Une centaine de professionnels de la communication se sont retrouvés mercredi 24 et jeudi 25 août 2022 à Yverdon-les-Bains pour participer à «PME: Destination demain», événement inscrit dans le cadre du Numerik Games Festival autour du marketing digital.
Au programme: deux riches journées de conférences co-produites par l’UNIL avec le soutien de son HUB entrepreneuriat et innovation et de la Faculté des HEC, ainsi que la HEIG-VD.
Quatre personnalités de l’UNIL étaient présentes pour livrer leurs expertises. Voici un résumé de leur intervention.
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Diana Duque: «Être populaire c’est bien, convertir c’est mieux»
Doctorante à la faculté des HEC de Lausanne, Diane Duque a pris le pari de lister les erreurs courantes que font (presque) toutes les PME. L’objectif? Ne pas les reproduire. «De nombreuses entreprises suisses se lancent dans le marketing digital sans réfléchir à une réelle stratégie. Il est d’abord nécessaire de réaliser un audit complet de sa présence sur Internet, tout en analysant ce que font les concurrents. Cette étape est à renouveler régulièrement, tel un véritable bilan de santé». Autre gaffe courante, céder à la «dictature du like», phénomène qui consiste à se laisser aveugler par cet indicateur mesurant trop simplement l’appréciation d’une publication: «Les entreprises ne sont pas des célébrités. Être populaire c’est bien, convertir c’est mieux. Et cela ne se mesure pas par des likes» souligne la chercheuse.
Guillaume Hervet: «On n’est pas forcément maître de sa communauté»
Guillaume Hervet a rejoint l’UNIL en août 2021 comme maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne (HEC). Il a conclu la première journée de ces journées consacrées au marketing digital et synthétisant deux ateliers. Sur l’exploitation des données tout d’abord: «Ne nous le cachons pas: de nombreuses entreprises ont abusé de l’exploitation des données. On pense notamment au scandale Cambridge Analytica en 2018. Aujourd’hui, les régulateurs cherchent à serrer la vis un peu partout dans le monde. Mais ces entreprises ont besoin de recueillir des informations sur leurs prospects et clients pour se développer. Alors que faire? Parmi des solutions avancées, le retour en force du CRM (logiciel de gestion de la relation client) ou le développement du marketing de contenu (inbound marketing). «L’idée est ici d’attirer le chaland sur ses propres canaux à l’aide d’une stratégie éditoriale de contenus, pour ensuite espérer le convertir» assure-t-il.
Le professeur a ensuite apporté son expertise autour du deuxième atelier proposé: le développement d’une communauté en ligne. «On n’est pas forcément maître de sa communauté. Prenez l’«IKEA Hacking». Sur Internet vous pouvez trouver des milliers de groupes de fans qui se partagent des tutoriels sur les réseaux sociaux pour personnaliser des meubles et accessoires d’IKEA. L’entreprise ne réagit pas et laisse faire. Ce phénomène lui est très bénéfique, car il renforce le sentiment d’appartement de ses clients envers sa propre marque». Le chercheur observe aussi la forte poussée des influenceurs, de plus en plus présents dans les stratégies de marketing des marques: «L’entreprise CLAAS vends du matériel agricole. Elle noue des partenariats avec des YouTubeurs pour mettre en avant ses produits. Elle s’appuie ainsi sur des communautés déjà construites de personnes qui auront un intérêt évidemment pour sa marque».
Leila Delarive: «Les bénéfices de la publicité digitale sont évidents»
Doctorante de l’Université de Lausanne (FDCA 2001), Leila Delarive a aussi obtenu son Master en droit à l’UNIL. L’ancienne avocate a décidé de devenir entrepreneuse en s’impliquant dans plusieurs projets. Comme fondatrice de la plateforme Amplify, elle ambitionne de simplifier et optimiser les campagnes de publicité en ligne. «De plus en plus de petites entreprises veulent investir dans des publicités payantes plutôt que dans des stratégies de marketing traditionnelles. Notre outil facilite grandement leurs démarches. Les bénéfices de la publicité digitale sont évidents: les algorithmes permettent de parler à un public cible, sans dépenser des sommes folles pour obtenir des résultats.»
Damien Fournier: «Le machine learning est idéal pour performer»
Dernier intervenant de l’UNIL à cet événement: Damien Fournier. Co-fondateur de l’agence Bright, le Lausannois est un spécialiste du data marketing et de l’accélération digitale (growth hacking). Plus concrètement, il est capable de mobiliser un ensemble de techniques pour augmenter rapidement et significativement le chiffre d’affaires de ses clients. «Il est important de proposer une expérience ultra personnalisée, en exploitant le machine learning supervisé pour automatiser, anticiper les demandes clients et segmenter avec précision la diffusion de nos messages.» Pour cet expert, le machine learning, cette intelligence artificielle capable d’apprendre en continu et développer ses compétences indépendamment d’un facteur humain, est synonyme d’avenir et d’efficacité. «Le ML est utilisable partout, notamment pour l’acquisition et la performance» assure-t-il.
Cédric Garrofé | responsable des événements UNIL