Projet Mobilité : un pas dans la savane malgache

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Leanne Phelps a quitté dernièrement Lausanne pour Madagascar, où elle se lance après sa thèse dans son projet « Reconstructing the Holocene savannas of Madagascar: implications for long-term disturbance dynamics and modern human land use », grâce à une bourse Early-Postdoc-Mobility.

© Leanne Phelps

Leanne nous explique comment a émergé son désir de comprendre les utilisations des terres et leurs enjeux de gestion durable. Après avoir mené de front sa fin de thèse et le montage de son projet, elle souhaite déchiffrer le rôle de l’utilisation des terres dans le changement des savanes malgaches. Ses premières sorties in situ renforcent son espoir de réconcilier recherche académique et recherche de solutions pratiques pour les acteurs de terrain.

Comment est né ce projet de mobilité ?

C’est lors d’une conférence internationale que l’idée d’un Early Postdoc.Mobility a émergé. Il y avait là une scientifique en particulier dont je savais que le travail pouvait grandement enrichir mon expérience de recherche… alors je me suis assise avec elle, et en une heure environ, nous avons élaboré une esquisse tout à fait passionnante pour un projet de postdoc ! Au cours des mois qui ont suivi, j’ai beaucoup lu, j’ai fait appel à des experts que j’admire dans le domaine concerné, pour finalement peaufiner la proposition de projet.

Qu’est-ce qui a été déterminant dans la préparation de la candidature ?

La candidature pour Early postdoc mobility nécessite beaucoup de temps et d’attention. Pour moi, cela comprenait des enquêtes préliminaires approfondies et des prises de contact avec plusieurs experts. Tout cela dans un laps de temps très court, et en même temps que l’achèvement et la soumission de ma thèse. Combinées, j’ai trouvé ces tâches difficiles à accomplir ! J’ai eu la chance de trouver des hôtes qui sont autant désireux de travailler avec moi que je le suis avec eux. Leur soutien était essentiel pour que la candidature soit retenue. Cela a été une ressource inestimable pour moi au cours de la période de rédaction.

Votre projet comporte une part appliquée importante. La recherche universitaire peut-elle contribuer à résoudre les problèmes environnementaux ?

Ma recherche soulève des enjeux pratiques et pertinents pour la gestion des terres et cet aspect est très important pour moi. Il y a quelques années à peine, j’étais très sceptique quant à l’efficacité d’une recherche académique sur ces questions… Puis, en avançant dans mon doctorat, j’ai réalisé petit à petit que la recherche est en fait idéale pour aborder des problèmes pratiques. Elle peut même être conçue pour y répondre. C’est ce que j’ai voulu faire pour ce premier postdoc : placer les questions pratiques au cœur des objectifs et du plan de recherche, et rechercher des collaborateurs qui ont cette vision-là.

Comment s’annoncent ces premières sorties de terrain ?

Mon postdoc a débuté (formellement) il y a environ un mois (en novembre 2019) à Madagascar. Je viens de faire ma première sortie sur le terrain en tandem avec un groupe d’écologues et j’ai vraiment commencé à comprendre les changements dans la végétation malgache et le rôle de l’utilisation humaine des terres. Ce type de tandem a deux avantages principaux (pour l’instant) : mes recherches ont plus de chances de rester enracinées dans les questions de gestion qui concernent tant les communautés locales que les efforts de conservation ; et dans le même temps, nous sommes en mesure de renforcer des capacités locales. Bien sûr, ce n’est qu’un début. La partie la plus importante sera de s’assurer qu’au-delà de la communauté scientifique, nos conclusions soient effectivement communiquées et discutées efficacement avec les acteurs concernés : les communautés locales, les associations de conservation, les autorités gouvernementales… Cela nécessitera une série d’efforts. Mais je suis confiante, vu le vaste réseau de collaborateurs et de contacts du projet.

Un conseil pour les futurs chercheurs en Mobilité ?

Élaborez un projet qui réponde vraiment à une question qui vous tient à cœur, qui vous intéresse, et recherchez les collaborateurs qui ont le potentiel d’élargir radicalement vos compétences et votre réseau (…et commencez à planifier le plus tôt possible !). Au cours de l’année précédant le délai de soumission pour Early Postdoc, je savais que je voulais postuler – surtout en raison de la liberté offerte par la bourse d’aborder le sujet de mon choix. Mais je ne savais pas si je devais soumettre de suite ou attendre le délai suivant. Une fois mon projet élaboré en détail, il est devenu évident que je devais soumettre le plus tôt possible afin d’avoir la chance de présenter une nouvelle demande si ma demande initiale n’était pas retenue. J’ai donc soumis mon projet 3 mois avant ma défense privée et déposé ma thèse dans la foulée de la soumission. Je suis actuellement très heureuse d’avoir pris des risques et d’avoir fait ainsi.

Comment voyez-vous la prochaine étape après Early-Postdoc-Mobility ?

Je présume que les prochaines étapes incluront une candidature au programme de Postdoc.Mobility du FNS (!). Je pourrai ainsi développer de nouveaux aspects de mon projet, dans lequel je suis maintenant très investie.

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