5-6-7 Juin 2019
Refuge de l’Alpe de Villar d’Arène (2071 m)
Les 6 défis créatifs proposés
Un refuge à habiter ?
Et si le refuge n’était pas seulement un abri éphémère mais un lieu à vivre propice à l’amplification du temps passé en montagne ? Comment rendre le refuge “habitable” comme résidence singulière, accueillante, au-delà d’un simple passage ?
Refuge laboratoire ?
Par son altérité vis-à-vis des standards urbains, son isolement relatif, son environnement difficile et ses ressources limitées, le refuge n’est-il pas un lieu d’expérimentation idéal ? Et si les contraintes et les pratiques de la montagne étaient des ressources pour trouver des solutions, explorer de nouveaux possibles sociaux et technologiques ?
Acteur & témoin du changement ?
Le climat, l’environnement, les pratiques et publics de la montagne changent… Et si le refuge en était un témoin ? Comment inviter ses usager.e.s et gardien.ne.s à partager leur expérience vécue en lien avec celle des autres ? Comment exprimer et transmettre une trace des passages au refuges ?
Refuge tiers-lieu ?
En s’ouvrant à des usages et publics diversifiés, sans oublier ni les alpinistes ni les randonneurs, les refuges ne jouent-ils pas un rôle d’« espace de rencontres entre personnes et compétences variées qui n’ont pas forcément vocation à se croiser » ? Comment faire pour que cette circulation favorise le croisement des idées et l’émergence de projets collectifs ?
Refuge académie ?
Alors que les médias et structures traditionnelles d’initiation à la montagne ont été peu à peu marginalisés, et que les usagers des refuges sont de plus en plus demandeurs de conseils et informations, peut-on faire du refuge une « école de la montagne » ?
Retour vers le futur ?
Au fur et à mesure que les refuges se “modernisent” et se “touristifient” des pratiquant.e.s de la montagne recherchent des cabanes non gardées ou bivouaquent. Comment leur proposer des abris frugaux et conviviaux en répondant à aux besoins de sécurité, et en réduisant l’impact environnemental de pratiques dispersées ?
Les défis proposés sont appropriés, réinterprétés et redéfinis lors de brainstormings collectifs. Puis, sur la base de 6 projets proposés par les participant·e·s, une « foire » aux projets individuels est organisée, suivie d’une redéfinition collective par les groupes, caractérisés par des profils mixtes. Chaque groupe construit ensuite son prototype.
Les prototypes réalisés
Chaque prototype fait l’objet d’un livret explicatif qui rend compte du « concept » mis en œuvre et du « mode d’emploi » pour les utilisateurs.
Le refuge paysan : maillon d’un territoire en transition
Le refuge joue un rôle de plateforme, de point nodal dans le territoire, notamment dans le réseau vallée-haute montagne, qui englobe les refuges d’altitude. Cette centralité implique une diversification et une amplification des fonctions du refuge, touchant aux circulations et aux métiers, favorisant ainsi la pluriactivité, la multifonctionnalité et la pluri-saisonnalité.
Le prototype réalisé est un hameau d’alpage dédié non seulement à l’accueil de randonneurs et d’alpinistes en lien avec un réseau de refuges d’altitude, mais aussi à l’expérimentation de cultures vivrières en montagne, à des activités artisanales et agricoles, et à la transmission de savoir-faire patrimoniaux. Ceci en repensant les relations entre la vallée et la montagne, les visiteurs et les habitants, le tourisme et la culture.
L’abri : un refuge minimaliste en gestion collaborative et « la boite dans la boite »
Plus encore que le concept d’un refuge minimaliste facile à projeter et désinstaller, c’est l’ l’emboitement d’une « Boite dans la boite » qui fonde l’originalité de ce prototype : équipement élémentaire de confort et de sécurité facilement adaptable à des contextes d’itinérance (bateau, camping car, vélo ?). La dimension de gestion participative est remise en exergue.
Rêves d’altitude : un dispositif de médiation artistique
Ce prototype propose des activités dans le domaine artistique, à la croisée de l’attention à l’environnement et de l’expression personnelle
Péda l’eau : refuge démonstrateur de technologies soutenables
Refuge démonstrateur low-tech : pistes à creuser sur le plan pédagogique, éducatif et expérimental et en termes d’ingénierie (« si ça marche ici, ça marchera forcément partout… »)
Le mur de partage : Une installation interactive entre usagers
La réinterprétation du traditionnel « livre d’or » crée un lien entre les usagers en les invitant à s’exprimer et à partager. En plus de favoriser cette interaction, elle assure également la transmission mémorielle et patrimoniale en permettant aux visiteurs d’interagir avec des éléments historiques du refuge tels que des dessins et des objets, enrichissant ainsi leur propre expérience.
Le refuge des sens : expériences sensorielles de proximité
La ré-interrogation des fonctions élémentaires du refuge dans ses formes végétale et minérale engendre une dualité entre l’amplification et la privation sensorielle. Cette démarche vise également à valoriser les environs du refuge, comme en découvrant une grotte insoupçonnée située à seulement 15 mètres de celui-ci.
Partenaires du Refuge Remix 2019 :