Évaluation du cursus 2023 – constat n°2

21 mars 2023 – by fbillott

Plus de la moitié des répondant·e·s (56%) disent que les modules B1.5, B3.6 et M1.TM ne leur ont pas – ou peu – permis d’acquérir les compétences nécessaires pour débuter un travail de recherche (principes et méthodes de la recherche).

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Pour  renforcer la formation des étudiant·es dans ce domaine, l’EM a récemment introduit plusieurs développements dans le cursus de l’enseignement de la recherche :

  • Des ateliers de soutien méthodologique (facultatifs) ont été mis en place depuis 2023 pour accompagner les étudiant·es dans leur Travail de Master (TM).
  • Une refonte complète de l’enseignement M1.TM est prévue pour la rentrée 2024.

Ces évolutions ont été étudiées en collaboration avec le groupe de travail «Recherche» dédié à toutes les questions relatives à l’apprentissage des concepts et méthodes de la recherche scientifique dans le cursus.


Ateliers de soutien facultatifs
Des ateliers facultatifs offrent désormais un soutien conceptuel et méthodologique aux étudiant·es de Master durant les phases clés de la réalisation de leur TM. Cette initiative a été menée en étroite collaboration avec la responsable du Bureau du promoteur (BPR – Kim Ellefsen-Lavoie) et son équipe, ainsi que la Bibliothèque universitaire de médecine (BiUM).

Ces ateliers, qui s’inscrivent au cours de la première phase de réalisation du TM, visent à guider l’étudiant·e dans la rédaction des principales sections du protocole de recherche, la recherche de littérature, la gestion des références, et la dissémination de résultats. Ils sont proposés à plusieurs dates dès le mois de juin de la BMed3, en groupes d’environ 25 participant·es par session.

De plus, des ateliers pratiques de statistique seront également offerts pour répondre aux besoins spécifiques des étudiant·es dans le cadre de leur TM. Ces ateliers, proposés à plusieurs dates vers la fin du 1er semestre de la MMed2, seront également ouverts aux étudiant·es de MMed1 qui entrent dans la phase de collecte de données et pourraient aussi avoir besoin de soutien. 

Il convient de souligner par ailleurs que la BiUM offre un large éventail de prestations de formation. Renseignez-vous!


Refonte de l’enseignement M1.TM
Une refonte de la semaine de cours M1.TM sera réalisée à la rentrée 2024-2025 afin de mieux répondre aux objectifs pédagogiques et aux besoins des étudiant·es. Le nouvel enseignement, qui sera ainsi avancé au semestre d’automne de la BMed3 et intégré au module B3.6, mettra l’accent sur les différents types d’études cliniques (interventionnelles et observationnelles) à travers des lectures critiques d’articles, avec un focus sur les approches quantitatives.

Cet enseignement s’inscrira dans une vision longitudinale de l’apprentissage de la recherche, complémentaire aux autres enseignements de cette thématique dans les modules B1.5, B2.9 et B3.6.

Il sera composé des activités suivantes :

  • Une demi-journée de cours ex cathedra.
  • Deux demi-journées (de trois périodes chacune) d’enseignement interactif en petits groupes, avec un intervalle d’environ un mois entre chaque session.
  • Du travail individuel ainsi que de la formation en ligne, offrant une plus grande flexibilité aux étudiant·es dans la gestion de leur emploi du temps.
L’intégration de ce nouvel enseignement dans le programme de la BMed3 est rendu possible grâce à une rocade avec les enseignements de compétences cliniques du système locomoteur du module B3.8. Ces enseignements de Skills seront déplacés en MMed1 afin de pouvoir améliorer leur intégration avec les enseignements théoriques du module M1.1 qui est centré sur le domaine musculo-squelettique.

Cette restructuration permettra de regrouper tous les cours relatifs aux méthodes et principes de la recherche scientifique au niveau du Bachelor. Les années Master pourront ainsi être pleinement consacrées à la réalisation du TM et à l’approfondissement des compétences de recherche y relatives.

Le programme longitudinal de l’enseignement de la recherche sera donc composé des modules et enseignements suivants :

Lien utile: pages «Recherche» du site de l’EM

Évaluation du cursus 2023 – constat n°1

Vers une révision du Bachelor et une réforme du Master

Si 71% des étudiant·es ont trouvé les enseignements théoriques globalement excellents / bons, 63% signalent des problèmes de coordination sur l’ensemble du cursus et considèrent que certains cours ne se sont pas bien – ou peu – complétés entre eux. De plus, 30% estiment que les années précliniques ne les préparent pas suffisamment aux années cliniques. Des redondances sont constatées entre les cours, dues en partie au nombre (trop) élevé d’enseignant·es. Certain·e·s étudiant·es soulignent également une présence excessive de détails. 

Voici la réponse de l’École de médecine, scindée en deux chapitres (Bachelor et Master).

Chapitre Bachelor 
Favoriser la réflexion et l'apprentissage en profondeur

Les constats des étudiant·es rejoignent les préoccupations de l’École de médecine (EM). Pour y remédier, un travail de révision du contenu et de l’organisation des modules des années BMed2 et BMed3 est souhaité. L’objectif est de favoriser la réflexion et l’apprentissage en profondeur pour permettre une préparation optimale aux années cliniques.

© Sarinya Pinngam | Dreamstime.com
En 2e année de Bachelor, les étudiant·es apprennent les matières de base comme la physiologie, l’anatomie, l’histologie, l’embryologie, et ont une introduction à la pharmacologie ainsi qu’à la pathologie. L’objectif de cette 2e année est de connaître la structure et le fonctionnement du corps humain sain dans son ensemble. 

En 3e année de Bachelor, l’enseignement est centré sur la physiopathologie, la pathologie et la pharmacologie. Le focus est également mis sur la préparation aux années cliniques sous l’angle des symptômes avec les étiologies principales, les diagnostics différentiels, les signes et symptômes, ainsi que les grands axes thérapeutiques des différents groupes de maladies.

Toutes ces matières sont principalement organisées en modules par systèmes (en 2e année) et par symptômes (en 3e année), sans oublier les modules transversaux qui concernent entre autres les travaux pratiques, ainsi que l’enseignement des compétences cliniques et de la médecine communautaire.

Dès les premières années de médecine, il est essentiel que les acquis se fassent à long terme, bien au-delà d’un simple apprentissage par cœur centré sur les examens. Mais comment rendre l’apprentissage plus durable? Un projet pilote a été mené avec succès sur le module B2.4; il s’est appuyé sur les actions suivantes: 

  • Les cours ont été organisés autour d’unités d’enseignement afin d’assurer la cohérence tout au long du module.
  • La cohérence des cours a été améliorée tout au long des 5 semaines du module. Cela concerne tous les cours, depuis les cours introductifs de la première semaine jusqu’aux cours intégratifs de la dernière semaine, sans oublier les vignettes pour faire le lien entre la physiologie et la physiopathologie.
  • Les objectifs d’apprentissage spécifiques pour chaque enseignement ont été révisés, mettant davantage l’accent sur la réflexion (par opposition à l’apprentissage par cœur).
  • La complémentarité entre les modules traitant des mêmes thématiques au travers des années a été renforcée: par exemple, un «fondu – enchainé» entre le B2.4 et le B3.1 a été mis en œuvre, afin de diminuer les répétitions des cours centrés sur les systèmes cardiovasculaire et pulmonaire.
  • Les contenus et supports de cours ont été adaptés pour limiter les contenus qui sont du ressort des années cliniques, comme les listes de diagnostics, de signes ou de symptômes.
  • Les questions d’examen ont été rédigées de façon à viser la réflexion plutôt que l’apprentissage  par cœur.
Chapitre Master
Vers une réforme globale

En ce qui concerne le niveau Master, les étudiant·es déplorent, en plus des constats cités plus haut, une mauvaise répartition de l’immersion clinique et un déficit de cours pratiques axés sur la clinique, avec une année MMed2 essentiellement théorique. Cette appréciation est partagée par l’EM qui se trouve en même temps confrontée à une forte pression quant au nombre de places d’accueil en milieu clinique. L’EM mène depuis longtemps des réflexions en profondeur sur le contenu et la structure du curriculum qui couvre notamment ces enjeux: un important projet de réforme touchant principalement la partie Master va être lancé, en lien étroit avec les révisions du Bachelor mentionnées ci-dessus.

À la suite de l’adoption du référentiel PROFILES sur le plan national, l’EM a initié une analyse approfondie de son cursus. Dans la foulée, un groupe de travail (GT) s’est penché sur l’organisation et le contenu du Master; ses conclusions ont mis en lumière la nécessité de conduire cet important projet de réforme. Dans ce cadre, les constats soulevés depuis plusieurs années par les étudiant·es ont constitué une base de réflexion essentielle pour ce GT.

La nouvelle architecture globale du Master est désormais dessinée. Elle constitue un modèle de travail fixant le cadre des futurs travaux de réforme. À l’intérieur de ce cadre, tout reste à définir : structure, contenu ou encore méthodes d’enseignement du futur curriculum, pour ne citer que ces quelques aspects.

Dans le même temps, un recensement détaillé des enseignements a été réalisé par trois étudiant·es sur mandat de l’EM; l’analyse des résultats est en cours et apportera les précisions nécessaires pour mieux comprendre les problématiques soulevées dans l’évaluation du cursus. Il s’agira d’apporter des réponses pertinentes aux questions relatives à la coordination et au contenu des enseignements dans le cadre de la réforme.

Ces travaux de réforme s’appuieront sur des cadres conceptuels reconnus et s’inscriront dans un contexte bien défini au niveau national (référentiel PROFILES, Loi sur les hautes écoles, Loi sur les professions médicales). Pour l’EM, il s’agit également d’anticiper les besoins de la société et du système de santé dans un futur à court et moyen terme : 2040, c’est demain! Les travaux de réforme se fonderont notamment sur les principes directeurs suivants:

  • Un cursus qui répond aux besoins d’apprentissage des futur·es médecins.
  • Un cursus qui soutient et accompagne les étudiant·es dans le développement de leur identité professionnelle.
  • La collaboration des différentes disciplines dans l’enseignement des situations cliniques (SSP de PROFILES).
  • Le renforcement de méthodes d’enseignement favorisant la résolution de problèmes cliniques et l’autonomisation dans l’apprentissage continu.
  • Un système d’évaluation qui accompagne et favorise l’apprentissage, la réflexivité et le suivi des acquis des étudiant·es.

Les objectifs détaillés de cette réforme sont en cours d’élaboration et seront présentés ultérieurement.