Arborescence Lieux, acteurs et actrices de la sensibilité écologique en Suisse

Autour de l’urgence climatique : une riposte féministe globale

Cette activité a été réalisée dans le cadre du Festival Les Créatives lors d’une table-ronde animée par Irene Becci au Musée d’ethnographie de Genève le 23 novembre 2022.

La table-ronde avait pour thème la convergence entre genre et écologie, dans le but de réfléchir à la relation entre les individus et la Terre. L’écoféminisme a été abordé en tant que levier d’action à l’intersection des problématiques capitalistes, féministes et écologiques à l’échelle mondiale.

Les intervenants lors de cette conversation étaient Irene Becci, professeure ordinaire à l’Université de Lausanne, Camille Etienne, militante écologiste en France, Rebecca Joly, avocate et secrétaire générale adjointe de l’ASLOCA Suisse, conseillère municipale à Prilly et membre du parlement (les vert.es), et Alexia Tissières, avocate en formation et co-fondatrice de Mieux!, un média numérique couvrant l’actualité écologique, sociale et politique.

Au cours de la discussion, les participants ont abordé en détail le sujet de l’écoféminisme et ont souligné son importance dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement. Ils ont discuté des microviolences auxquelles les femmes sont confrontées quotidiennement, telles que les erreurs de nom et les dévalorisations, qui peuvent déstabiliser leur position et affaiblir leur message. Il a été souligné l’importance de rappeler constamment les faits et la vérité, compte tenu de la désinformation et de la propagation de fausses informations, notamment le pourcentage élevé de personnes en France croyant en des théories comme la Terre plate. Les défis posés par les climatosceptiques ont également été abordés, mettant en évidence le nombre préoccupant de personnes, y compris parmi les jeunes, qui nient l’origine humaine du changement climatique.

L’écoféminisme a été présenté comme un outil permettant de repenser les luttes environnementales et féministes de manière plus juste et précise. Les participants ont expliqué que l’écoféminisme va au-delà de l’opposition entre le féminisme et l’écologie, reconnaissant que la destruction de l’environnement et l’oppression des femmes sont liées par un système commun de violence et de domination. L’origine du terme « écoféminisme » a été située en 1974 avec Françoise d’Eaubonne, et les mécanismes communs entre l’objectivation des corps des femmes et de la nature, ainsi que la dévalorisation et la violence envers les femmes et la nature, ont été soulignés.

Il a été noté qu’il n’existe pas actuellement d’idéologie politique précise revendiquant l’écoféminisme, mais plutôt une volonté de repenser la lutte écologique et le féminisme conjointement. Les femmes ont été identifiées comme les premières victimes du dérèglement climatique, avec des statistiques montrant qu’elles ont 14 fois plus de chances de mourir lors d’une catastrophe naturelle. Les participants ont souligné l’importance de la solidarité entre les femmes et ont appelé à repenser les modèles de société de manière globale, en prenant en compte des questions telles que le féminisme, l’intersectionnalité et d’autres luttes sociales.

En conclusion, la conversation a démontré que l’écoféminisme offre un cadre de réflexion permettant de repenser de manière conjointe les luttes environnementales et féministes. Les participants ont mis en avant l’importance d’une approche globale et de la solidarité entre les différents mouvements sociaux pour faire face aux défis climatiques et environnementaux actuels. Cette table-ronde s’est inscrite dans le cadre du festival « les creatives », offrant ainsi un espace de dialogue et de réflexion sur les liens entre genre, écologie et luttes sociales.