Catherine SCHMUTZ-NICOD & Julian JAMES, « Décors « Belle Epoque ». De la réhabilitation à la restauration. L’exemple du peintre-décorateur Otto Haberer-Sinner (1866-1941) ».

A la faveur de la renaissance des arts décoratifs initiée à partir des années 1860 par un vaste Aesthetic Movement dans le Royaume-Uni, un nouveau courant s’impose peu à peu en Europe. Au nom du «culte de la beauté», les arts décoratifs envahissent les maisons, des modestes cottages aux habitations bourgeoises, ainsi que les lieux publics.
En Suisse, Otto Haberer représente l’un des personnages-phares de sa génération. En effet, il a été considéré en son temps comme un véritable spécialiste de décors d’hôtels et d’églises. Très souvent mandaté pour des projets d’envergure, implanté dans plusieurs villes, il a travaillé autant en Suisse romande qu’en Suisse alémanique et dans les Grisons, mais également en Allemagne, en Autriche et en Espagne, associant en virtuose des ornements architecturaux à des éléments floraux très réalistes, finement exécutés, et des personnages présentés en des raccourcis vertigineux, le plus souvent des femmes aux vêtements fluides et mouvementés, inspirés des maîtres baroques.