Série "Réimagine" : Données - Open Source & Cloud, le duo gagnant pour booster votre entreprise

Dans ce troisième article de notre série Réimaginer les données, nos expert·e·s à HEC Lausanne montrent que les entreprises peuvent tirer parti du cloud et des logiciels open source pour se démarquer. En combinant ces deux approches, elles ne se contentent pas d’additionner leurs avantages – elles décuplent leur potentiel pour créer une nouvelle valeur commerciale.

Les géants de la tech – de Google à Amazon, en passant par Meta et Alibaba – opèrent aujourd’hui comme de vastes plateformes numériques mondiales, en intégrant une multitude de solutions logicielles et matérielles, pour offrir un riche écosystème de services dont bon nombre sont accessibles gratuitement aux entreprises.

À mesure que les organisations d’autres secteurs se numérisent, adoptant davantage de technologies basées sur les données, dont l’intelligence artificielle et l’Internet des objets industriel (IdO), elles sont plus à même de construire des infrastructures numériques partagées et des écosystèmes de données. Ce qui leur permet d’optimiser leurs processus, de repenser leurs produits et de transformer leurs modèles économiques.

« Les entreprises traditionnelles qui n’intègrent pas ces écosystèmes de données risquent de se faire distancer par leurs concurrents natifs du numérique qui eux les intègrent. Regardez le succès de BYD et Tesla qui révolutionnent l’industrie automobile grâce aux données. Les entreprises les plus valorisées au monde s’appuient avant tout sur les données », explique Ari-Pekka Hameri, professeur de gestion des opérations à HEC Lausanne.

Avec son co-auteur Hervé Legenvre, directeur de recherche à l’Institut européen du management des achats, le Prof. Hameri a démontré que l’infrastructure cloud était un actif central permettant aux entreprises de capturer de la valeur^.(1

Les plateformes cloud interconnectent diverses technologies ouvertes, créant un effet de réseau où les entreprises combinent plusieurs solutions complémentaires. En tant qu’outils open source, elles stimulent l’innovation à moindre coût et ouvrent de nouvelles opportunités de création de valeur².

« Le cloud est en train de devenir un point central de l’architecture numérique alimentée par les données. En offrant gratuitement l’IA et d’autres outils dans le nuage, on place la barre plus haut pour tout le monde en matière d’innovation, puisque chaque entreprise peut accéder à l’IA et la combiner avec des outils existants pour créer une nouvelle valeur. Le modèle économique revient à offrir des manches de rasoir gratuits, mais à faire payer les lames. », explique le professeur Hervé Legenvre.

La force de l’open source réside dans le fait qu’il permet de créer un vaste ensemble de ressources normalisées accessibles à tous. Résultat : une architecture numérique dynamique où les plateformes mondiales génèrent des milliers de solutions open source.

Le partage des données conduit également à l’innovation le long des chaînes d’approvisionnement complexes. Pour améliorer leurs performances, les entreprises envisagent désormais des initiatives de partage de données à l’échelle de l’industrie. Ce point a également été étudié par les professeurs Hameri et Legenvre⁽³.

Ils ont mené des recherches dans l’industrie automobile qui déploie des écosystèmes de données pour devenir plus durable et promouvoir l’économie circulaire tout au long des chaînes d’approvisionnement. Et ce notamment avec l’entrée en vigueur du règlement de l’UE sur le passeport numérique des produits, qui favorisera également une plus grande transparence^(4.

« Pendant des décennies, on a appris aux entreprises à ne pas partager leurs informations. Aujourd’hui, l’innovation passe par le partage de données. Les écosystèmes ouverts sont devenus le point de départ des chaînes d’approvisionnement. L’enjeu ? Exploiter les données pour concevoir de meilleurs produits, renforcer la circularité et optimiser les processus, en reconfigurant la chaîne de valeur pour en tirer le maximum », conclut le professeur Hameri.

Références :