Catherine Schmutz Nicod, Chaletisation à l’américaine. La Violette à Arzier

Profitant des recherches historiques effectuées autour de la maison de la Violette à Arzier, l’article propose une première synthèse du mouvement de « chaletisation » que connut la région nyonnaise dans les années 1860 à 1870. L’article affronte le propos tant du point de vue du contexte social, que du point de vue architectural et stylistique. Il ne distingue pas les objets selon les modalités exactes de leur « chaletisation », mais s’intéresse plus spécialement à l’idée générale qui a primé, décorative avant tout, faisant référence à l’architecture rurale vernaculaire en bois. Le style des chalets suisses, ou rustique national, s’inscrit dans un courant international qui s’épanouit surtout en France, en Angleterre et en Allemagne dans la première moitié du XIXe siècle.

La Violette après la deuxième phase de travaux datant de 1876. La mise en couleurs, vert et blanc, n’est pas d’origine (photo Jeremy Bierer, documentation MAH-PBC Vaud)

Pauline Nerfin, La balade des frères Spring dans le Pays de Vaud : chalets bienvenus ?

Cet article s’intéresse au chalet suisse préfabriqué au début du XXe siècle, tant dans le canton de Vaud que celui de Genève, via l’exemple des frères Spring. Cette fabrique qui s’implante à Genève en 1903 domine rapidement le marché romand mais est malheureusement peu documentée. Son succès lui donne l’opportunité de construire au-delà des frontières cantonales et c’est ainsi qu’elle est chargée par M. Sack d’ériger un petit chalet dans la commune de Pully au début des années 1930. Ce cas d’école questionne le rapport ambigu qu’entretiennent les administrations publiques, les autorités politiques, les architectes et les propriétaires-mandants avec l’objet architectural qu’est le chalet. En effet, dans un grand nombre de communes, le chalet est peu à peu mis au ban, vilipendé par les plans d’affectation et d’urbanisme. L’ampleur de la polémique ne s’épuisera finalement qu’avec l’épuisement de la mode du chalet urbain.

Chalet-villa « Les Roses » du prince Masséna d’Essling, Francis Gindroz, architecte. Photographe anonyme, non datée (Centre d’iconographie de Collonges-Bellerive)

Denyse Raymond, Leysin, communauté paysanne. Vivre et bâtir avant l’essor médical et touristique

À travers la présentation détaillée de l’évolution de la commune de Leysin, l’article pose les bases matérielles et typologiques du chalet, rappelant notamment qu’il n’est pas une maison paysanne en madriers – Le swiss chalet est une invention récente. Les différentes constructions en bois du village sont ainsi présentées selon les liens qu’elles entretiennent avec l’activité agricole d’altitude, prise entre vignes, champs et prés. Leur description détaille le développement des plans, le soin apporté aux inscriptions des façades et esquissent une brève sociologie des charpentiers qui œuvrèrent à Leysin. L’article ne manque pas d’aborder la modernisation du village, d’abord par le développement des sanatoriums, puis par le constat des conséquences matérielles de la nouvelle vie d’altitude.

Maison de 1785, le double escalier conduit à la cuisine, avec une chambre de chaque côté (photo Denyse Raymond)