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La prof. Anindita Samsu s’est embarquée dans un programme mondial pour les femmes et les personnes non binaires dans le domaine des STIMM (science, technologie, ingénierie, mathématiques et médecine).
Ce programme de leadership de 12 mois a pour but de favoriser l’inclusivité, l’innovation ainsi que la durabilité écologique et sociale. La professeure Samsu a renouvelé son engagement à agir pour le climat et à incarner son propre style d’encadrement.
Dès qu’elle a entendu parler de l’initiative Homeward Bound (« retour au bercail »), Anindita Samsu a voulu y participer. La mission du programme est de construire un réseau mondial de leaders femmes et non-binaires capables de relever les défis les plus urgents de la planète. Homeward Bound a l’ambition d’accroître leur influence, estimant que l’équilibre entre les hommes et les femmes dans les directions est bénéfique pour tous. Le programme valorise également de nouvelles façons de diriger : plus collaboratives, plus inclusives et plus axées sur le concept d’un « foyer global ».
Il a fallu cinq ans à Anindita pour s’inscrire au programme, qu’elle a rejoint en 2022 à l’issue d’un processus de sélection compétitif. Elle nous explique comment cette expérience unique a changé et renforcé sa vision en tant que chercheuse, chef d’équipe et enseignante.
Qu’avez-vous appris sur votre style d’encadrement ?
Anindita Samsu : Cette expérience m’a permis de confirmer la validité de mon approche. J’ai réalisé que même si ma façon de diriger est peu conventionnelle, elle n’en est pas moins valable ou efficace dans le monde universitaire. Je suis convaincue que chaque personne, avec son bagage unique, ses compétences et son expérience de vie, peut contribuer au succès d’une institution comme l’UNIL.
Je considère mon style de leadership comme consultatif, adaptatif et bienveillant. Cela ne veut pas dire que je me plie à ce que tout le monde veut, mais j’aime prendre du recul et écouter, en faisant le point sur ce qui est dit (directement et indirectement), avant de donner mon avis ou de prendre une décision. Avec mon groupe de recherche, je dirige en quelque sorte depuis l’avant, le milieu ou les coulisses – en fonction de ma familiarité avec le sujet ou de là où je pense pouvoir contribuer de la manière la plus efficace. Je ne suis certainement pas conflictuelle, j’essaie plutôt de persuader les autres par le raisonnement ou l’enthousiasme, et je suis capable rester sur mes positions lorsqu’on me contredit. Au final, je pense simplement que je peux travailler de manière plus constructive avec quelqu’un lorsque nous avons un respect et une confiance mutuels.
« Je pense qu’il est important de promouvoir et d’accueillir la diversité des styles d’encadrement ».
Anindita Samsu
Cette expérience changera-t-elle votre vie professionnelle ?
A. S. : En tant que jeune professeure, je suis confrontée à de nouveaux défis et j’apprends constamment. Le voyage m’a apporté une vision plus claire et une stratégie à mettre en œuvre dans mes recherches : quels projets mener, comment choisir une équipe et interagir avec elle.
J’ai la certitude que tant que j’ai en vue les résultats les plus importants, je prendrai la bonne décision. Je me sens plus confiante dans ma façon de travailler et dans la façon dont je veux entraîner mon équipe dans ma démarche. Il est important pour moi de m’assurer que mon groupe et moi-même travaillons à la réalisation d’objectifs communs et convergents, et que nous nous soutenons et nous améliorons mutuellement. Je suis très enthousiaste à l’idée d’aller de l’avant et de mener à bien cette conviction.
« Je suis convaincue que soutenir mon équipe et mes collègues est un moyen efficace d’interagir avec eux. »
Anindita Samsu
Cette expérience a-t-elle changé votre engagement et votre vision ?
A. S. : Le programme offre des conditions propices à la réflexion sur la manière dont nous pouvons contribuer, en tant que leaders STIMM, à un avenir durable. Il se termine par un voyage en Antarctique, où les effets du changement climatique sont frappants malgré son isolement. Ce voyage nous a offert un environnement dynamique favorable à la discussion et à la collaboration. Mais, compte tenu de l’empreinte carbone d’une expédition en Antarctique, nous avons constamment réfléchi à la manière de rendre ce programme plus durable à l’avenir.
En fin de compte, nous avons toutes beaucoup appris de cette expérience. Nous avons changé notre façon de voir beaucoup de choses, dans nos activités au travail, mais aussi dans nos vies personnelles. Nous avons pris l’engagement d’aider à promouvoir, faciliter et diriger des initiatives bénéfiques pour la société et l’environnement. J’espère également qu’en partageant ce que nous avons appris, nous inciterons d’autres personnes à agir.