Le projet

Le projet s’inscrit dans un contexte de forte injonction adaptative des destinations touristiques de montagne face aux effets cumulatifs des changements climatiques et sociétaux. Si les stations de sports d’hiver doivent aussi s’adapter à un impératif de diversification, nous avons choisi l’angle mort des lieux « hors station » comme terrain de recherche. Il s’agit d’une trajectoire de transition fondée sur un rééquilibrage territorial entre « espace de montagne peu aménagés » et « espaces de montagne aménagés », qui apparaît particulièrement stratégique à l’échelle des Alpes suisses et françaises. Face à un important déficit de connaissances sur la gouvernance et les flux de visiteurs des zones de montagne « peu aménagés », les refuges et les métiers qui s’y rattachent (gardiens de refuge, guides de haute montagne, accompagnateurs en montagne) sont des marqueurs privilégiés, tant en termes d’infrastructures (refuges/cabanes) que de culture (métiers). A l’interface entre vallée et haute montagne, les refuges jouent un rôle nodal dans les flux touristiques des zones de montagne peu aménagés, tandis que la capacité créatrice des activités professionnelles d’hébergement et d’accompagnement qu’elles génèrent est stimulée par les effets d’incertitude et de crise.

Objectifs

Les objectifs du projet s’appuient sur des besoins de recherche identifiés par deux programmes précédents : « Les refuges comme observatoires de la transition récréative en haute montagne » (financement d’amorçage CIRM UNIL) en Suisse et « Refuges sentinelles » (Pacte-LABEX ITEM-CDP Trajectories IDEX UGA) en France. Ces objectifs interrogent les pratiques et dynamiques observables au niveau des refuges et des métiers associés comme ressources de transition touristique, en s’appuyant sur 3 axes :

1) la mise en oeuvre de dispositifs d’observation adaptés à la dispersion spatio-temporelle de la fréquentation de la montagne peu aménagée ;

2) la transformation des cultures professionnelles des métiers de la montagne ;

3) le rôle structurant des refuges de montagne dans la gouvernance de la montagne peu aménagée et dans la diversification touristique

Méthodologie

L’approche proposée sera déployée de manière transversale et symétrique sur des sites situés à la fois en France et en Suisse. Les orientations méthodologiques retenues donneront une place centrale aux partenariats développés dans une logique collaborative avec les opérateurs et acteurs de terrain. Déjà engagée en amont dans l’élaboration des objectifs, des questions et des méthodes du projet, cette démarche sera conduite à toutes les étapes de la recherche. Afin de croiser des sources et des types de données adaptés aux fortes spécificités socio-géographiques du sujet et des zones d’étude, Plusieurs méthodes seront mises en oeuvre :

Méthodes quantitatives : Enquêtes par questionnaire, dispositifs expérimentaux pour la collecte de données sur les flux touristiques ;

Méthodes qualitatives : Entretiens semi-directifs, observations in situ ;

Approche transdisciplinaire : Focus groups, ateliers créatifs.

Sites d’étude

Les sites d’étude sont situés en France et en Suisse, plus précisément :

– Dans le Parc national des Écrins (4 sites)

– Dans le bassin de la Mer de Glace (Chamonix) (6 sites)

– Dans le Val Ferret (4 sites)

– Dans les Vals d’Entremont et de Bagnes (6 sites)


Financement

Ce projet est financé par l’Agence nationale de la recherche ANR (France) et par le Fonds national de la recherche FNS (Suisse).