Statistiquement, les femmes ont un risque 2,75 fois plus élevé que les hommes d’être victimes d’une déchirure du ligament croisé antérieur du genou. Explications.
Si le principal point faible du skieur reste le genou, il l’est encore plus chez les femmes que chez les hommes. La faute à leur morphologie. «Elles ont des genoux un peu plus en X et avec une plus grande élasticité ligamentaire», explique le Dr Gérald Gremion. Résultat: la femme est moins stable et il lui faut engager plus de force pour maintenir son genou en place.
L’effet guillotine
Le contrôle de l’équilibre du genou est essentiellement basé sur des mouvements latéraux, et, à ce petit jeu, les femmes sont moins efficaces que les hommes. Sur les lattes, une faute de quart ou une perte d’équilibre vers l’arrière avec un effort pour se retenir, voilà deux mouvements qui peuvent conduire à une déchirure du ligament croisé antérieur du genou, par un effet guillotine, comme l’appellent les spécialistes. Statistiquement parlant, les femmes qui pratiquent le ski alpin de manière occasionnelle ont un risque 2,75 fois plus élevé que les hommes d’en être victimes.
Pénalisées par leurs hormones
Un autre élément semble aussi renforcer cette inégalité entre les sexes : les hormones. D’une part, la plus grande élasticité articulaire des femmes découle de la présence de relaxine, une hormone sécrétée par les ovaires. Mais, comme le rappelle le Dr Gremion, chez la femme, il y a de toute façon plus d’élastine, une protéine aux propriétés élastiques: «C’est elle qui permet par exemple au bassin de se modifier lors d’une grossesse.» Certaines études ont même mis en évidence le fait que le risque de déchirure du ligament croisé augmente en phase préovulatoire!
Geneviève Comby