Vous vous souvenez du tremblement de terre de 2015 au Népal ? Le séisme de magnitude 7.8 a fait 9’000 morts, 22’000 blessés, 8 millions de sinistrés et des dommages matériels équivalant à 50% du PNB du Népal. Une catastrophe tout-à-fait susceptible de se reproduire au Népal au cours de la prochaine génération comme de l’actuelle. Un programme éducatif mené par deux chercheurs de l’Institut des sciences de la Terre, et soutenu par la FGSE et l’UNIL ainsi que d’autres partenaires, vise à sensibiliser les plus jeunes aux risques et aux mesures qui pourront en limiter l’impact.
L’éducation en sciences de la Terre, et surtout en sismologie, ne fait pas partie du programme des écoles népalaises. Une partie de la population rattache encore le phénomène des tremblements de terre à des notions religieuses. Or, compte tenu du contexte géodynamique, il est essentiel de bien informer la société népalaise de l’aléa sismique et des comportements et mesures à adopter avant, pendant et après un séisme.
Le projet « Sismologie à l’école au Népal » vise à atteindre deux buts. Tout d’abord, à introduire la géologie et les séismes dans les classes et à l’école – ne serait-ce qu’une heure par mois. Pour ce faire, du matériel éducatif est préparé en népalais, adapté à l’âge des enfants. En parallèle, des sismomètres simples et bon marché sont installés dans différentes écoles. Ces capteurs permettent en effet de surveiller le mouvement du sol en continu, et sont très efficaces pour rendre les écoliers attentifs aux phénomènes sismiques. En sautant à côté de l’appareil, ils pourront directement y constater l’effet des vibrations. Sur la base de nombreux séismes locaux, ils pourront les comparer, établir leur propre catalogue. En réseau avec d’autres écoles, ils pourront retracer l’origine et la taille des séismes, et créer des cartes des secousses.
Il est ainsi prévu d’installer des sismomètres dans plus de vingt écoles au centre du Népal. Deux d’entre eux sont déjà opérationnels (voir ici et ici) et les autres suivront dès ce printemps. Un événement clé sera un workshop de 2 jours en avril prochain pour former les enseignants des écoles, avec la participation d’experts du domaine en provenance de Suisse et du Royaume-Uni. L’objectif avec ces efforts est que les écoles impliquées forment une communauté, un réseau à partir duquel cet exemple pourra se propager ensuite vers d’autres écoles, et que les écoliers amènent leur savoir à leur famille et à la société.