La vie culturelle en images

Lucens, début des années 60. À l’heure du café, autour de la table de Vio Martin (à dr.), sont installés deux autres écrivains, Catherine Colomb et Gustave Roud. Ce cliché, tout comme plus de 4200 autres documents, est consultable sur le nouveau portail numérique du Centre des littératures en Suisse romande (CLSR, Faculté des lettres).
Grâce à ce site, qui rend compte de la richesse de la vie culturelle romande, «nous sommes en mesure de répondre plus facilement aux demandes émanant de scientifiques ou de journalistes», explique Nam Pham, archiviste au CLSR. L’interface de recherche est élaborée et permet d’effectuer des requêtes fines. Sur le portail, les documents sont présentés en basse résolution, dans le respect du droit d’auteur. Si une reproduction de haute qualité n’est pas immédiatement disponible, le CLSR peut confier le travail de numérisation à la Bibliothèque cantonale et universitaire. Les documents originaux, qui vont des plaques de verre aux grands tirages papier couleur, en passant par les diapositives ou les négatifs, sont actuellement conservés aux Archives cantonales vaudoises, qui accueillent le CLSR durant les travaux de l’Unithèque (lire ci-dessous).
Techniquement, le site s’appuie sur un outil développé en Faculté des lettres, Catima. Ce générateur de catalogues en ligne, a été utilisé pour de nombreux projets, dont «Littérature et culture matérielle 1830-2020» (lire l’article) ou «Paysages Vevey» (catima.unil.ch/riviera/fr).
«Cette base de données est un travail en cours, note Nam Pham. Si des utilisatrices ou utilisateurs ont des informations complémentaires à apporter au sujet de certains documents, nous les invitons à nous contacter.» Par exemple, l’auteur de la photographie ci-contre demeure inconnu à ce jour. / DS
Littérature, crimes et recherche
Plusieurs séries de podcasts sont proposées par l’Unil et ses facultés.
Et néanmoins… la poésie: Philippe Jaccottet nous fait découvrir l’univers de l’un des plus grands poètes francophones du XXe siècle. En suivant le fil de sa vie — de Grignan à la Pléiade — cette série tisse un portrait du poète, entre solitude, traduction, fidélité aux voix aimées et quête d’une lumière fragile.
Les journalistes de l’uniscope, le magazine du campus, proposent des podcasts autour de recherches menées à l’Unil. Comme récemment, Le charisme en 12 étapes avec Tiffany Kreutschy (Faculté des HEC) ou une expédition au Groenland en compagnie de Samuel Jaccard (Faculté des géosciences et de l’environnement).
Le Laboratoire Droit & Littérature de l’Unil et la RTS diffusent la série Polars, la justice sous
enquête. Parmi les intervenants figure Loïc Parein, avocat et chargé de cours en Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique. Il s’agit d’un hors-série du podcast Crimes suisses. (Réd.)
À retrouver sur Apple Podcasts, Deezer et Spotify, ou sur podcast.unil.ch
Allez savoir! vous en a parlé
Dans son n° 79 (février 2022), ce magazine a proposé une balade sur les sentiers du Parc Naturel du Jorat. Un premier état des lieux de cette zone a été publié en juillet 2025. Ce monitoring scientifique comporte deux volets, l’un consacré aux espèces et aux milieux, et l’autre aux pratiques sociales. Ainsi, l’on apprend que la taille des populations d’amphibiens (grenouilles rousses, crapauds communs, tritons alpestres et grenouilles vertes) y est assez remarquable.
Cet espace vert proche de Lausanne plaît, car en 2024, 236500 passages ont été enregistrés dans le périmètre du Parc grâce à des éco-compteurs. Il s’agit en majorité de piétons, mais également de cyclistes pour environ un cinquième, et de cavaliers. Cette première évaluation constitue une base pour suivre l’évolution des forêts du Plateau et permettra de mieux comprendre leur dynamique à long terme. (Réd.)
Infos jorat.org
La «Banane» prend forme

L’Unithèque est en travaux depuis 2020. Mais son extension, creusée dans la moraine glaciaire derrière le bâtiment historique de 1982, est accessible au public depuis mai 2025. Une belle lumière naturelle tombe dans cet impressionnante cathédrale de béton. À terme, la Bibliothèque cantonale et universitaire proposera 2000 places de travail. Pour le moment, la partie ancienne de la «Banane» est en cours de modernisation, notamment pour s’adapter aux besoins d’un campus qui compte 17000 étudiantes et étudiants. Les restaurants du rez-de-chaussée réouvriront en septembre 2026, et la bibliothèque étendue au printemps 2027. (réd)
Une spécialisation qui joue le jeu

Dès la rentrée de l’automne 2025, la Faculté des lettres lance une nouvelle spécialisation de son master. Le programme «Métiers du jeu et du jeu vidéo» est placé sous la responsabilité d’Isaac Pante (Section des sciences du langage et de l’information) et du GameLab. Ce module est consacré aux pratiques ludiques – jeux de plateau, de cartes, de rôle, etc. – et vidéoludiques. Les étudiantes et étudiants qui choisissent ce cursus pourront exercer dans les secteurs de la conception de systèmes de jeu (game design), du développement informatique, de la production, de l’étude et de la valorisation au travers de la médiation culturelle, ou de la préservation du patrimoine (vidéo)ludique. (réd)
Infos: gamelab-lausanne.ch/spec
Artémis, direction, droit et biodiversité
Tamara Saggini est la nouvelle secrétaire scientifique en Grèce de l’École suisse d’archéologie en Grèce (ESAG). Elle succède à Tobias Krapf. Docteure de l’Université de Genève, cette chercheuse est également Senior researcher dans le projet financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique, le SEFRI et l’ESAG au sanctuaire d’Artémis à Amarynthos (sur l’île d’Eubée). Deux volumes tirés de sa thèse ont paru aux éditions Infolio. Céramique en contextes. Érétrie au tournant des époques archaïque et classique se concentre sur la période charnière qui s’étend du VIe au début du Ve siècle avant notre ère. (Réd.)
Le Conseil de l’Université de Lausanne a décidé de proposer au Conseil d’État la nomination de Christophe Champod au poste de recteur de l’Unil dès le 1er août 2026, pour succéder à Frédéric Herman. Spécialiste des traces matérielles sur les scènes de crime (comme les empreintes ou l’ADN), ce professeur est l’actuel directeur de l’École des sciences criminelles. Ce Neuchâtelois d’origine vaudoise est prêt à franchir une nouvelle étape, à 57 ans, en prenant les rênes de l’institution. «Je pense qu’il est nécessaire de recentrer l’Université sur ses fondamentaux, c’est-à-dire les facultés, et de le faire avec l’ambition de l’excellence.» (Réd.)
Le Prix de la Société académique vaudoise, décerné lors du Dies academicus de l’Unil, a récompensé Carlotta Manz pour sa thèse consacrée aux enjeux juridiques liés à l’usage des données génétiques par des acteurs privés. Le travail de cette juriste met en lumière les limites du cadre légal actuel, notamment la Convention d’Oviedo, face à l’essor de la génomique commerciale. L’étude souligne les failles de protection des individus dans un contexte où les informations génétiques, parfois collectées en masse par des entreprises spécialisées, peuvent être utilisées à des fins opaques. (Réd.)
Le Décanat de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) a remis le Prix Jürg Tschopp à Antoine Guisan. Professeur à la FBM ainsi qu’à la Faculté des géosciences et de l’environnement, ce chercheur a été distingué pour sa contribution exceptionnelle, au niveau local et international, à la compréhension et à la prévision de la répartition des communautés d’espèces (plantes, animaux, champignons et micro-organismes), et à la mesure de l’impact du changement climatique sur la biodiversité (par exemple, pour anticiper les invasions biologiques). Le terrain de recherche principal de son groupe se situe dans les Alpes vaudoises. (Réd.)
