L’arbalète de Guillaume Tell est utilisée depuis 1931 pour désigner les produits suisses, l’attribut du héros national, identifié avec le pays, garantissant ainsi leur origine helvétique. Or, celui qui se penche sur l’histoire de cette figure mythique, et particulièrement sur les œuvres et édifices élevés en Suisse à sa gloire, s’apercevra bien vite que le Guillaume Tell du récit national suisse doit beaucoup à des acteurs (et des idées) venus d’au-delà des frontières fédérales.
L’article thématise le rôle de «l’étranger» dans l’histoire des monuments à Guillaume Tell, en évoquant deux aspects: d’une part, le rôle des commanditaires et leur interprétation de l’histoire du héros, d’autre part, la question de l’origine de leur expression architecturale, ceci en inscrivant ces œuvres dans le contexte plus large du long XIXe siècle, et plus spécifiquement de la Belle Époque.