Ils optimisent l’arrosage des jardins et balcons

Quentin Kany et Clément Perez, diplômés de l’UNIL, cartonnent avec leur start-up Wepot qui commercialise des ollas, récipients permettant une irrigation écologique des plantes. 

Quentin Kany et Clément Perez. Cofondateurs de Wepot, dans leur atelier à Saint-Sulpice. Photo Nicole Chuard © UNIL

La céramique peut paraître vieux-jeu, mais ce n’est pas l’avis de Clément Perez et Quentin Kany, 25 ans tous deux. Ils ont cofondé la start-up Wepot qui vend depuis deux ans des ollas (« pots » en espagnol), des jarres fabriquées à partir d’argile suisse, dans leur atelier à Saint-Sulpice près de Lausanne. « On en écoule 5000 par an, nos fours ne désemplissent pas », se réjouit Clément Perez, titulaire d’un master à la Faculté des hautes études commerciales (HEC). Son associé Quentin Kany, master en management du sport en poche, résume le principe des ollas : une fois plantées dans la terre et remplies d’eau, elles hydratent la plante par capillarité. L’irrigation profonde permet d’économiser 70 % d’or bleu par rapport à un arrosage standard. 

Se lancer, de A à Z 

En Suisse et un peu en France, Wepot fournit des garden-centers, des boutiques en vrac, des paysagistes, des fleuristes, ou encore des communes telles que Meyrin (Genève). Tout a commencé en 2017 : Quentin Kany et Clément Perez, alors étudiants en troisième de bachelor en HEC, s’inscrivent au concours Start Lausanne (soutenu entre autres par l’UNIL) avec l’envie de développer un projet durable reprenant la technique séculaire des ollas. « On a bénéficié de cours et de coaching. On n’a pas gagné, mais cela nous a encouragés à nous lancer », explique Quentin Kany. « Nos études HEC nous ont aidés pour le droit, la comptabilité, ou encore le réseautage », complète son associé. Wepot vend ses premières jarres en mars 2019. D’abord aidée financièrement par les proches des deux fondateurs, la start-up devenue vite rentable bénéficie du soutien d’investisseurs depuis 2021. 

Une dimension sociale

La paire s’est associée avec Melissa Fahrni, céramiste et maîtresse socio-professionnelle à La Cordée, un atelier protégé pour des personnes en situation de handicap mental. Ces dernières produisent des ollas et des présentoirs pour les magasins partenaires. Une dimension sociale inhérente à l’esprit Wepot, qui emploie aussi des stagiaires. La start-up a été sélectionnée parmi les cinq finalistes (sur 32 équipes) du Prix suisse de l’éthique 2021, entre autres concours. Loin de se reposer sur leurs lauriers, les deux potes développent le savoir autour des systèmes d’irrigation par porosité pour le maraîchage. « On réalise des expériences scientifiques avec Sacha Levivier, un permaculteur, qui a étudié la biologie à l’UNIL », dit Quentin Kany. Il révèle que leurs ollas seront améliorées, par exemple enrichies de nutriments ou déclinées en différents modèles pour tel légume ou telle fleur. 

Prochain défi, début 2022 : Wepot s’installera dans un local de 400 mètres carrés à Aigle, avec une grosse machine et 15 ouvriers, toujours en collaboration avec La Cordée, pour 300 000 ollas par an. Une nouvelle associée, Pauline Dantan, a rejoint la team en tant que cheffe de production. Ce pas en avant permettra peut-être aux deux alumni de diffuser leurs produits dans des pays arides, leur but ultime. La jeune pousse n’a pas fini de déployer ses racines.

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