Presses universitaires de Strasbourg, 2021, Coll. Études anglophones, 388 p.
Dans l’imaginaire collectif et la représentation commune, la présence militaire américaine sur le sol français évoque immédiatement l’apparition de la culture de masse et la civilisation du loisir. Ce livre étudie les coulisses de ce phénomène et met en évidence le rôle des forces armées dans le déploiement d’une stratégie de communication visant à mettre la culture et l’information au service de la politique étrangère des États-Unis. Née en amont du « temps des bases », sur le front intérieur, cette politique culturelle entendait promouvoir une modernité aussi riche que fabriquée, maintenant les civils sur le qui-vive pour gagner la guerre des idées et la guerre froide. Une armée de diplomates est le récit d’un double choc des cultures avec, d’une part, les relations souvent conflictuelles entre les acteurs du département d’État et leurs homologues de la Défense autour de la stratégie culturelle et, de l’autre, les tensions entre la population autochtone et une présence militaire qui ravive le souvenir douloureux de la guerre. Basé sur le dépouillement d’archives inédites, cet ouvrage démontre la manière dont l’uniforme militaire a contribué à la promotion, sinon à la fabrique, d’une certaine culture américaine sur le sol français, de la guerre à l’OTAN.
François Doppler-Speranza est docteur ès lettres de l’université de Strasbourg. Ses recherches portent sur l’histoire des États-Unis au XXe siècle, notamment sur l’histoire culturelle et l’histoire diplomatique dans l’espace transatlantique. Il est membre de l’unité de recherche SEARCH (Savoirs dans l’espace anglophone : représentations, culture, histoire, UR 2325, université de Strasbourg) et a reçu le soutien de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) pour effectuer les recherches de terrain présentées dans cet ouvrage.