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Critique littéraire

L’enfance à travers ombres et merveilles

Le collectif d’artistes Aristide propose avec Ces soleils son deuxième numéro consacré à l’écrit. Pour ce projet, sept auteur·ices français·es et romand·es, accompagné·es d’une artiste visuelle ont été invité·es à imaginer un manifeste de l’enfance. Céline Cerny, Julie Gilbert, Catherine Lovey, Victor Malzac, Fabrice Melquiot, Camille Mermet, Antoine Rubin et l’illustratrice Anne Crausaz ont ainsi exploré cette thématique, chacun·e avec sa voix, son angle et son style.

La suite sur Viceversa Littérature, où cette critique a été publiée le 17 novembre 2027.


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Critique littéraire

Un road trip féministe et optimiste

Avec Falcata, l’écrivaine valaisanne Marlène Mauris signe son deuxième roman, après le succès remarqué d’Escarpées. Elle nous entraîne cette fois dans un road trip singulier, celui d’une femme en quête d’intériorité. Fuyant à la fois son état de santé fragile et une existence étriquée, l’héroïne, aussi cynique que sensible, sauvage et attachante, enfourche sa Falcata, une petite moto rapide et agile, et prend la route des Alpes direction le sud de la France. Ce voyage sera pour cette protagoniste riche en contradictions l’occasion de retrouver ce qu’elle a perdu : elle-même.

La suite sur Viceversa Littérature, où cette critique a été publiée le 3 novembre 2025.


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Critique littéraire

Explorer les limites des lieux, des corps et des mots

Dans Ce qu’on voit d’ici, Gilles F. Jobin et Isabelle Sbrissa proposent une expérience de lecture originale, avec une suite de poèmes inspirés par l’observation et la contemplation de leur région de vie : le Jura. Les textes sont magnifiquement accompagnés par les dessins de Sylvie Aubry, artiste également jurassienne, pratiquant la peinture et la gravure et ayant réalisé, entre autres, des vitraux pour des églises. Pendant plusieurs années, les écrivain·es ont parcouru ensemble le Jura pour écrire dans différents lieux, au cours de sessions imposées de 45 minutes. De la forêt de Montfaucon à la Tour de la Faux d’Enson en passant par Porrentruy, Delémont et Saint-Imier, Gilles F. Jobin et Isabelle Sbrissa ont cherché à traduire en mots la beauté des paysages, ses mystères et ses frontières. Un exercice aussi créatif que méditatif.

Lire la suite sur Viceversa Littérature, où cette critique a été publiée le 20 octobre 2025.


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Critique littéraire

Madame Bœuf : un mets simple et léger

Madame Bœuf, du genevois Guy Y. Chevalley, séduit par son humour et sa légèreté, un peu comme un gaspacho rafraîchissant en ouverture d’un bon repas. Le roman relate les aventures de Madame Bœuf, une retraitée suisse dont l’existence, rythmée par la préparation de plats en sauce, s’avère aussi banale qu’ennuyeuse. Après une énième dispute avec son mari et quelques malentendus, elle part à Paris en compagnie de Francis, le fils des voisins qui vient de faire son coming-out. Durant ce séjour, leur amitié improvisée se révélera une aide précieuse lorsqu’ils feront des rencontres qui leur donneront l’occasion de vivre un nouvel amour et, pourquoi pas, de changer de vie.

L’auteur insuffle à son récit une tonalité humoristique à travers des dialogues absurdes et des comparaisons piquantes – par exemple dans cette description de leur voisine :

Chez le boucher, les Bœuf croisèrent leur voisine de palier, une femme menue aux cheveux rosâtres, qui accomplissait chaque geste comme si elle déplaçait une relique sacrée et devait ensuite signer un bon de livraison engageant son âme pour l’éternité. (p. 29)

Cet humour, très bien dosé, relève le plat concocté par Guy Y. Chevalley, dont les saveurs semblent autrement assez simples. Les thématiques abordées – émancipation féminine, homosexualité, différences de classes, complexité des rapports amoureux – offrent des perspectives intéressantes, même si elles auraient pu connaître de plus amples développements. En somme, Madame Bœuf est un roman agréable, divertissant et bien écrit : une lecture idéale pour accompagner vos étés à la plage.