Edmée Ballif, coordinatrice de la PlaGe

En quelques mots, en quoi consiste votre travail et quelles sont vos priorités actuelles ?

Je suis la nouvelle coordinatrice de la PlaGe, la Plateforme en Études Genre de l’UNIL. La PlaGe est une plateforme interfacultaire qui vise à renforcer les approches de genre dans toutes les facultés de l’UNIL, que ce soit dans la recherche ou dans l’enseignement. Quicoque au sein de la communauté UNIL peut en devenir membre. Dans ma fonction de coordinatrice, je travaille actuellement avec la co-présidence et le bureau de la PlaGe pour accroître la visibilité des activités de nos membres. La communauté UNIL est riche d’événements, de publications et d’enseignements qui touchent au genre et qui méritent d’être diffusés dans la société.

Bon à savoir: la PlaGe octroie trois fois par année des subsides pour l’organisation d’événements concernant le genre!

Je suis aussi chercheuse en anthropologie de la santé et de la reproduction, et à ce titre je m’intéresse aux programmes de promotion de la santé des enfants et à la manière dont des normes implicites de genre, de classe, de race ou de validisme façonnent la santé publique. Avec ma collègue Isabelle Zinn, j’ai également travaillé sur la question de l’impact de la pandémie sur les carrières des jeunes chercheureuses en Suisse, une analyse autoethnographique qui souligne la nécessité de penser l’égalité de manière intersectionnelle dans le monde académique.

Qu’est-ce qui vous a motivée à vous engager dans ce domaine, et qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?

Les études genre – ainsi que les approches “égalité, diversité et inclusion” au sens plus larges – sont de plus en plus remises en causes à travers le monde, ce qui a des conséquences dramatiques pour la vie des personnes concernées. Plus que jamais, il me semble indispensable de faire circuler les savoirs, les témoignages, les idées, les débats sur l’EDI afin de sensibiliser le plus largement possible à ces questions. Je suis personnellement animée par la conviction que faire progresser l’égalité – pas seulement de genre mais au sens large et intersectionnel – est bénéfique pour touxtes, et pas seulement pour les personnes directement affectées.

En tant que chercheuse, je m’engage particulièrement à développer les dialogues interdisciplinaires autour de la santé et de la famille. Le dialogue entre les disciplines est en effet de plus en plus nécessaire pour répondre aux crises sociales, environnementales, politiques et économiques que traverse la société et qui accentuent les inégalités sociales.

S’il y avait une action prioritaire à mener pour faire progresser l’égalité dans le monde académique?

J’aimerais penser qu’élargir le débat de “l’égalité hommes-femmes” à l’”égalité, diversité et inclusion” dans une perspective intersectionnelle permette non seulement de développer des programmes d’action plus efficaces mais aussi de sensibiliser un plus large public à la question des discriminations dans le monde académique.

Pour joindre Edmée Ballif : email