Thèse en sciences de l’environnement, soutenue le 27 mai 2024 par Samantha Sithole, rattachée à l’Institut de géographie et durabilité (IGD) de la FGSE.
Cette thèse examine le rôle des jeunes au sein de la gouvernance de la conservation, des salles de conférence animées du Congrès Mondial de la Nature aux routes étroites du Parc National Kruger. Elle explore, à plusieurs niveaux, comment les jeunes sont définis et comment ils sont mobilisés au sein de gouvernance de la conservation.
L’étude menée comporte deux objectifs. Premièrement, il s’agit d’interroger les perspectives des jeunes concernant la conservation en fonction de leur mobilisation par d’autres acteurs ou de leur auto-mobilisation. Deuxièmement, il s’agit d’analyser comment les différentes manières de catégoriser les jeunes influencent leur engagement en faveur de la conservation.
La perspective analytique des youth studies est mobilisée pour étudier la conservation, la gouvernance et l’engagement du point de vue des jeunes. Des recherches antérieures dans ce champ d’étude soutiennent que le point de vue des jeunes peut aider à étudier ce que signifie être jeune en lien avec divers phénomènes mondiaux et locaux.
Cette recherche présente les expériences de jeunes du Sud global, en se focalisant plus spécifiquement sur la jeunesse africaine. Cette étude repose sur une analyse qualitative de données collectées via des entretiens semi-structurés, des observations participantes, une ethnographie événementielle et une analyse documentaire.
Les résultats de cette recherche démontrent que la manière dont les jeunes sont catégorisés dans les récits et les cadres de référence globaux affecte leur capacité à participer aux efforts de conservation. L’étude suggère que les interventions de gouvernance concernant la jeunesse sont influencées par la manière dont les organisations environnementales catégorisent initialement les jeunes. De plus, les expériences subjectives des jeunes mettent en évidence des intersections entre le genre, l’âge et la culture, ce qui révèle de multiples défis mais aussi des opportunités de collaboration par le biais de la formation entre pairs, du mentorat et du renforcement des capacités.
Dans l’ensemble, les possibilités pour les jeunes de naviguer au sein de la gouvernance de la conservation sont entravées par leur engagement inégal et stratifié aux niveaux mondial, régional et local. Les perspectives des jeunes suggèrent que leur mobilisation devrait se concentrer sur la promotion de la confiance, la cession de l’autorité et sur le respect dans des espaces sûrs de gouvernance. Cette étude propose ensuite un modèle adapté d’engagement des jeunes qui insiste sur l’importance de dépasser les classifications uniformisées des jeunes et d’embrasser leur diversité.