Société
Volteface, épisode III
L’énergie, ce n’est pas qu’une affaire technologique. Fruit d’un partenariat entre l’Université de Lausanne et Romande Energie, avec le soutien du canton de Vaud, la plateforme Volteface est consacrée aux aspects sociaux, économiques et culturels de la transition énergétique. Cette dernière consiste à délaisser les sources fossiles pour les sources renouvelables, à rechercher davantage d’efficacité, ainsi qu’à modifier nos habitudes de consommation.
Treize projets de recherche, actuellement en cours, sont soutenus par Volteface. Par exemple, l’un d’entre eux explore la place croissante prise par le spirituel et le religieux dans les questions environnementales. Lors de la troisième soirée publique de la plateforme, le 7 février 2017, plusieurs scientifiques de l’UNIL présenteront les premiers résultats de leurs travaux. D’ici là, il est possible de lire un Etat des lieux des questionnements sur la transition énergétique, disponible gratuitement sur le site de Volteface. DS
UNIL-Sorge. Amphimax, auditoire Erna Hamburger. 7 février, 17h30. www.volteface.ch
Politique
Les votations, en clair
Depuis l’automne 2016, la Confédération a confié la réalisation des enquêtes relatives aux votations à la communauté VOTO. Financée par la Chancellerie fédérale, cette dernière a pris le relais des sondages VOX. C’est un projet commun de l’Institut de recherche FORS (centre de compétence national installé à l’UNIL), du Centre d’études sur la démocratie Aarau (ZDA) et de l’institut de sondage LINK. Après chaque consultation populaire, les motivations des choix des citoyens sont présentées dans des analyses disponibles sur www.voto.swiss/fr. (Réd.)
Le chiffre
60%
C’est la proportion de diplômés de l’UNIL qui, dans les quatre années qui ont suivi l’obtention de leur titre, se sont lancés dans un autre cursus. Il s’agit surtout de formation continue de durées variables, mais également d’exigeants Master of advanced Studies. Régulièrement, le Service d’orientation et carrières (SOC) mène une enquête au sujet du devenir des diplômés de l’UNIL dans le but de recueillir des informations à propos du passage à l’emploi, du premier emploi, ainsi que les fonctions et compétences exercées. L’étude relève notamment que 90% des personnes qui ont répondu ont une activité professionnelle rémunérée. (Réd.)
unil.ch/perspectives/4ansapreslesetudes
Recherche
Le sport pour les rassembler toutes
L’Université de Lausanne a inauguré mercredi 26 octobre 2016 sa nouvelle plateforme d’étude dédiée au sport. Interfacultaire et interdisciplinaire, elle rassemble plus de 120 chercheurs intéressés par cette thématique désormais déclinée par des économistes, des sociologues, des médecins ou des juristes. Pour l’heure, la plateforme s’articule autour de douze domaines au rang desquels figurent par exemple des travaux sur le genre, sur le tourisme ou sur la gouvernance. Parmi ses buts, la structure vise à s’imposer comme un centre académique de référence, notamment sur la dimension sport-santé, et ce au niveau international. Véritable émulation des savoirs, elle prolonge un travail déjà bien engagé par l’Institut des sciences du sport (ISSUL), partagé entre la Faculté des sciences sociales et politiques et celle de biologie et de médecine. La plateforme est présidée par Emmanuel Bayle, professeur associé à l’ISSUL. DTR
La formation est le ferment de la cohésion sociale, un vecteur de démocratie et le meilleur rempart contre toute forme de totalitarisme ou de fanatisme.
Les étudiants universitaires coûtent à la société mais lui rapportent plus!, publié dans Le Temps du 26 octobre 2016 par quatre vice-recteurs. Micheline Louis-Courvoisier (UNIGE), Thomas Schmidt (UNIFR), Daniel Schulthess (UniNE) et Giorgio Zanetti (UNIL)
Art
Dix-neuf artistes forment un parcours
Né à Lausanne, Victor Auslander a 23 ans, l’âge de nombreux étudiants. Avec sa femme-jardin, il devient le deuxième lauréat dans l’histoire de la Triennale à l’UNIL et succède ainsi à Tarik Hayward. Son œuvre, située sur le cheminement en face du Château de Dorigny, est intitulée Les Quatre Saisons. Il s’agit d’un gisant féminin en céramique (terre cuite émaillée), fragmenté, coloré, figurant un jardin potager qui saisit le visiteur entre fascination et inquiétante étrangeté. Les œuvres des 18 autres plasticiens qui ont pris part à la Triennale forment un itinéraire artistique. L’occasion de redécouvrir le campus d’une nouvelle manière. (Réd.)
De UNIL-Dorigny à UNIL-Sorge. www.unil.ch/triennale
Délocalisations
Une recherche de l’UNIL intéresse le Jura
Développé par des chercheurs de la Faculté des Hautes Etudes commerciales, le Cost Differential Frontier Calculator (CDF) est actuellement promu par le Gouvernement du Jura auprès des entreprises de son canton. L’objectif consiste à mettre à disposition un outil qui quantifie les coûts cachés d’une délocalisation, partielle ou totale, à l’étranger. Parmi ces derniers figurent l’allongement de la chaîne d’approvisionnement et des délais de production ou encore les coûts de surproduction et de stockage.
Disponible en ligne, CDF a été développé par les professeurs Suzanne de Treville et Norman Schürhoff au sein de l’OpLab, laboratoire du Département des Opérations de la Faculté des HEC. Il a de beaux jours devant lui, comme en témoignent les différentes institutions qui ont démontré de l’intérêt pour son utilisation, de l’administration Obama à l’administration fédérale (lire également Allez savoir! 62). (Réd.)
http://cdf-oplab.unil.ch
Formation
Le retour du côté obscur de la Force
Avec plus de 40’000 participants aux deux premières éditions, le cours en ligne Unethical Decision Making in Organizations : A course on the dark side of the force a connu un grand succès. Enrichi de nouvelles vidéos, ce MOOC (Massive Open Online Course) en anglais est proposé aux curieux. Gratuit, il est piloté par deux professeurs de la Faculté des Hautes Etudes commerciales, Guido Palazzo et Ulrich Hoffrage, en collaboration avec la Formation Continue UNIL-EPFL. Les participants découvriront comment certains contextes organisationnels peuvent inciter à prendre des décisions contraires à l’éthique. Il présente une analyse de nombreux scandales sous la forme d’études de cas (l’explosion de la navette Challenger, la Ford Pinto, la faillite de Lehman Brothers, etc.) (Réd.)
www.coursera.org/unil
L’UNIL dans les médias
Bob Dylan, mouches et séismes
6283 Le nombre de références faites à l’Université de Lausanne et au CHUV dans les médias romands en 2016, selon la revue de presse Argus (au 5 décembre 2016).
Mi-octobre, le Prix Nobel de littérature attribué à Bob Dylan a suscité de longs débats, auxquels a participé Boris Vejdovsky, maître d’enseignement et de recherche en Section d’anglais, coresponsable du programme de spécialisation de master «New American Studies». Ce dernier a également été sollicité pour commenter les élections présidentielles américaines, tout comme nombre de ses collègues de l’UNIL.
Fin octobre, les médias ont présenté les travaux d’une équipe menée par Richard Benton, professeur associé au Centre intégratif de génomique de l’UNIL. Il arrive parfois qu’un gène soit «muté» et devienne non fonctionnel. Un tel fragment d’ADN est appelé «pseudogène». Publiée dans Nature, la recherche a montré de manière surprenante qu’un pseudogène olfactif d’une mouche drosophile était en réalité toujours actif.
A la même période, de nombreux médias – indiens notamment – ont largement traité d’une étude pilotée par György Hetényi, professeur assistant FNS à l’Institut des sciences de la Terre. Même s’il est entouré de régions sujettes à des séismes, le Bhoutan semble épargné par ces derniers depuis plusieurs siècles. Or, en se basant sur des documents anciens, comme des biographies de moines, les scientifiques ont découvert qu’en mai 1714, un violent tremblement de terre a eu lieu dans ce pays. D’après une simulation, sa magnitude fut probablement comprise entre 7,5 et 8,5. Donc, contrairement aux idées reçues, le petit royaume himalayen n’est pas du tout à l’abri de catastrophes du type de celle qui a frappé le proche Népal, en avril 2015. DS
Société
L’enfant change le couple
A partir de la naissance de leur premier enfant, les couples qui tiennent à l’égalité homme-femme changent souvent de modèle. Ils se rapprochent d’une organisation plus traditionnelle, dans laquelle «les femmes «peuvent» exercer une activité professionnelle ou d’autres activités extrafamiliales dans la mesure où celles-ci n’entrent pas en conflit avec les exigences du travail familial». Alors que «les hommes «peuvent» développer leurs rôles familiaux ou d’autres activités extraprofessionnelles dans la mesure où leur exercice ne prétérite pas leur activité professionnelle.»
Fruit d’une étude menée dans les cantons de Genève et de Vaud, ce constat est tiré de l’ouvrage collectif «Devenir parents, devenir inégaux», auquel contribuent plusieurs chercheurs associés au Pôle national de recherche LIVES (www.lives-nccr.ch). Ce dernier, installé à l’UNIL, se consacre aux parcours de vie. DS
Passage en revues
Une paire de ciseaux moléculaires
2188 Le nombre d’articles que les chercheurs de l’UNIL et du CHUV ont fait paraître dans des revues scientifiques en 2016 (d’après Serval, au 5 décembre 2016).
Nature Communications publiait en ligne, le 9 novembre, les résultats d’une étude menée au Centre intégratif de génomique (Faculté de biologie et de médecine). Notre génome est composé de quatre lettres A, T, C, G. Ces unités de base de notre ADN peuvent être répétées de manière inhabituelle à certains endroits du génome dans diverses pathologies, telles que la maladie de Huntington, ainsi que plusieurs types d’ataxies spinocérébelleuses, soit au total 14 maladies. «Ces répétitions sont naturellement abondantes dans le génome humain, mais peuvent engendrer des problèmes quand le nombre de triplets s’élève à plus de 35 ou 40 dans une même zone. On entend par triplet la succession de trois lettres dans un ordre donné, par exemple C, A et G», détaille Vincent Dion, professeur assistant boursier FNS au CIG et directeur de l’étude. «Le nombre de CAGs formant la répétition prédit la sévérité de la maladie: plus il y en a, plus la maladie sera grave et plus elle se manifestera à un jeune âge», poursuit le chercheur.
Réduire le nombre de triplets pourrait, selon une hypothèse, enrayer la maladie, voire renverser sa progression. Les scientifiques lausannois ont fait appel à la technique CRISPR-Cas9. Cet outil agit comme une paire de ciseaux moléculaires qui, dirigée vers n’importe quel endroit du génome, coupe de manière précise les deux brins d’ADN. «Cette technique permet de corriger des mutations existantes à l’endroit désiré», explique Vincent Dion.
L’utilisation d’une variante de CRISPR-Cas9, l’enzyme «nickase», permet la coupure spécifique de seulement l’un des deux brins d’ADN. «Dans nos travaux, nous avons observé que cette enzyme réduit le nombre de triplets présents dans une répétition dans près de 30% de nos cellules de culture humaine tout en induisant très peu d’expansion», se réjouit Vincent Dion. Un résultat sans précédent.
La prochaine étape consiste à déterminer l’impact de cette approche dans des modèles pathologiques plus complexes, tels que des cellules souches humaines et des organismes vivants comme la souris. Afin, à terme, de pouvoir disposer d’un réel traitement pour les patients. (Communication FBM)
www.nature.com/articles/ncomms13272
Plâtre et ciment
Un campus pour la santé
Au début des années 2020, le terrain de 10 hectares situé au nord de l’UNIL et à côté de la Bourdonnette accueillera les bâtiments du Campus santé, conçus par l’architecte zurichois Jan Kinsbergen. Ils y recevront toutes les filières de la Haute Ecole de santé Vaud (HESAV) actuellement dispersées à Lausanne, ainsi que les infrastructures nécessaires à l’enseignement des pratiques cliniques par le biais de la simulation, à destination de l’HESAV, de la Haute Ecole de santé La Source, de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL et du CHUV. Des logements pour les étudiants sont également prévus. 1500 d’entre eux et 230 collaborateurs seront réunis en ce lieu, qui sera relié à l’Université par une passerelle au-dessus de l’autoroute. (Réd.)
Sciences de la vie
Deux chercheurs rejoignent un réseau prestigieux
Ana Claudia Marques (biologiste spécialiste de la transcriptomique) et Christophe Dessimoz (bioinformaticien et spécialiste de génomique comparative) ont été faits «Young Investigators» par l’European Molecular Biology Organization (EMBO). Ce programme s’adresse à des chercheurs en Sciences de la vie de moins de 40 ans, qui ont établi leur premier laboratoire au cours des quatre dernières années. Outre un soutien financier, un accès facilité aux fonds de recherche, ils ont la possibilité de suivre des cours de management et ont accès aux équipements de pointe de l’European Molecular Biology Laboratory (EMBL) à Heidelberg. (Réd.)
www.embo.org/funding-awards/young-investigators
A l’honneur
Biologie, art, histoire et psychologie
Professeur assistant au Département d’écologie et évolution, Jake Alexander a vu l’excellence de ses travaux saluée par l’octroi d’un «ERC Starting Grant» 2015. D’un montant de 1,6 million de francs, cette bourse de jeunes chercheurs indépendants, octroyée par l’European Research Council, soutiendra pour une durée de cinq ans les recherches du spécialiste de la biodiversité des plantes. Intitulé «Novel interactions and species’ responses to climate change (NICH)», le projet vise à évaluer l’impact, sur les plantes alpines, d’espèces concurrentes qui se propagent à plus basse altitude du fait du changement climatique. (Réd.)
Monika Salzbrunn, professeure ordinaire à la Faculté de théologie et de sciences des religions, a décroché un Consolidator Grants 2015. Décerné par l’European Research Council, ce subside de recherche d’un montant de 2,2 millions de francs financera un projet de recherche de 5 ans visant à analyser différentes pratiques artistiques comme moyens d’expression politique. L’équipe internationale, composée de six chercheuses et chercheurs, mènera des études en Californie, au Cameroun et dans le Bassin méditerranéen. En Suisse, Monika Salzbrunn est la première femme à avoir décroché un tel grant en Sciences humaines et sociales. (Réd.)
Bien connue des lecteurs d’Allez savoir! passionnés par l’histoire (vaudoise), Danièle Tosato-Rigo a été élue au Conseil national de la recherche du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Professeure à la Faculté des lettres, elle est entrée en fonction le 1er janvier, dans le domaine des Sciences de l’Histoire. Chaque année, le Conseil national de la recherche est chargé d’évaluer plusieurs milliers de requêtes soumises au FNS et de prendre des décisions quant à leur financement. Il se compose de scientifiques qui travaillent pour la plupart dans les Hautes Ecoles suisses. (Réd.)
www.snf.ch/fr
Pierre Lavenex, professeur à l’Institut de psychologie (Faculté des SSP), a été élu président de la Société Suisse de Neuroscience (SSN). Cette dernière est la société scientifique phare pour les chercheurs et cliniciens travaillant dans le domaine des neurosciences en Suisse, avec près de 900 membres actifs. Elle a pour but de faire avancer nos connaissances du système nerveux et de ses maladies, en réunissant les scientifiques et les cliniciens, et en facilitant les échanges et l’intégration au niveau de la recherche. La société contribue également à l’information du public concernant les résultats et les implications de la recherche actuelle en neuroscience. (Réd.)