Un ouvrage de terrain richement illustré recense les 139 espèces d’amphibiens présentes en Europe, en Afrique du Nord et au Proche-Orient.
Enfant, qui n’a jamais capturé un têtard ou une grenouille dans la mare voisine? Sans avoir la moindre idée de sa réelle nature… Dans un ouvrage grand public, le biologiste Christophe Dufresnes propose de se familiariser avec les anoures (grenouilles, crapauds) et les urodèles (tritons, salamandres) vivant dans le Paléarctique occidental: notre zone biogéographique, isolée par la banquise arctique au nord, l’Atlantique à l’ouest, le Sahara au sud, les déserts arabes au sud-est et l’Oural au nord-est. Parmi les 139 espèces d’amphibiens, dix-neuf sont présentes en Suisse.
Le livre a été pensé comme un guide pratique pour naturalistes amateurs ou éclairés. En un coup d’œil, magnifiques photos à l’appui, le lecteur accède aux informations permettant d’identifier chaque animal sur le terrain: taille, chant, mode de reproduction, carte de répartition, etc.
Nouvelles espèces
L’ouvrage inclut de nombreuses découvertes et mises à jour – essentiellement basées sur des critères génétiques – réalisées par Christophe Dufresnes, notamment lorsqu’il était doctorant et postdoctorant au Département d’écologie et évolution (Faculté de biologie et de médecine). Avec la complicité de Nicolas Perrin et Sylvain Dubey, respectivement professeur honoraire et privat-docent, le spécialiste a par exemple identifié une nouvelle espèce de pélobate (un genre d’anoures) existant uniquement dans les Balkans et ressemblant comme deux gouttes d’eau au pélobate syriaque, avec lequel il a longtemps été confondu. Le chercheur a même baptisé une des sous-espèces en hommage à sa fille, Chloé.
Nuances de vert et de brun
Les amphibiens sont en déclin depuis près de trois décennies, notamment en raison de la destruction de leurs habitats (zones humides), de la pollution et du réchauffement climatique. En soulignant la remarquable diversité de ces animaux, le livre sensibilise à leur fragilité et fait honneur à leur beauté naturelle.
L’auteur a volontairement inclus des photos, et non des dessins comme la plupart des guides naturalistes, afin de valoriser les qualités photogéniques des amphibiens. Il espère ainsi montrer que grenouilles et crapauds sont «plus que des petites choses brunes et visqueuses». S’il a lui-même réalisé un grand nombre de clichés visibles dans le guide, Christophe Dufresnes a aussi sollicité l’aide de plus de cinquante collègues et amis herpétologues à travers toute l’Europe.