Interview de René Véron, professeur en géographie sociale rattaché à l’Institut de géographie et durabilité.
Le projet d’Urban political ecology a été conduit depuis 2012 avec deux collaboratrices, les Dr Anna Zimmer et Natasha Cornea et se présente comme une étude de cas qualitative et comparative dans quatre petites agglomérations urbaines au Bengale occidental et dans le Gujarat.
A partir du constat que la décentralisation et la néolibéralisation épuisent les ressources financières des petites villes (entre 100 et 500’000 habitants, à l’échelle indienne), plutôt qu’elles ne contribuent à diminuer leur dépendance vis-à-vis de leur Etat et du gouvernement central pour répondre aux défis environnementaux, l’étude s’intéresse aux questions de gouvernance dans le cadre de quatre villes qui connaissent dans ce même contexte des évolutions assez différentes : au Bengale occidental, assez pauvre, la décentralisation démocratique a des racines assez profondes et la néolibéralisation n’y est sensible que depuis assez récemment (villes de Bardhaman et Medinipur).
Dans le plus riche Gujarat (villes de Amreli et Navsari), à l’inverse, les lois du marché se sont imposées assez tôt et ont relégué en toile de fond les tentatives de décentralisation démocratique.