Air / Santé / Environnement

D'où vient la pollution de l'air

Les polluants de l’air sont de très nombreuses natures. Ils peuvent être chimiques ou biologiques et leurs sources sont multiples, tant d’origines naturelles qu’humaines.

Origines naturelles

Érosion des sols, pollen de plantes, feux de forêts, activité volcanique, vents de sables, etc.

Origines humaines

Transports, chauffages, industries, agricultures, chantiers, bricolage, tabac, produits d’entretien et de bricolage, bougies ou parfums d’ambiance, etc.

Une fois émises dans l’air, ces substances sont transportées sous l’effet des vents, de la pluie, des gradients de température dans l’atmosphère. Elles pourront également subir des transformations par réactions chimiques, qui dépendent des conditions météorologiques (chaleur, lumière, humidité, etc.). Il en résulte l’apparition d’autres polluants et un transfert des polluants pouvant aller jusqu’à des milliers de kilomètres de la source d’émission.

Ministère Français de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Émission de particules de l’agglomération Lausanne-Morges – Plan des mesures OPAIR de l’agglomération Lausanne-Morges 2018
La pollution de l’air que nous mesurons dans le projet Capt’Air
Breathe (Fabian Moller)
©Fabian Moller sur Unsplash

Les particules fines constituent un défi pour la politique suisse de lutte contre la pollution de l’air. En particulier en hiver, des niveaux élevés de particules peuvent se produire dans des conditions météorologiques où le renouvellement de l’air est faible.

Office fédéral de l’environnement

La pollution de l’air que nous mesurons dans le cadre du projet Capt’Air concerne les particules, de toutes petites poussières. Les particules fines sont les polluants de l’air qui ont l’impact le plus important sur la santé. Elles sont mesurées en fonction de leur taille.

Les PM10 sont les particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (1’000 micromètres font 1 mm). Elles sont retenues au niveau du nez et des voies aériennes supérieures. Toutefois, elles ne sont pas mesurées par les capteurs low-cost. C’est sur la base d’estimation par des algorithmes informatiques que nous obtenons des données les concernant.

Les PM2.5 sont les particules de diamètre inférieur à 2.5 micromètres. Elles pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire – jusqu’aux alvéoles pulmonaires -, peuvent passer dans la circulation sanguine et causer des dégâts notamment dans le système cardio-vasculaire. Ce sont les plus problématiques pour la santé. Contrairement au PM10, les capteurs low-cost les mesurent efficacement.

Les liens entre air et santé
©Fred Rivett sur Unsplash

Les études récentes montrent des effets sur la santé dès les plus faibles concentrations de particules, mais également des effets pour de nouveaux indicateurs de pollution tels que les particules ultrafines et le carbone suie et organique qui seraient à considérer en priorité dans le cadre de la surveillance de la qualité de l’air.
Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – France

La pollution de l’air est le premier risque sanitaire d’origine environnementale en Europe.

Elle touche le système respiratoire, mais de façon plus importante encore le système cardio-vasculaire, ainsi que d’autres fonctions de notre corps comme la reproduction et le développement des embryons, le cerveau et le système nerveux, le système hormonal, etc.

En termes de gravité, les effets peuvent aller de la gêne respiratoire au cancer. En effet, une exposition continue à de faibles concentrations de particules fines raccourcit l’espérance de vie.

En Europe, en 2020, 412’000 décès prématurés sont attribués aux particules fines PM2.5, sur 450 millions d’habitant·e·s. En Suisse, cela concerne 3000 à 4000 décès prématurés pour 8.6 millions d’habitant·e·s selon l’Office fédéral de l’environnement.

©Olivier Collet sur Unsplash

C’est l’exposition chronique à la pollution de l’air qui conduit aux impacts les plus importants sur la santé.

La pollution de l’air a des effets particulièrement importants sur les personnes vulnérables ou sensibles (enfants, personnes âgées, malades du cœur ou des poumons, asthmatiques, fumeur·e·s). Les habitant·e·s des villes sont plus touché·e·s que celles et ceux des campagnes.

Images extraite du Plan des mesures OPAIR de l’agglomération Lausanne-Morges 2018
Effets de la pollution de l’air sur la santé à court terme – SwissTPH
Effets de la pollution de l’air sur la santé à long terme – SwissTPH

Pour aller plus loin et explorer les effets de la qualité de l’air sur la santé : le site internet de Swiss Tropical and Public Health Institute

Effets sur l’environnement
©no one cares sur Unsplash

La pollution de l’air peut avoir des impacts sur :

  • le bâti : la pollution de l’air a de nombreux effets sur les matériaux (murs qui deviennent noirs par exemple) ;
  • l’agriculture : qui se trouve à la fois polluante et affectée par la pollution de l’air, notamment par une productivité réduite lors d’une exposition à l’ozone, ou encore par la baisse de la qualité sanitaire des produits en cas de proximité des cultures avec des axes routiers à fort trafic. Les cultures subissent en effet des dépôts de polluants tels que des Éléments Traces Métalliques ((ETM) – Éléments naturellement présents dans les sols, dont les métaux lourds comme le plomb (Pb), le mercure (Hg), ou le cadmium (Cd)) et des Polluants Organiques Persistants (molécules toxiques qui résistent aux dégradations biologiques naturelles comme les dioxines, le DDT, les PCB) ;
  • les écosystèmes : de fortes concentrations de certains polluants peuvent affecter la croissance des plantes. Des études mettent en avant le phénomène « d’eutrophisation » (excès de nutriments comme l’azote ou le phosphore), notamment via l’impact sur les écosystèmes et la croissance importante d’algues dus à l’excès de dépôt d’azote. Nos lacs peuvent en être affectés. En contribuant également aux pluies acides, la pollution de l’air entraîne une mauvaise santé des forêts et des sols.

Pour aller plus loin
Le dossier « effets de la pollution atmosphérique sur les bâtiments » et « ozone et les plantes » d’Airparif
La plaquette Primequal « Agriculture et pollution de l’air – Impacts, contributions et perspectives »

Les effets sur la santé de la pollution de l'air en Suisse...

L’Office fédéral de l’environnement indique que les niveaux de la pollution atmosphérique en Suisse sont responsables chaque année de :

  • 3’000 à 4’000 décès prématurés (6 % du total des décès), à l’origine de plus de 30’000 années potentielles de vie perdues, dont 300 décès dus au cancer du poumon ;
  • 39’000 cas de bronchite aiguë chez les enfants ;
  • 1’000 nouveaux cas de bronchite chronique chez les adultes ;
  • 2 millions de jours d’activité réduite chez les adultes ;
  • 5.1 milliards de CHF de coûts liés à la santé.
...et dans le Canton de Vaud
Image extraite du rapport Info Air 2017 – Bilan du réseau de surveillance de la qualité de l’air du Canton de Vaud, ces dix dernières années – Département du territoire et de l’environnement – DGE – Direction de l’environnement industriel, urbain et rural Air, climat et risques technologiques – Protection de l’air