HEC Lausanne (UNIL), l'Université de Zurich et le HCR unissent leurs forces pour répondre aux besoins des réfugiés

Recherche & Innovation – Dès leur arrivée dans un pays d’accueil, les réfugié·e·s doivent faire face à une série de défis urgents: l’accès aux soins médicaux, obtenir une aide sociale, inscrire les enfants à l’école ou encore comprendre les procédures administratives. Mais comment leur donner des réponses claires et rapides, sans surcharger des systèmes déjà très sollicités ? Où la technologie numérique peut-elle faire une réelle différence ? Et comment garantir que ces outils respectent la vie privée, la sécurité et la dignité ?

Ce sont là des questions qui font l’objet d’un nouveau partenariat entre le Service Innovation du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et des chercheurs·euses de HEC Lausanne (UNIL) et du Département d’informatique à l’Université de Zurich (UZH).

Cette collaboration trouve son origine dans les recherches menées par la professeure Liudmila Zavolokina, aujourd’hui à HEC Lausanne, et ses collègues de l’Université de Zurich, le professeur Gerhard Schwabe et le doctorant Kilian Sprenkamp. En réponse à la crise des réfugiés ukrainiens, leur étude a analysé les chaînes Telegram publiques afin de mieux comprendre les questions et les besoins les plus pressants de ces réfugié·e·s nouvellement arrivé·e·s en Suisse. Cette approche fondée sur les données a mis en évidence un besoin urgent : celui d’un accès rapide à des informations fiables et structurées, tant pour les réfugié·e·s que pour celles et ceux qui leur viennent en aide.

Forte de ces enseignements, l’équipe de recherche a développé deux solutions numériques: un chatbot multilingue capable de fournir des réponses immédiates et fiables aux questions les plus courantes des réfugiés, et un tableau de bord d’aide à la décision destiné aux organisations humanitaires et aux organismes publics, qui les aide à identifier et à répondre aux besoins en se basant sur des données communautaires régulièrement mises à jour. « Nous voulions créer une solution numérique qui permette aux réfugiés d’obtenir des réponses sans devoir attendre un appel ou un email », explique Liudmila Zavolokina. Kilian Sprenkamp, doctorant au département d’informatique de l’Université de Zurich, partage cet engagement en faveur d’un impact significatif : « Je me suis lancé dans la recherche afin d’utiliser les méthodes informatiques, en particulier l’IA, à des fins utiles. La collaboration avec le HCR montre que même en période de turbulences, de nombreuses personnes engagées travaillent pour les mêmes valeurs. C’est un privilège de participer à cet effort. ».

Un projet d’une nouvelle ampleur grâce au partenariat avec le HCR

En unissant leurs forces, HEC Lausanne (UNIL), l’UZH et le HCR peuvent mettre leur expertise en commun pour développer de manière efficace et rentable des outils d’IA à la pointe de la technologie. Et ce afin de mieux comprendre les besoins des réfugiés et des populations déplacées de force. Ils soutiennent ainsi directement la mission fondamentale du HCR tout en garantissant une gestion responsable et éthique de toutes les données. Le HCR amène son expérience humanitaire, son expertise en matière d’innovation et son engagement en faveur des valeurs humaines, tandis que HEC Lausanne et l’UZH contribuent par leur expertise académique, qui a déjà débouché sur la création du premier chatbot et d’un tableau de bord d’aide à la décision. Ce partenariat vise également à comprendre ce qui fonctionne dans différents contextes et cultures, et comment les outils numériques tels que les chatbots et les systèmes d’aide à la décision peuvent apporter une aide concrète, adaptée aux réalités culturelles, linguistiques et juridiques. « Ce type de solution a un réel potentiel de transformer la manière dont nous interagissons avec les réfugiés dès leur arrivée », explique Hovig Etyemezian, responsable du service Innovation du HCR. « L’usage de technologies numériques comme celles-ci, s’il est adapté au contexte et pratiqué de manière inclusive, nous permet de réagir plus rapidement et avec davantage d’humanité, avec un soutien réellement aligné aux besoins des gens. », ajoute son collègue Moises Maldonado, Data Scientist.

Une ambition commune : allier science, innovation et humanité

À la croisée de la recherche universitaire, de la technologie et de l’action humanitaire, cette collaboration permet aux chercheurs·euses et aux organisations humanitaires de co-créer l’avenir de la réponse humanitaire. L’objectif est de garantir que de nouvelles solutions soient développées ensemble, en renforçant les capacités organisationnelles, et d’améliorer le soutien aux personnes en situation de crise, tout en plaçant toujours les besoins humains au premier plan.