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Le Swiss Polar Institute (SPI) et des experts scientifiques de l’ETHZ, UNIBERN et UNIL vont collaborer avec l’équipe de voile offshore Oliver Heer Ocean Racing pour collecter des données environnementales pendant leur campagne du Vendée Globe 2024.
Suite au contact entre le Swiss Polar Institute et Oliver Heer qui considère que la collaboration avec des scientifiques et la collecte de données environnementales sont au cœur de sa responsabilité en tant que chef de campagne et skipper, soutenant sa vision #RaceForChange, le Swiss Polar Institute a réuni un groupe d’experts scientifiques de l’ETH Zurich, de l’Université de Berne et de l’Université de Lausanne pour concevoir une campagne scientifique innovante en lien avec le changement climatique.
Oliver Heer Ocean Racing et le SPI annoncent ainsi une collaboration de trois ans pour placer la science suisse de pointe au niveau mondial sur le voilier de course IMOCA – Gitana 80 d’Oliver Heer et mener une campagne de collecte de données pendant les phases d’entraînement et de course du défi Vendée Globe entre 2023 et 2025.
Le Swiss Polar Institute a été approché par le skipper suisse Oliver Heer dans le cadre de sa propre campagne en vue de participer à la course du Vendée Globe 2024. Cette campagne est centrée sur le thème du changement climatique et s’oriente vers la neutralité climatique grâce à un partenariat avec ClimatePartner.
Le Prof. Samuel Jaccard de la FGSE (UNIL, ISTE) nous en dit plus sur sa contribution au projet et ce qui est attendu en termes de résultats :
Pour votre part, quelle est le type de données qui vous intéresse par rapport à l’ensemble d’informations qui sera capté par les sensors ? Sur combien de temps ou combien de courses s’étalera la collecte avant que les données ne soient analysées ? Sont-elles transmises en temps réel ?
Samuel Jaccard : La collecte des données s’étalera sur l’ensemble des courses auxquelles participera Oliver Heer, ainsi qu’à ses sorties d’entraînement. Pour autant que les connections satellitaires le permettent, les données devraient être transmises en temps réel. Pour ma part, les données qui a priori m’intéresseront le plus sont les mesures du CO2 dissout dans l’Océan Austral, qui permettront de mieux quantifier les échanges de CO2 entre l’océan de surface et l’atmopshère. L’Océan Austral absorbe en effet une quantité importante de CO2 d’origine anthropique, permettant de limiter en tout cas temporairement le réchauffement climatique. Malgré l’importance de l’Océan Austral dans le système climatique, sa dynamique reste comparativement peu connue, ce avant tout pour des raisons logistiques. Ces données seront donc très utile à cet égard.
S’agissant d’une course au large à la voile, la route suivie par le navigateur suisse n’est évidemment pas totalement établie à l’avance, dépendant des conditions météorologiques et de l’adaptation de la stratégie de course tout au long de celle-ci et les scientifiques ne peuvent, nous l’imaginons, pas influencer celle-ci: comment cela influence-t-il les données obtenues et la méthode de traitement de celles-ci ?
Samuel Jaccard : En effet. La récolte des données sera tributaire des conditions météorologiques, ainsi que de la stratégie de course. Cela étant, l’itinéraire général est tracé et connu et devrait nous permettre de récolter des informations précieuses quant au fonctionnement de l’océan, notamment hors des routes principales empruntées par les navires commerciaux.
Comment va se répartir la collaboration entre les chercheurs des institutions impliquées et quels sont les objectifs communs en termes scientifiques ?
Samuel Jaccard : Nous allons travailler dans un esprit de collaboration. Nous nous connaissons bien at avons travaillé ensemble par le passé. L’équipe de l’université de Berne s’intéresse avant tout aux paramètres de températures et salinité, alors que mon collègue de l’ETH et moi-même allons peut-être nous focaliser davantage sur les données de CO2 dissout.