Thèse soutenue par Flore Lafaye de Micheaux, le 13 septembre 2019, Institut de géographie et durabilité (IGD)
Cette recherche s’inscrit dans une démarche de political ecology qui vise à interroger la formulation d’un problème environnemental, pour comprendre les ressorts de sa construction.
Cette thèse explore à ce titre les politiques environnementales liées au fleuve Gange en Inde, à plusieurs échelles, nationale, régionale et locale. Elle examine la politisation du « problème du Ganges » à travers le récent programme national Namami Gange et dans son contexte historique. Elle étudie les processus politiques autour du conflit lié à la Gaumukh-Uttarkashi Eco-Sensitive Zone, aux sources du Gange dans l’Himalaya, ainsi que la gestion par les autorités de zones mi terrestres, mi aquatiques des îles fluviales du Bengale Occidental, selon une perspective d’histoire environnementale.
Ces études de cas montrent le rôle que jouent les « significations » du fleuve dans les processus de gouvernance, à travers les décisions politiques et les éventuelles actions de résistance développées par des acteurs engagés.
Ce travail doctoral vise également une portée théorique. Il contribue à enrichir le cadre conceptuel du « cycle hydrosocial », dans le contexte de fleuves. Ce cadre souligne les effets réciproques et transformatifs des relations de la société avec les diverses formes de l’eau. Cette thèse montre en particulier comment l’hétérogénéité physique d’un fleuve d’une part, et les attachements qu’il peut susciter, telle la dévotion à la déesse Ganga en Inde, influencent les dynamiques sociales et politiques.
Cette recherche confirme l’intérêt d’intégrer l’examen des « significations » (i.e. des représentations qui intègrent la perception émotionnelle et sensible des acteurs, et leurs stratégies), ici du fleuve, dans les analyses de political ecology.
Accès au texte intégral
- Lafaye de Micheaux Flore, Political Ecology of a sacred river: Hydrosocial cycle and govemance of the Ganges, India, Université de Lausanne, 2019.