Un observatoire de l’actualité critique littéraire

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Depuis 2021, la Section de français de la Faculté des lettres de l’UNIL consacre deux journées par an – une chaque semestre – à une thématique d’actualité dans le monde de la critique. Principalement destinées aux enseignants du secondaire 1 et 2, elles sont également ouvertes aux professionnels de la médiation culturelle et scientifique ainsi qu’à toute personne s’intéressant au sujet traité. «L’idée consiste à mettre ce public en contact avec chercheurs et auteurs pour susciter un dialogue et valoriser les travaux de recherche», résume Dominique Kunz Westerhoff, professeure associée et membre du comité d’organisation avec le professeur Rudolf Mahrer.

Si les thèmes sont généralement proposés par les membres de la section, le premier de 2024 – «Écrire les silences de la guerre» (15 mars) – émane du gymnase lausannois Auguste Piccard: «L’établissement souhaitait proposer une formation et une mise en perspective d’un texte de Laurent Mauvignier, Des hommes, figurant au programme de maturité», se réjouit-elle.

À l’UNIL, les spécialistes des récits de guerre se sont emparés du sujet, dont le professeur honoraire Jean Kaempfer. Ce qui tombe bien, puisque c’est justement lui qui avait initié la toute première mouture de ces rencontres, rappelle Dominique Kunz Westerhoff. «Des étudiants de master y participaient alors, ce qui n’est plus possible aujourd’hui», précise-t-elle.

Outre une présentation de l’actualité critique et du matériel déposé par les intervenants, ces journées font la part belle à la pratique. Une analyse collaborative a eu lieu sous forme de débat. Et l’on propose différentes manières d’aborder la matière. En mars, Christine Le Quellec Cottier, professeure à la Section de français, a ainsi apporté un éclairage subsaharien avec Le terroriste noir, de l’écrivain guinéen Tierno Monénembo. «De quoi s’interroger sur notre perception de l’autre et de ce qui l’anime», souligne-t-elle. Et de rappeler que ces questions sont tout particulièrement d’actualité en ces temps où conflits et actes désespérés se multiplient.

La seconde journée, agendée au vendredi 29 novembre, s’intéressera aux nouvelles limites de la décence discursive avec le thème «Dire/Interdire dans la littérature et son enseignement». «Quelles sont les nouvelles formes de censure? Qu’a-t-on le droit de dire – ou non – dans un texte littéraire? Selon quels critères un écrit est-il jugé offensant?», résume Gilles Philippe. Professeur de linguistique française, il invitera Suzanne Duval, auteure de Ta grossesse, à débattre de ces nouveaux tabous aux côtés de deux enseignantes du secondaire et d’une doctorante.

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