Parents d’enfant sourd·e favorables à la langue des signes. Quels regards? Quel engagement?

Les années 2000 marquent une rupture dans l’éducation des enfants sourds, avec une orientation intégrative et centrée sur l’acquisition de la langue vocale. Malgré cette généralisation de l’oralisme, certains parents souhaitent accorder une place à la langue des signes française (LSF) dans le projet éducatif de leur enfant.

Dans le cadre de son travail de mémoire de Master à la Section des sciences du langage et de l’information, Emmanuel Gaillard a mené des entretiens semi-dirigés dont les réponses lui ont permis de décrire les réflexions, doutes et espoirs suscités chez ces parents par la surdité et la langue des signes française. Il apparaît ainsi que la crainte d’une fracture relationnelle parents-enfant et le malaise ressenti à l’égard d’une langue vécue comme étrange et étrangère agissent tantôt comme un moteur tantôt comme un frein à leur engagement pour l’usage d’une communication signée.

Disponible en texte intégral, ce numéro du bulletin de la Section des sciences du langage et de l’information présente les résultats de cette recherche soutenue par la Fédération suisse des sourds et s’inscrit dans une réconciliation des visions identitaire et déficitaire de la surdité distinguées par les Deaf Studies et souvent présentées comme incompatibles par les acteurs.

Emmanuel Gaillard, Parents d’enfant sourd·e favorables à la langue des signes. Quels regards? Quel engagement?, Lausanne, Bulletin de linguistique et des sciences du langage, n°33, 2023.