Thèse soutenue par Mialy ANDRIAMAHEFAZAFY le 13 juillet 2020, Institut de géographie et durabilité (IGD)
Cette thèse vise à élargir les connaissances sur les aspects socio-économiques et politiques liés à la pêche au thon dans l’océan Indien occidental (OIO) afin de mieux comprendre les décisions de gestion. Une approche political ecology est utilisée pour la recherche. En tant que domaine d’étude, la political ecology accorde une attention particulière aux aspects politiques dans les interactions entre l’homme et l’environnement et la dégradation de l’environnement. L’étude se concentre sur trois pays de l’OIO : Madagascar, Maurice et les Seychelles.
La thèse présente trois arguments principaux.
En premier lieu, elle démontre que les pêcheurs locaux de l’OIO, avec le support des ONG et des médias, ont développé de fortes revendications discursives qu’ils utilisent à différents niveaux pour contester l’exploitation par les acteurs industriels. En revanche, les acteurs industriels, qui fournissent des données permettant d’établir l’état des stocks au niveau de l’océan Indien, se considèrent comme injustement accusés d’être les principaux responsables de la dégradation des ressources en thon dans la région.
Deuxièmement, la thèse souligne que les mécanismes d’accès à la ressource actuels engendrent un accès déséquilibré et inégal entre les différents acteurs de la pêche. Cette situation produit des relations de pouvoir et des conflits qui sont aggravés par la matérialité du thon et de l’Océan Indien.
Troisièmement, la thèse met en évidence l’importance des contextes socio-économiques et locaux, des interactions géopolitiques et de leur rôle dans la promotion ou non de la coopération et de l’identité régionales. La thèse démontre également que pour que le régionalisme existe réellement dans l’OIO, il est essentiel de renforcer les liens entre les pays et les peuples de l’OIO malgré les difficultés que cela présente en matière de pêche au thon.
Les contributions académiques et empiriques de la thèse sont les suivantes : elle montre comment la pêche au thon illustre un cas de croissance bleue où le discours gagnant-gagnant ne peut se réaliser et où l’utilisation durable des ressources devient un défi socio-économique et politique. Elle fournit également un cas intéressant d’interactions des acteurs à plusieurs niveaux et montre la difficulté de mettre en œuvre les politiques de gestion des ressources à différentes échelles. Enfin, il est souligné la nécessité d’accorder une plus grande attention aux non-humains lorsqu’il s’agit d’analyser les activités se tenant dans nos océans.
Accès au texte intégral
- Andriamahefazafy Mialy, The politics of sustaining tuna, fisheries and livelihoods in the Western Indian Ocean – A marine political ecology perspective, Université de Lausanne, 2020.
Fervente défenseur de la petite pêche, je crois que vous avez tous les arguments pour asseoir votre thèse.
Bonne chance et bonne soutenance de thèse,
Merci Tiana pour ce commentaire! Merci pour tout le soutien du Ministère. Au plaisir de travailler ensemble! 🙂