Julie Montandon

Les mille explorations de Julie Montandon

Diplômée en sociologie des religions à l’Université de Lausanne, Julie Montandon a navigué entre études académiques pointues et expériences professionnelles variées avant de trouver son ancrage dans la communication. À la tête du bureau neuchâtelois de Plates-Bandes, elle met aujourd’hui à profit son regard affûté et sa grande curiosité pour donner du sens aux projets qu’elle pilote. Retour sur le parcours inspirant d’une alumna de l’UNIL qui a fait de l’adaptabilité une force.

Portraitiser Julie Montandon est un défi, tant son parcours en patchwork se distingue des carrières linéaires. Diplômée en japonologie, sociologie des religions et nouvelles technologies du web, la quadragénaire est une touche-à-tout! Depuis 2023, elle dirige le bureau de La Chaux-de-Fonds –sa ville natale– de l’agence de communication romande Plates-Bandes. Mais dans cet éclectisme, il y a un fil.

Biberonnée par l’effervescence culturelle de La Chaux-de-Fonds, Julie Montandon s’est rêvée dans les traces de l’écrivain-voyageur Nicolas Bouvier. Cette quête de l’ailleurs la pousse à s’inscrire en Lettres (japonologie, histoire des religions et linguistique) à l’Université de Genève. Les cours l’intéressent, mais l’expérience manque d’exotisme: «J’avais toujours Nicolas Bouvier en tête, se souvient-elle. J’ai sauté sur l’occasion pendant mes études pour partir à Tokyo.»

Au bout d’un an, l’immersion japonaise prend fin. L’écriture de son mémoire la rattrape. Julie Montandon le rédige à Bruxelles. À peine sa licence décrochée, et comme la «dimension politique» des religions l’intéresse, elle s’inscrit en master en sociologie des religions à l’UNIL. «Les cours étaient très pointus. Il me manquait des connaissances générales. Une fois mon diplôme en poche, il fallait trouver un travail. Je me suis sentie dans une impasse. Au moins, j’ai gagné de solides amitiés à l’Université.»

Julie Montandon reconnaît qu’elle n’a jamais eu de plan de carrière: «C’est peut-être ce qui a compliqué mon entrée dans la vie active.» Afin de trouver sa voie, elle fait appel aux services d’Unistages (à l’UNIL), qui l’«ont beaucoup aidée à reprendre confiance». Aux antipodes de sa formation, elle brigue un stage à la jeune agence de communication Plates-Bandes : «On était quatre (contre 22 personnes aujourd’hui). C’était passionnant. Par contre, l’agence n’avait pas encore les moyens de grandir.» En 2012, son stage terminé, Julie Montandon se retrouve à la case départ.

La trentenaire d’alors renoue avec son bagage universitaire au Centre intercantonal d’information sur les croyances (CIC), à Genève: «Un travail très polyvalent qui m’amenait à apporter des éléments de réponse à des journalistes, des familles inquiètes pour un proche, des institutions au sujet de groupes religieux et de thérapies alternatives. Je garde le souvenir d’histoires de vie, entre tragique et, parfois, comique», sourit Julie Montandon. En quête de stimulation professionnelle, elle quitte le CIC après deux ans et demi : «J’ai démissionné sans filet; je n’avais rien derrière.»

Mais un poste s’ouvre chez Plates-Bandes. Julie Montandon est engagée et ne bougera plus. La fin d’une quête? «Je suis une personnalité qui a toujours eu plein de projets. J’ai mis aussi du temps à devenir adulte. L’Université m’a amené beaucoup de rencontres, des questionnements et surtout du temps d’exploration, explique-t-elle. J’avais très peur du monde académique qui reste parfois en vase clos. J’ai compris ensuite que l’Université, c’est ce que l’on met dedans.» Maman depuis 2016, Julie Montandon est retournée à La Chaux-de-Fonds après dix-huit ans d’absence pour mieux conjuguer sa vie professionnelle et familiale. Elle y dirige le bureau neuchâtelois de Plates-Bandes : «Je travaille sur une grande diversité de projets pour lesquels je fais de la gestion de projets, de la rédaction, du développement de stratégies. Plates-bandes me permet de découvrir des sujets improbables, de réfléchir et de questionner les choses.» Simplement la certitude d’avoir trouvé sa place.


LES QUATRE QUESTIONS ALUMNIL

Quel était votre lieu préféré à l’UNIL pendant vos études?

Le Zelig (bien sûr!) et le bord du lac, où j’allais nager quelques matins.

À quels cours ou quels séminaires retournerez-vous demain?

J’ai adoré participer aux recherches, aller sur le terrain, notamment pour une recherche sur les carnets de naissance d’une sage-femme valaisanne (1930-1970), avec Claude-Alexandre Fournier.

Quel conseil donneriez-vous à des étudiantes et des étudiants d’aujourd’hui?

De prendre le temps de profiter de l’offre universitaire; d’être audacieuse et audacieux et de saisir la chance d’être face à des spécialistes pour les bousculer.

Quelle est votre devise préférée?

Il faut s’amuser dans son travail, être curieuse/curieux, garder l’esprit ouvert et vivant!

Découvrez l’article dans le n°88 d’Allez Savoir! 

Article de Mehdi Atmani
Photo: Julie Montandon, Directrice du bureau neuchâtelois de l’agence Plates-Bandes, à La Chaux-de-Fonds. Maîtrise en sciences des religions à l’UNIL (2010). © Pierre-Antoine Grisoni.