Récit d’un voyage dans les Alpes suisses accompagné de gravures reproduisant les dessins réalisés par l’auteur durant son périple : le nombre et la nature des dessins variant selon les exemplaires, il est difficile d’en préciser le nombre ; selon une étude de May de Rudder parue dans la Revue d’alpinisme (Bruxelles, année 1939-40, p.13-42), l’illustration comprend : un titre-frontispice en couleurs représentant l’auteur en randonneur alpin, 18 planches de costumes coloriées, 48 planches de paysages, 7 cartes dépliantes (dont une retraçant le trajet effectué depuis Rennaix, en Belgique) et une planche de musique (Ranz des vaches), le tout réalisé en lithographie.
19e siècle – Campagne 2009-2010
Un exemplaire annoté par Antoine Baron, premier archiviste vaudois
Charles-Louis de Bons, Notice sur Chillon, en partie extraite des Mémoires historiques de feu A.J. de Rivaz (Lausanne : M. Ducloux, 1843
Exemplaire enrichi d’abondantes notes manuscrites de Pierre-Antoine Baron (1788-1864) constitué par ce dernier à l’intention du capitaine Louis Chollet, directeur du fort de Chillon, auquel il a été offert en 1854. Chargé de la collection de médailles de la Bibliothèque cantonale dès 1832, puis conservateur des antiquités, Antoine Baron fut le premier archiviste d’Etat vaudois, fonction qu’il assuma de 1838 à sa mort.
Un manifeste réactionnaire dans une reliure romantique
Juriste et publiciste né en 1778, Charles Cottu fut un partisan convaincu de la réaction incarnée par Charles X et un ennemi juré de la liberté de la presse : « Ils ont voulu la liberté indéfinie de la presse ; ils périront par la presse ».
Publié en mars 1830, De la nécessité d’une dictature intervient au moment où la tension entre Charles X et la classe politique est à son comble en raison des prérogatives que le roi veut s’attribuer, ressenties comme un retour à la monarchie absolue.
Contraint à l’exil après le renversement de Charles X, en juillet 1830, Cottu se réfugie à Lausanne, où il rédigera son principal ouvrage : Théorie générale des droits des peuples et des gouvernements appliquée à la Révolution de Juillet.
Reliure en plein veau olive décorée à la roulette à froid, fleuron central estampé en négatif, double filet doré encadrant les plats.
Aux sources du « pittoresque »
«The art of sketching is to the picturesque traveler what the art of writing is to the scholar. Each is equally necessary to fix and communicate its respective ideas.»
Formulée dès 1768 dans son Essay on Prints, la définition du pittoresque en peinture de William Gilpin (1724-1804) a marqué le goût anglais en matière picturale pendant près de cinquante ans. Figure incontournable de l’esthétique pré-romantique, Gilpin est, avec Jean-Baptiste Le Prince ou plus tard Goya, un des principaux promoteurs de l’aquatinte, ou gravure en manière de lavis, appelée à dominer la scène artistique à la fin du 18e et au début du 19e siècle.
Une rare édition de Lamartine
Rédigé au lendemain de l’échec de Lamartine face à Louis-Napoléon Bonaparte aux élections de 1848, ce livre, en dépit de sa diffusion relativement large (on dénombre cinq éditions différentes en 1849), marque la fin des ambitions politique de l’écrivain.
L’origine réelle de cette édition rarissime (seul exemplaire localisé) reste mystérieuse : aucun autre livre publié à cette époque à Lausanne ne porte l’adresse de l’Imprimerie suisse.
Un Robinson veveysan
François-Aimé-Louis Dumoulin (1753-1834) quitte Vevey à l’âge de vingt ans pour aller chercher fortune à Londres. Il y embarque pour les Antilles, où il demeurera neuf ans. En marge de ses emplois dans le commerce, il apprend la peinture en autodidacte. De retour à Vevey au bénéfice d’une petite fortune, il a pu vivre de sa peinture, notamment en vendant des œuvres et en donnant des cours de dessin privés.
Les Voyages et aventures de Robinson Crusoé, de Daniel Defoë ont paru en anglais en 1717. La première traduction française a été publiée à Amsterdam en 1720. Cette fiction inspirée de l’histoire véridique d’un marin écossais abandonné pour s’être rebellé sur l’île de Juan Fernandez, au large du Chili, de 1705 à 1709, a fait rêver des générations d’adolescents. Dans l’ « Avertissement » placée à la tête du volume, Dumoulin souligne bien l’importance de ce texte et de son illustration pour le jeune homme qu’il avait été : « Dès mon enfance, ce livre et les figures qui y étaient attachées, fixèrent singulièrement mon attention ; je leur dois le goût de la lecture, du dessin et de l’étude de la nature, et Robinson Crusoé développa chez moi le désir de voyager ».
La suite gravée à l’eau-forte et retouchée au burin par Dumoulin constitue un des ensembles d’images les plus riches inspirés par les voyages de Robinson.
Le volume présenté appartient à la rarissime réédition sur « grand papier » publiée à Vevey par le libraire Blanchoud vers 1818, quelques années après la parution originale, imprimée par Loertscher et fils.
Un fac-similé de l’édition originale de ce livre peut être commandé à la BCU-Lausanne ou acheté à la boutique du Musée.
Un dessinateur yverdonnois peu connu : Fritz de Niederhäusern
Souvenirs de la campagne du Rhin, 1857, dédiés au vingtième bataillon (commandant Many) par F. de Niederhäusern (Genève : Imprimerie Auto-lith. Eisenhardt, 1857)
Cet album relate en vingt planches lithographiées la participation d’un bataillon genevois à une des premières mobilisations de la toute jeune armée fédérale, placée sous le commandement du Général Dufour- Il s’agissait de contenir la menace d’une invasion prussienne de la Suisse à la suite du coup d’état tenté en 1856 pour rétablir la souveraineté de la Prusse sur le canton de Neuchâtel, réuni à la Confédération depuis 1848.
Né à Yverdon en 1828, François-Louis (alias Fritz) de Niederhäusern a été l’élève d’Alexandre Calame à Genève. Le recueil intitulé Badenweiler 1862 (14 planches) témoigne de son établissement en Alsace, près de Mulhouse, où il épouse en 1867 Olga Koechlin et où il décédera en 1888. L’exemplaire acquis est dédicacé à « Monsieur Emile Koechlin » (industriel de Mulhouse apparenté à son épouse).
24 vues de Lausanne au temps des Romantiques
Cet album contient 24 vues de Lausanne signées « J. Dubois ». L’activité du peintre genevois Jean Dubois (1789-1849) prend place dans le contexte du développement du tourisme en Suisse, à l’époque romantique. Il a gravé des vues pittoresques qui ont fait l’objet de publications plus ou moins ambitieuses selon les possibilités de l’éditeur. Destinés à une clientèle aisée, ces recueils étaient réalisés avec beaucoup de soin. Les gravures publiées permettent de documenter de nombreux endroits et bâtiments modifiés ou disparus, qui n’ont pas toujours connu les honneurs d’une représentation picturale.
Les planches qui composent ce volume ont été imprimées par André-Philibert Spengler, l’un des premiers lithographes romands, établi à Genève et à Lausanne au début des années 1820.