Voici quelques personnalités ayant présenté leurs excuses en 2009:
Monseigneur Williamson à Benoît XVI
L’année commence avec l’évêque intégriste anglais Richard Williamson, membre d’une communauté catholique longtemps excommuniée, qui nie l’existence des chambres à gaz dans une interview donnée à une télévision suédoise. Le monde entier s’offusque. Le 30 janvier 2009, il écrit une lettre au Vatican pour exprimer des «regrets sincères» pour «les souffrances» que ses propos ont causées au pape. Il ne s’excuse pas auprès des Juifs, ce qui relance le débat. Le porte-parole du Saint-Père répond habilement que «le Vatican n’a rien demandé à Mgr Williamson qui n’est pas un «évêque normal» de l’Eglise catholique, et n’attendait donc rien de lui».
Les banquiers aux politiciens
«Au nom d’UBS, je m’excuse et je m’engage devant vous à prendre les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus», c’est ce que Mark Branson, chef financier du département de gestion de fortune, a déclaré lorsqu’il était auditionné par une sous-commission du Sénat enquêtant sur le système mis en place par la banque aux Etats-Unis pour aider les ressortissants américains à frauder le fisc (IRS). Lord Stevenson, ancien président de la banque britannique HBOS, sauvée par les deniers publics, a quant à lui présenté des excuses «sans réserves» pour sa responsabilité dans la crise financière, et s’est dit «profondément désolé». Enfin, Tom McKillop, ancien président de la Royal Bank of Scotland, a dit devant la commission des finances de la Chambre des Communes partager les propos de son collègue.
Hans-Rudolf Merz et les Libyens
«J’exprime mes excuses au peuple libyen pour l’arrestation injuste de diplomates libyens par la police de Genève.» C’est par ces mots, prononcés le 20 août 2009, que le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz a tenté de faire progresser le dossier des deux Suisses retenus en otage par Kadhafi à Tripoli. Des excuses très mal vécues par l’opinion publique suisse, qui a mal compris que ce soit à la partie lésée de faire acte de contrition et qui n’a pas été convaincue de la dimension «injuste» de l’arrestation d’Hannibal, soupçonné d’avoir maltraité du personnel de maison.
Obama aux Américains (1)
A peine arrivé à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama doit affronter les conséquences des bêtises de deux membres de sa nouvelle équipe, Dan Daschle et Nancy Killefer, qui, en délicatesse avec la justice pour des affaires fiscales mineures, se sont retirés respectivement du poste de secrétaire à la Santé et contrôleuse du budget. Dans une interview télévisée, le président américain a reconnu avoir «foiré» («I screwed up») en les choisissant et a dit vouloir «assumer la responsabilité de cette erreur».
Obama aux handicapés (2)
Invité en mars 2009 chez Jay Leno, célèbre animateur d’un talk-show très regardé aux Etats-Unis, Barack Obama se fait chambrer sur ses talents en bowling, un loisir dans lequel il ne brille pas – c’est de notoriété publique. Le président raconte qu’à sa dernière partie, il a scoré à 129: «C’est un peu comme les Jeux paralympiques, ou quelque chose comme ça», rigole-t-il au moment de situer son niveau médiocre. Réalisant sa bourde, il téléphone au président de l’association américaine des Jeux paralympiques dès la fin de l’enregistrement, s’excuse platement et longuement, dit toute son admiration pour ces sportifs et invite à la Maison-Blanche des athlètes handicapés «pour l’aider à améliorer son score».
Barack Obama invente le sommet de la bière (3)
«Le choix de mes mots n’a pas apporté plus de lumière sur cette affaire, mais a contribué au contraire à davantage de frénésie médiatique, je pense que c’était malheureux.» Voilà la formule choisie par Barack Obama pour se sortir de la polémique qu’il a lui-même déclenchée, après l’arrestation d’un ami universitaire noir par un policier blanc de Cambridge (Massachusetts). Le 16 juillet, Henry Louis Gates Jr est interpellé après avoir forcé la porte de son domicile, car il ne trouvait plus ses clés. La police, alertée par le voisinage, a cru à un cambriolage.
Gates parle de «racisme», et Obama qualifie l’arrestation de «stupide». Tollé au sein de la police et dans le pays. Pour calmer les esprits, Obama invite son ami et le policier à la Maison-Blanche pour boire une bière (professionnalisme oblige, il y a quatre marques sur la table: Bud Light pour B. Obama, Blue Moon pour le sergent Crowley, Samuel Adams pour M. Gates et Buckler sans alcool pour Joe Biden). Ce «sommet de la bière» a noyé la polémique, même si Obama a reconnu à la sortie qu’il existait toujours une différence dans leurs points de vue respectifs.
Serena Williams à une juge de ligne
Parce qu’une juge de ligne a sanctionné une faute de pied, Serena Williams a perdu ses nerfs et son match contre Kim Clijsters en demi-finale de l’US Open. Grosse colère de l’Américaine, qui menace d’étouffer la juge en lui enfonçant une balle de tennis dans la gorge. A la conférence de presse d’aprèsmatch, on lui demande si la juge mérite des excuses: «De ma part? Mais combien de gens crient sur les juges de ligne?» Pour calmer le jeu, elle publie un communiqué plus nuancé, où elle reconnaît avoir «mal géré l’événement». Elle ajoute: «Tout le monde a pu se rendre compte que j’ai une vraie passion pour mon travail.» L’opinion publique prend très mal son arrogance. Et le lundi, Serena Williams finit par présenter des excuses plus classiques.
Ségolène Royal à Zapatero
En avril, le quotidien «Libération» rapporte que, lors d’un déjeuner avec des parlementaires, Nicolas Sarkozy aurait tenu des propos désobligeants à l’égard de différents chefs d’Etat, notamment l’Espagnol Jose Luis Zapatero, en disant qu’il n’est «peut-être pas très intelligent». Tollé. L’Elysée dément, mais Ségolène Royal en profite pour présenter, elle-même, des excuses pour les propos «injurieux» tenus par son président, assurant qu’ils n’engageaient ni la France, ni les Français. Elle termine en précisant «qu’exercer le mandat de président de la République impose un devoir de maîtrise de son langage et de son comportement afin de ne pas porter préjudice aux intérêts de la France».
Michael Phelps à tous ses fans
Aux Jeux olympiques de Pékin, le nageur américain Michael Phelps a remporté huit médailles. En tout début d’année 2009, un tabloïd britannique publie une photo compromettante prise quelques mois plus tôt: le champion fume du cannabis dans un bong, à l’occasion d’une fête de l’Université de Caroline du Sud. «Ma conduite n’est pas celle que le public attend de moi, a-t-il dit. Je suis désolé. Je le promets à mes fans et au public: cela n’arrivera plus.»
Usain Bolt aux Jamaïcains
Interviewé par le journal allemand «Bild», le sprinter aux pieds d’or, originaire comme Bob Marley de la Jamaïque, parle de son pays en disant notamment que dans son île, «quand tu es enfant, tu apprends à rouler un joint. Tout le monde a essayé, moi aussi, mais j’étais très jeune.» Tous drogués, les Jamaïcains? En tout cas, ils n’ont pas aimé cette image peu flatteuse, et, dès le lendemain, le sprinter a dû se fendre d’un communiqué: «Je veux m’excuser auprès du peuple jamaïcain si j’ai pu donner l’impression que tous les jeunes gens se roulent des joints.»
Sonia Arnal