Et si l’avenir pouvait être désirable?

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Le Hub des possibles. Chantal Peyer et Annick Wagner, cocréatrices. Photo Nicole Chuard © Unil

Le Hub des possibles veut nous réapprendre à imaginer. Découverte d’une association entièrement dédiée à l’envie de se projeter dans un futur meilleur que ce que laissent entendre les prophéties actuelles.

«En fait, personne ne connaît le futur», dit Chantal Peyer, un sourire en coin. Ce soir-là, sur le campus de Dorigny, les oiseaux chantent, une brise traverse les feuillages et le soleil s’attarde dans une lumière dorée typiquement lémanique. «On n’a pas besoin de grand-chose pour ressentir la joie», remarque de son côté Annick Wagner. Assises sous un arbre, les fondatrices du Hub des possibles savourent ce moment suspendu. C’est justement à partir de cette simplicité qu’elles ont imaginé le Hub.

Leur idée: réapprendre à rêver, mais en gardant les pieds sur terre. «Aujourd’hui, les jeunes générations sont les premières à penser que leur avenir sera pire que celui de leurs parents», constate Annick Wagner. Pour raviver l’espoir, mais un espoir lucide, le duo a créé un centre qui aide les individus et les collectifs à imaginer – puis à construire – des futurs durables et souhaitables. Pas dans une posture naïve, mais en misant sur la force des récits et du lien.

Leur association s’articule autour de quatre axes. Le premier: l’imaginaire et les récits du futur. À travers un podcast, des conférences et des ateliers créatifs, il s’agit de muscler notre capacité à penser d’autres possibles. Chantal Peyer évoque un cône en papier pour l’illustrer: «Si on regarde depuis la petite ouverture, on croit que le futur est étroit. Mais en réalité, il est plein de directions différentes.» Pour les entrepreneuses, construire «un narratif qui donne envie d’avancer» change notre façon de penser – et donc, d’agir.

Le deuxième axe s’adresse surtout aux collectifs. Il s’appuie sur des données scientifiques pour élaborer des futurs scénarios. Le Hub encourage ainsi les organisations à orienter leurs priorités stratégiques, par exemple en matière de durabilité.

Le troisième volet est celui de la reliance, un mot-clé au Hub. «Nous vivons une époque paradoxale où nous sommes à la fois hyperconnectés au niveau digital et profondément déconnectés au niveau humain», note Annick Wagner. Pour retisser les liens avec soi, les autres et la nature, l’association propose des ateliers en forêt et stages de reconnexion basés sur le concept du Travail Qui Relie, élaboré par Joanna Macy.

Enfin, pour faire émerger des solutions concrètes, le Hub mise sur une approche originale: la facilitation écosystémique. Dans la même salle, des actrices et acteurs publics, privés et de la société civile, confrontent leurs intérêts parfois divergents, pour construire ensemble des pistes d’actions à partir d’une question précise. Par exemple: «Comment vendre seulement des produits de saison dans les supermarchés?»

Fondée en 2023 et soutenue par le programme UCreate de l’Unil, l’association est aujourd’hui en pleine croissance, s’appuyant sur un comité et un vaste réseau d’expertes et d’experts. La complémentarité des parcours de ses cocréatrices est l’une des plus grandes forces du projet, disent-elles. Chantal Peyer vient du monde des ONG, des droits humains et du plaidoyer politique. Annick Wagner, ingénieure de formation, a travaillé dans le secteur privé, puis public, et est active dans la formation d’adultes et la facilitation de l’intelligence collective.

Et la suite? Déployer leurs activités et en faire germer ailleurs, en inspirant d’autres à les reproduire. Et surtout, nourrir ce qu’elles appellent un optimisme lucide.

Infos, podcast «2040 j’y vais!» et contact:

hubdespossibles.org et info@hubdespossibles.org

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