Un cours pour ouvrir des portes entre science et entreprise

Donner aux scientifiques et aux ingénieurs des outils pour commercialiser et faire connaître le fruit de leurs recherches, tel est le but de ce CAS en Life Sciences Product Management, organisé conjointement par la Faculté des HEC et la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne (UNIL). 

Thierry Weber. Médecin, chargé de cours à l’UNIL, membre du comité directeur du CAS en Life Sciences Product Management. Nicole Chuard © UNIL

Ce certificat d’études avancées (Certificate of Advanced Studies, CAS) en Life Sciences Product Management cible aussi bien les personnes travaillant dans des start-up que les employés de PME ou de grandes entreprises actives dans la pharma, la santé numérique, la medtech, la biotech ou la médecine, ou encore des chercheuses et chercheurs en science de la vie s’intéressant à une carrière dans l’industrie. Imaginé pour des scientifiques ou des ingénieurs, il peut s’effectuer en cours ou en recherche d’emploi. Il vise à donner aux participants les outils marketing nécessaires à poursuivre leur carrière dans des domaines tels que la santé numérique (digital health), ou les sociétés pharmaceutiques, biotech et medtech.

Conçu conjointement par la Faculté des HEC et la Faculté de biologie et de médecine, il est dispensé en anglais, se déroule sur 323 heures et délivre 12 crédits ECTS.

Dédiaboliser le marketing

Architecte de cette formation, Thierry Weber est médecin, chargé de cours à l’UNIL, mais également CEO et fondateur d’une agence de communication médico-scientifique. Ce CAS est né d’un constat: si la Suisse dispose d’un vaste réservoir de personnes bénéficiant d’un solide bagage scientifique, «on part du principe que les scientifiques travailleront dans la recherche et les ingénieurs dans le développement. Dès lors, les aspects business et marketing ne sont pas abordés durant les études. Contrairement à beaucoup d’autres pays, comme les États-Unis, qui les intègrent au cursus.» Résultat? «Lorsqu’elles ont besoin de spécialistes en marketing, les entreprises type pharmas basées en Suisse les recrutent souvent à l’étranger», déplore-t-il. 

C’est donc pour réduire la fracture entre science et économie, ainsi que pour pallier ce manque de personnes formées à la fois dans un domaine scientifique de pointe et dans le marketing que Thierry Weber a imaginé ce certificat, en étroite collaboration avec les autres membres du comité directeur du CAS. «Aujourd’hui, avoir de bons chercheurs avec d’excellentes idées ne suffit plus, il faut aussi être capable de commercialiser leurs inventions», conclut-il. 

Avec Vivactis, sa société, il engage justement des profils scientifiques et les forme au marketing: «C’est plus facile que l’inverse», souligne-t-il. Car lorsqu’on lance des produits de pointe, on s’adresse à des personnes disposant des meilleures connaissances dans leur domaine et non au grand public. Pour être entendu et pris au sérieux, il est important d’être à niveau.

Cette formation, qui aura lieu pour la deuxième fois de février à juillet 2021, est limitée à vingt participants – sa première édition en avait rassemblé une quinzaine. Mêlant travail personnel, e-learning et cours en présentiel – celle-ci se déroulera au Biopôle, à Épalinges, les jeudis après-midi de 13h30 à 17h30 et les vendredis de 8h30 à 17h30 –, elle s’articule en trois modules. Chacun d’entre eux comprend 36 heures de cours ex cathedra, 12 heures d’e-learning et environ 48 heures de travail par petits groupes – l’occasion aussi de réseauter. Un total auquel il faut ajouter quelque 35 heures dévolues à la réalisation d’une étude de cas. Outre la compréhension et la maîtrise des processus de marketing et de vente dans le domaine des sciences de la vie, les participants acquerront les bases d’une réflexion stratégique en matière de marketing et de planification sur ce terrain. «Les sciences de la vie ont leurs spécificités, il est important de les comprendre et d’être à même d’adapter le style et les outils de communication pour impliquer efficacement toutes les parties prenantes, des principaux leaders d’opinion aux professionnels de la santé en passant par les patients, pour travailler en réseau avec les professionnels du secteur et interagir avec les experts du domaine», souligne Thierry Weber.

Lancement d’un produit

À cet effet, le premier module décortique la phase précédant le lancement d’un produit. Centré sur l’étude du marché et la préparation de la stratégie marketing, il traite des aspects comme la définition de la campagne et l’élaboration de la stratégie de marque. Comprendre le paysage juridique et de conformité pour éviter les pièges courants figure aussi au programme, tout comme la manière de définir un prix. 

Le deuxième se concentre sur le lancement du produit. Au menu, stratégie commerciale et de vente, préparation de la mise sur le marché, lien avec les patients, éthique de la communication et définition de la stratégie de distribution. 

Le dernier s’intéresse à la croissance du produit. Les participants y apprendront notamment à réaliser des alliances, à négocier un accord, à choisir une stratégie de vente et s’exercer à son exécution pratique.

Les intervenants, issus à la fois du monde académique et de l’industrie des sciences de la vie, connaissent le terrain sur le bout des doigts. Si leurs parcours sont variés, tous ont contribué au lancement ou à la commercialisation de produits et pourront échanger leurs expériences avec les participants. «Les grandes entreprises disposaient déjà d’un vivier où trouver du personnel bien formé en sciences. Grâce à cette formation, la région ajoute une corde à son arc en leur donnant une chance d’acquérir des compétences supplémentaires en marketing – un atout non négligeable!», conclut Thierry Weber.

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Subir ou conduire la révolution numérique, il faudra choisir

Peu de choses paraissent à même de freiner la transformation numérique. Petit à petit, les logiciels sont en train de transformer le monde. Un mouvement auquel la crise de la Covid-19 a donné un fort coup d’accélérateur. C’est à partir de ce constat que les professeurs Benoît Garbinato, du Département des systèmes d’information de la Faculté des hautes études commerciales, et Heidi Gautschi, de l’UER Médias, usages numériques et didactique de l’informatique de la HEP Vaud, ont imaginé ces deux jours de formation continue. 

Beaucoup de secteurs, des transports à la musique en passant par la presse, ont été malmenés par des sociétés proposant des solutions innovantes, souvent plus efficaces que celles auxquelles on recourait précédemment. L’éducation n’échappe pas à cette vague de remise en question.

Autant de raisons de réfléchir à la question de la transformation numérique et de se demander – c’est d’ailleurs le titre de cette formation – s’il vaut mieux la subir ou la conduire. Les deux professeurs en sont convaincus: «Autant se préparer au changement, voire l’initier», répondent-ils à l’unisson. Et Benoît Garbinato de citer en exemple la société Uber, emblématique dans le domaine. «Dans un premier temps, elle avait proposé son modèle aux compagnies de taxi. Toutes l’ont refusé, préférant se contenter du système existant. Uber a fini par lancer le modèle de son côté, récoltant le succès et les critiques que l’on sait.»

Qu’en est-il dans l’enseignement? Que peut-on imaginer pour intégrer ces changements dans le domaine? Faut-il continuer à enseigner comme jadis ou redéfinir le rôle de l’école? Autant de questions auxquelles les participants à ce séminaire, prévu les 21 et 26 janvier 2021 de 8h30 à 17h, seront invités à réfléchir sous la houlette du professeur Garbinato le premier jour et de la professeure Heidi Gautschi le second. Un cursus qui s’adresse à tous les professionnels de l’éducation et de la formation intéressés à développer le système éducatif.

Les échanges, qui se dérouleront en présentiel durant ces deux journées, devraient permettre de faire dans un premier temps le bilan de la numérisation dans le monde de l’éducation. Quel est le rôle des logiciels? Et comment l’agilité qu’ont acquise ceux qui les fabriquent leur permet-elle d’innover rapidement et de bousculer les pratiques établies ? En identifiant le potentiel de rupture de différentes technologies émergentes, de l’apprentissage automatique au big data en passant par les objets connectés ou le cloud computing, les participants feront le lien avec leur pratique. Comment la faire évoluer pour utiliser tous ces nouveaux outils à bon escient? Comment appréhender la transformation numérique et la comprendre? Comment dépasser les usages pour l’intégrer? À l’issue de ces deux journées de travail, les participants – en nombre limité – repartiront avec des pistes pour rester en lien avec les toutes dernières évolutions technologiques.

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