À la découverte des sciences cognitives

Trois formations, à suivre dans leur ensemble ou indépendamment les uns des autres, lancent des passerelles entre les neurosciences et d’autres disciplines touchant à l’esprit.

Olivier Jorand. Privat-Docent au Département de philosophie, philosophie moderne et contemporaine de l’Université de Fribourg. Photo Nicole Chuard © UNIL

Encourager les approches transversales et interdisciplinaires, tel est le mantra d’Olivier Jorand. C’est ce qui a amené ce Privat-Docent au Département de philosophie, philosophie moderne et contemporaine de l’Université de Fribourg à créer ces trois modules, organisés par l’Institut des sciences sociales (ISS) et la Faculté des sciences sociales et politiques de l’UNIL dans le cadre de la Formation Continue UNIL-EPFL. Pour y participer, aucune connaissance préalable en computation, intelligence artificielle ou neurosciences n’est requise. Ils peuvent être suivis indépendamment les uns des autres ou envisagés comme une synergie, selon les intérêts de chacun.

Le premier de cette série s’intitule « Sciences cognitives et conscience ». Il a vu le jour il y a huit ans et vise à réaliser un état des lieux des recherches des (neuro)sciences cognitives sur cette thématique. Prévu sur trois jours, les 10 et 24 juin ainsi que le 1er juillet 2022, il s’adresse aussi bien aux psychiatres qu’aux computer scientists, aux philosophes, aux pédagogues ou aux enseignants, leur permettant de développer un langage commun. Une base à partir de laquelle ces spécialistes devraient ensuite être à même de se comprendre et d’échanger savoirs et idées. Véritable voyage au cœur des questions fondamentales concernant la conscience, sa structure et ses dysfonctionnements, cette formation abordera, par le biais d’exposés, des interrogations qui occupent autant la philosophie que des champs d’investigation plus récents, traitant du rapport de l’esprit à la matière et de la nature de l’esprit conscient – est-il plus que le comportement de mes assemblées de cellules nerveuses et de leurs molécules associées ? Toutes ces questions et bien d’autres feront l’objet d’une présentation théorique agrémentée d’exemples présentant les réponses que la science d’aujourd’hui leur apporte en termes neurobiologiques. Des notions qui feront ensuite l’objet de discussions.

Inconscient cognitif

Le deuxième volet, intitulé « Sciences cognitives et inconscient », propose, sur deux jours cette fois, les 26 août et 2 septembre 2022, de faire le tour des interrogations fondamentales concernant l’inconscient cognitif. Là aussi, l’idée est « de fournir un référentiel minimal partagé émanant des sciences contemporaines de la cognition et de présenter les données récentes qui émergent des groupes de recherche actuels sur l’inconscient cognitif », résume Olivier Jorand. Et de préciser que l’inconscient au centre de ce module n’a rien à voir avec celui des psychanalystes, « même si des parallèles existent bien sûr. Il faut ici entendre ce mot comme un adjectif, au sens biologique de tous les processus en cours avant une prise de conscience », souligne-t-il. Là aussi, une alternance entre exposés et réflexions orientées par des données de laboratoire débouchera sur des discussions interdisciplinaires. 

Le troisième volet, dernier-né de cette série, sur lequel Olivier Jorand travaille depuis trois ans, se concentre sur l’hypnose thérapeutique de l’approche « ericksonienne ». La toute première session de ce module se tiendra les 3 et 4 mars 2022. Elle intéressera tout particulièrement les personnes déjà actives dans les mondes de la médecine, de la thérapie et des soins, soit un public plus resserré que les deux précédentes. Offrant un aperçu de cette pratique, elle leur permettra de « comprendre l’hypnose thérapeutique à partir d’une base scientifique, ce qui contribuera à dissiper l’aura de mystère qui l’entoure encore », souligne Olivier Jorand. L’accent sera mis sur l’explicitation et la compréhension de quelques-uns de ses concepts, ainsi que sur la question du « changement de perception de la réalité », plutôt que sur la description de protocoles tout faits type « arrêter de fumer » ou « surmonter sa peur de parler en public ». Les participants s’initieront aux mécanismes de l’hypnose en découvrant, dans un premier temps, les principes fonctionnels du cerveau et du corps. Des circuits attentionnels aux neurones miroirs, Olivier Jorand proposera une vue d’ensemble des différentes catégories d’activités de notre cerveau. Chaque notion sera ensuite mise en pratique, par l’induction de transes. Un travail réalisé en petits groupes ou en duo sous la supervision de Marlyse Schweizer, enseignante, thérapeute et membre de l’Institut romand d’hypnose suisse (IRHyS), qui assure la partie pratique de cette formation. /

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