La campagne de fouille en 2021 n’a pu avoir lieu sur le terrain à cause de la pandémie du Covid-19. Toutefois, l’ensemble de la colline a été photographié par drone.
La première campagne de fouille a eu lieu en avril 2022. Nous avons ouvert deux secteurs dans la partie supérieure de la colline à l’Est, parce qu’un enclos avec un mur épais et trois entrées pouvait clairement être vu en surface. L’un concerne un carré de 22,5 mètres de côté, l’enclos 1 (photo 2), avec une petite porte d’accès au sud, et un autre rectangulaire (22,5 m x 12,5 m) au nord du premier, l’enclos 2 (photo 3).
Les résultats ont dépassé nos espérances. Les plus anciennes traces d’habitation appartiennent aux périodes du Bronze récent (vers 1500 av.) et du Fer (VIIe-VIe s. av.) selon la poterie trouvée. Cependant, le nombre de tessons est faible au regard de ceux datant de la période romaine. Nous n’avons pas trouvé de structure qui date des périodes suivantes.
Les deux enclos sont bâtis de manière similaire et semblent avoir été construits à la fin du Ier-IIe siècles de l’ère chrétienne (photo 4). Ils ont été en service jusqu’au IVe siècle de l’ère chrétienne.
La situation de la colline dominant la vallée agricole de Beit Netofa, le plan et l’échelle des enclos suggèrent qu’il s’agit d’une ferme romaine (Ier-IVe s. apr.). Nous n’avons pas exhumé de murs intérieurs et d’habitations. De nouvelles fouilles seront nécessaires pour confirmer ou infirmer ce constat. Des grottes sont intégrées aux enclos (photo 5) mais nous n’avons pas fouillé celles-ci pour savoir si ce sont des grottes de refuge et/ou des grottes de stockage. La ou les fonctions de ces grottes restent à déterminer dans des fouilles ultérieures.
Par ailleurs, la roche affleurante a souvent été taillée pour aménager la colline : de simples rigoles pour l’écoulement des eaux de pluie à l’extraction de pierres pour les constructions du site. Par exemple, deux pressoirs à olive et un pressoir à vin ont été trouvés sur les pentes de la colline. Leur fouille s’avère nécessaire pour les dater. De même, l’eau pour l’établissement provient de citernes creusées dans le rocher (photo 6), car la source la plus proche, ‘En Netofa, est à 1’200 mètres du site.
Le site semble avoir eu une phase plus tardive d’occupation à l’époque mamelouke (XIIIe-XIVe s. apr.) ; quelques tessons de poterie et monnaies (photo 7) l’attestent mais sur une faible durée.
Durant la campagne de fouille, nous avons profité des quelques moments de relâches pour visiter quelques-uns des nombreux sites historiques que propose Israël. Ainsi, nous nous sommes tout d’abord rendus, sur le site des vestiges de l’Hérodion (photo 8). Celui-ci aurait érigé par le roi Hérode le grand, pour lui servir de place forte et de mausolée, même si à ce jour l’emplacement de ce dernier n’a toujours pas été identifié formellement.
Après la visite de ce dernier, nous nous sommes dirigés vers l’Est afin de contempler la Mer Morte et de nous y baigner. Depuis celle-ci, nous avons repris la route et un fait détour vers l’illustre site de Qumrân entouré de ces si magnifiques et caractéristiques formations rocheuses, criblées de nombreuses grottes (photo 9).
Et pour finir, un séjour en Israël sans un passage dans la ville emblématique et multimillénaire de Jérusalem ne saurait se concevoir. C’est ainsi, que nous avons terminé notre périple israélien, par une déambulation dans les antiques ruelles étroites de la vieille ville, et par la découverte de quelques-uns des innombrables monuments historiques que compte la ville de Jérusalem (photo 10).