national suisse de la recherche scientifique.