S’intégrer par le foot, c’est possible?

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Une étude récente a montré que les clubs de football amateur albanais et portugais permettent aux étrangers de mieux s’intégrer.

Oui, les clubs de football amateur composés d’immigrés permettent aux étrangers de mieux s’intégrer. C’est en substance le constat que dressent Raffaele Poli et Jérôme Berthoud, deux des quatre auteurs d’une étude qui a porté sur douze clubs, six portugais et six albanais, répartis en Suisse romande et alémanique. «?Il y avait des préjugés sur les clubs de migrants comme le FC Dardania ou le FC Kosova, considérés comme trop communautaires. Pour l’Office fédéral du sport, les modèles d’intégration sont les clubs mixtes?», expliquent les auteurs.

Leur recherche visait à comprendre si les clubs créés en Suisse à partir des années 70 par des migrants portugais et albanais jouent un rôle de  «?support à l’échange?» qui favorise le développement de liens sociaux harmonieux ou s’ils sont au contraire l’expression d’un «?repli communautaire?» contribuant à fragmenter la société et à exacerber les tensions. «?Nos résultats plaident clairement en faveur de la thèse du support à l’échange.?» Leur travail montre que ces clubs répondent a un besoin d’intégration. Ils ne cherchent pas à rester entre eux puisqu’ils participent au championnat. «?C’est bien une preuve?!?» S’il y a des tensions, elles sont inévitables. Elles s’estompent avec le temps… «?Encore une preuve que le processus est en marche.?»

Les trois visages du foot suisse

En 2012, Raffaele Poli, coordinateur de l’étude «?Swiss Football Study?», a disséqué le championnat suisse de Super League. Il y a découvert une situation unique, en tout cas en Europe. «?Nous avons fait la distinction entre un premier groupe que nous avons nommé les expatriés.?» Il est composé de ceux qui viennent en Suisse uniquement pour jouer au football. «?Ce sont les migrants du football.?» Ils représentent le 35% de la population évoluant en Super League.

«?Un deuxième groupe composé de Suisses qui ne possèdent qu’un seul passeport.?» Presque le même pourcentage que les expatriés: 36%. Il y a enfin un troisième groupe où l’on trouve «?des Suisses qui possèdent aussi une autre nationalité, le 29% des joueurs, soit environ un tiers?». C’est le visage du football suisse aujourd’hui. Une redistribution entre ces trois catégories homogène et unique. «?Le championnat d’Angleterre par exemple est composé de 60% d’expatriés?; en Belgique, en Italie c’est aussi plus de 50%.?» En Suisse, les deux tiers des joueurs ont grandi et ont été formés dans le pays. «?Ces chiffres sont une preuve de la bonne santé du football suisse qui se répercute jusqu’au plus haut niveau.?» Un autre succès lié à la formation et à l’intégration dans le football suisse, d’élite cette fois.

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Football et intégration Les clubs de migrants albanais et portugais en Suisse. Par Poli R., Berthoud J., Busset T., Kaya B. Editions Peter Lang, Collection «?Savoirs sportifs?» (2012), 162 p.

Article principal: La Suisse est déjà championne du monde de la mixité

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