Vulgarisation scientifique
Quand la science brûle les planches
Le 9 juin dernier, l’UNIL accueillait la première finale suisse du concours «Ma thèse en 180 secondes», organisée par la Conférence universitaire de Suisse occidentale (CUSO). A cette occasion, des doctorants issus des universités romandes devaient présenter, sur scène, leur recherche de manière claire, vulgarisée et ludique. Le tout en français et en 3 minutes maximum. Lors de la soirée, le Prix du public a été décerné à Paolo Schumacher (Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL). Sa recherche ? La régulation du phototropisme par PKS4 chez Arabidopsis thaliana. Les trois autres lauréats, distingués par un jury, ont gagné leur ticket pour la finale internationale. (Réd.)
www.mt180.ch/finale2016
International
Collaboration renforcée entre Lausanne et Québec
Les liens entre l’UNIL et l’Université Laval s’intensifient, avec le lancement d’une unité mixte internationale en Neuro-développement et Psychiatrie de l’enfant. La mise en place de ce projet fait suite à la nomination de Pierre Marquet (UNIL) comme titulaire de la chaire d’excellence canadienne en Neurophotonique et Psychiatrie, basée à Québec. Les recherches visent à améliorer les connaissances dans le domaine de l’identification d’endophénotypes et de biomarqueurs de risque des grandes maladies psychiatriques. Cet accord a été signé par Dominique Arlettaz (recteur jusqu’au 31 juillet dernier) et Nicole Lacasse, vice-rectrice adjointe aux Etudes et aux Activités internationales à l’Université Laval. Il s’inscrit dans le cadre d’une visite d’une délégation québecoise, qui a permis des échanges entre des scientifiques des deux institutions en Géosciences, Médecine, Sciences infirmières, Psychologie et Sport, ainsi qu’au niveau de la gouvernance (durabilité et relations internationales). (Réd.)
Site
La BCU blogue
Depuis le mois de mai, la Bibliothèque cantonale et universitaire a choisi de s’adresser au public sur un ton plus léger et moins institutionnel à travers son tout nouveau blog. Une dizaine de collaborateurs propose notamment des coups de cœur, des petites astuces ou des sélections documentaires sur des sujets d’actualité ou thématiques approfondies. Une plate-forme à découvrir sur blog-bcul.ch. (DTR)
Le chiffre
850
Le nombre de participants au cours en ligne gratuit Dopage: Sports, Organisations et Sciences. Piloté par Fabien Ohl, professeur de Sociologie du sport, ce MOOC (pour Massive Open Online Course) mobilise plusieurs chercheurs de l’UNIL, ainsi que des professionnels concernés par le phénomène. Des experts de l’UEFA, de l’Agence mondiale antidopage, du Tribunal arbitral du sport et du Laboratoire suisse d’analyse du dopage apportent leurs compétences et leurs expériences. Les aspects historiques et culturels, le paysage des organisations internationales concernées et la question des contrôles figurent également au programme. Sous le titre Doping: Sports, Organizations and Sciences, la version anglaise de ce cursus accessible à tous a rassemblé 1645 participants. (Réd.)
http://bit.ly/MOOCdopage
www.facebook.com/groups/MOOCdoping
Science et société
Randonnées futées
Concoctés par la Faculté des géosciences et de l’environnement, les «GéoGuides» proposent des itinéraires didactiques, qui mêlent promenade et informations sur l’environnement (qu’il soit urbain ou montagnard).
Ainsi, le guide consacré à Lausanne nous apprend que la colline sur laquelle s’appuie la «Banane», à Dorigny, est une moraine laissée là lors du dernier passage du glacier du Rhône. Quatre autres lieux ont été traités: le Val d’Hérens en Valais, le Vallon de Nant dans les Alpes vaudoises, Thonon-les-Bains et enfin Rome.
Electroniques, ces guides sont disponibles gratuitement pour les smartphones. (Réd.)
http://igd.unil.ch/geoguide/fr/
L’éducation et la Recherche ne sont pas de bons endroits où économiser. Ce sont les sources vives d’un pays comme la Suisse.
Nouria Hernandez, rectrice de l’UNIL depuis le 1er août 2016. Dans Le Temps du 4 juin.
Sciences économiques
Deux chercheurs à la tête de revues
Professeur en comportement organisationnel à la Faculté des Hautes études commerciales, John Antonakis a été nommé rédacteur en chef de The Leadership Quarterly. Cette revue est une référence reconnue dans le domaine et son responsable exerce une certaine influence sur la recherche en cours. Une autre professeure de la Faculté des HEC entre dans les instances dirigeantes d’un périodique scientifique. Suzanne de Treville a été nommée au sein du Comité éditorial du Journal of Operations Management. L’expertise de cette chercheuse porte notamment sur les questions en lien avec la production compétitive dans un contexte de coûts élevés ou sur la manière de réduire le délai de production pour augmenter la capacité de répondre à une demande volatile. Avec ses collègues, elle a également mis au point un outil permettant de calculer le coût réel résultant d’une délocalisation de la production. (Lire Allez savoir! 62). (RÉD.)
Formation
La théologie s’étudie aussi à distance
Les Universités de Genève et de Lausanne proposent une maîtrise en Théologie, en présence et à distance. Une manière d’adapter les études aux besoins professionnels et personnels. Le programme comprend 7 disciplines : Ancien Testament / Bible hébraïque, Nouveau Testament, Histoire du christianisme, Théologie systématique, Ethique, Théologie pratique et Science des religions. Ouvert aux détenteurs d’un bachelor en Théologie (ou d’un titre équivalent), ce cursus dure normalement deux ans (120 crédits ECTS) et implique la réalisation d’un mémoire de master. Il ouvre sur des carrières dans les professions ecclésiastiques (pasteur, aumônier, etc.), la formation d’adultes, les ONG ou dans le domaine social. (RÉD.)
www.unige.ch/collegetheologie
L’UNIL dans les médias
Armes, sucre, santé et banques
3710 Le nombre de références faites à l’Université de Lausanne et au CHUV dans les médias romands en 2016, selon la revue de presse Argus, au 23 août.
Fin mai, une étude du Centre universitaire romand de médecine légale, publiée dans la revue Scientific Reports, a suscité un retentissement international. Elle suggère que le vapotage de cannabis au moyen de cigarettes électroniques pourrait représenter une alternative intéressante pour la prescription de cannabis à usage médical.
Le 14 juin, le Washington Post publiait une infographie réalisée par Martin Grandjean, assistant diplômé en Section d’histoire. Elle montre de manière frappante que depuis 1968, les Etats-Unis ont compté davantage de morts par armes à feu (1516863) que dans toutes leurs guerres depuis 1775 (1396733).
Quelques jours plus tard, une étude menée par une équipe du Centre intégratif de génomique (CIG) de l’UNIL et des chercheurs du Centre de neurosciences psychiatriques du CHUV a porté un coup aux édulcorants. En effet, ces derniers ne suppriment pas le désir de consommer du sucré. Une découverte à mettre en parallèle «avec le constat que l’introduction d’aliments édulcorés n’a malheureusement pas permis de diminuer l’épidémie d’obésité qui sévit dans tous les pays industrialisés», note Bernard Thorens, professeur au CIG et directeur de l’étude.
Enfin, début août, l’Autorité bancaire européenne (EBA) a publié les résultats de son stress test qui mesure le niveau de résistance des banques de la zone euro face à un choc potentiel. Cette étude comparative a été conduite par Diane Pierret, professeure en Finance à la Faculté des HEC. Elle avertit que «le contribuable pourrait une nouvelle fois être appelé à renflouer des banques en difficulté». DS
Passage en revues
Les chouettes font la paix
1414 Le nombre d’articles que les chercheurs de l’UNIL et du CHUV ont fait paraître dans des revues scientifiques en 2016 (d’après Serval, au 23 août).
Entre diplomatie, promotion de la paix et biologie, c’est à une recherche tout à fait originale et prometteuse que participe Alexandre Roulin, professeur ordinaire au Département d’écologie et évolution et spécialiste des chouettes (lire Allez savoir! 53, janvier 2013).
Bordée par la Jordanie, Israël, et les Territoires palestiniens, la vallée du Jourdain est un lieu de passage très important au monde pour les oiseaux migrateurs. Afin de protéger leurs récoltes et leurs arbres, les paysans de cette région éliminent les rongeurs avec des pesticides toxiques qui empoisonnent les volatiles et polluent les eaux. Le projet «Barn owls know no boundaries», lancé par le professeur Yossi Leshem de l’Université de Tel-Aviv dans les années 80, cherche à remplacer la chimie par la lutte biologique, grâce aux faucons crécerelles et aux chouettes effraies. Un couple de ces dernières dévore en effet de 2000 à 6000 rongeurs par an.
Après un patient travail de conviction, des agriculteurs des trois pays ont installé des nichoirs à rapaces dans leurs champs. Il en existe actuellement 3000 en Israël, 270 dans les Territoires palestiniens et autant en Jordanie. Il a fallu surmonter bien des craintes. «Mes parents disaient que les chouettes portaient malheur, et les éloignaient en faisant du bruit la nuit», explique Abu Rashid Mansour, président du Amman Center for Peace and Development. Ce général jordanien à la retraite est très impliqué dans le projet.
«Barn owls know no boundaries» permet des rencontres, sur le terrain. Ainsi, des fermiers israéliens ont présenté les bénéfices de la lutte ornithologique à leurs homologues jordaniens. «Grâce au projet, des membres de la société civile se parlent par-dessus les frontières», ajoute Abu Rashid Mansour. Des limites politiques dont les chouettes se moquent. En effet, un suivi par GPS a montré qu’elles survolent les lignes, nichant d’un côté et chassant de l’autre. Un couple de rapaces israélo-jordanien a même eu des petits. Comme l’indique Yossi Leshem, «nous ne savons pas s’ils sont juifs ou musulmans!»
Respect de la nature
Plus largement, «Barn owls know no boundaries» réunit des populations séparées par la guerre et la méfiance autour d’un souci commun: le respect de la nature. Le projet comprend des aspects éducatifs (avec des cours donnés dans les écoles et par internet), ainsi que des rencontres entre enfants juifs, chrétiens et musulmans autour de l’environnement. Des compétitions sportives transfrontalières, la mobilisation de femmes de plusieurs pays et un important travail auprès des Autorités militaires et politiques (Shimon Peres soutient le projet) ont été menés.
Artisan du Traité de paix israélo-jordanien de 1994, Abu Rashid Mansour exprime son désir de voir le dialogue se rétablir entre les deux populations. Ce général a «combattu les Israéliens de 1965 à 1994», et a même été fait prisonnier pendant la guerre des Six Jours. Un conflit auquel a participé Yossi Leshem… dans le camp d’en face. Aujourd’hui, les deux hommes travaillent ensemble pour la paix. DS
Plâtre et ciment
Cure de jouvence pour l’Amphipôle
Conçu par Guido Cocchi, l’Amphipôle est le premier bâtiment de l’Université de Lausanne à Dorigny. Mis en service en 1970, l’ancien «Collège propédeutique» va faire peau neuve. Le SIB–Institut suisse de bioinformatique, la biologie computationnelle de la Faculté de biologie et de médecine, ainsi que l’Ecole des sciences criminelles de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique intégreront le bâtiment refait à neuf. Le montant global des travaux de rénovation des façades et de transformation du bâtiment est devisé à 43,9 millions de francs. Le concours d’architecture a été remporté par le bureau Aeby Perneger et Associés SA, en collaboration avec la société d’ingénierie Ingeni SA et la société spécialisée Estia SA. (Réd.)
Art
Triennale UNIL, deuxième édition
Des sculptures d’artistes contemporains suisses forment un parcours sur le campus. Pour sa deuxième édition, la Triennale UNIL accueille les œuvres de 19 plasticiens, sélectionnés par un jury. Cette exposition collective en plein air, accessible librement en tous temps, durera jusqu’à l’automne 2017. Ensuite, dès mars 2018, le gagnant du concours investira le campus avec une exposition monographique. Le lauréat de l’édition précédente était Tarik Hayward, dont le travail New Extremes of Immobility se trouve en lisière de forêt, vers le Biophore. (RÉD.)
www.unil.ch/triennale
A l’honneur
Littérature, médecine et gestion des risques
Etudiante à la Faculté des lettres, Elisa Shua Dusapin a reçu le prix Robert Walser pour son premier roman, Hiver à Sokcho (Editions Zoé). Le jury, qui qualifie le texte de «petit chef-d’œuvre», indique que «le récit nous plonge dans l’hiver d’une station balnéaire dépeuplée en Corée du Sud. La narratrice, fille de mère coréenne et de père français, travaille dans une pension modeste où vient s’installer Kerrand, auteur de bande dessinée français. Ces deux êtres solitaires s’épient, se croisent, se cherchent et ne se trouvent pas. Une passion cachée est à la base de leurs rencontres manquées et de leurs dialogues laconiques et crée la tension continue de l’histoire.» (RÉD.)
Chargée de projet au Département de microbiologie fondamentale, Sandra Sulser a remporté le prix Isabelle Musy, doté de 50 000 francs, pour son projet de start-up BioMe. Son idée? Développer un nouveau traitement pour lutter contre les infections intestinales. En se basant sur la méthode de transplantation de microbiome fécal, il s’agit de proposer aux patients, sous forme de suppositoire ou de pilule, une communauté d’une centaine de bactéries différentes et utiles. A ce stade des recherches, aucun produit fini n’existe. Mais le potentiel thérapeutique est important. Davantage de détails dans l’édition 615 de l’uniscope, le magazine du campus de l’UNIL. (RÉD.)
Le Prix David Solomons 2015, décerné par la revue scientifique Management Accounting Research, a été attribué à Anette Mikes, professeure en comptabilité à la Faculté des HEC, ainsi qu’à ses deux co auteurs, Matthew Hall (London School of Economics) et Yuval Millo (Université de Leicester). L’article récompensé, How do risk managers become influential? A field study of toolmaking in two financial institutions, cherche à comprendre comment et pourquoi les groupes en charge de la gestion des risques ont gagné–ou non–de l’influence au sein de grandes banques londoniennes, avant, pendant et après la crise financière. (RÉD.)
Le Prix Robert Bing est décerné tous les deux ans par l’Académie Suisse des Sciences médicales. Il récompense des travaux d’excellence dans le domaine des Sciences neurologiques. Cette année, il a été attribué à égalité à Caroline Pot, professeure assistante boursière FNS à la Faculté de biologie et de médecine et chercheuse au CHUV, ainsi qu’à Sebastian Jessberger de l’Université de Zurich. Médecin neurologue et clinicienne chercheuse, Caroline Pot dirige une équipe qui étudie le rôle des métabolites du cholestérol et leurs interactions avec la flore et l’immunité intestinales, dans le développement de la sclérose en plaques. (RÉD.)