Thèse soutenue par Natasha Cornea le 14 janvier 2016, Institut de géographie et durabilité (IGD)
Comment les processus de pouvoir influencent-ils l’environnement urbain dans les petites villes indiennes ? Au quotidien, qui contrôle l’accès et l’utilisation des ressources environnementales ? Comment ? Les réponses à ces questions nous permettent de développer une compréhension nuancée de la condition urbaine. Néanmoins, il existe peu d’ouvrages académiques sur les petites villes indiennes. C’est ce manque que cette thèse cherche à combler.
Pour ce faire, une approche actor-oriented de la gouvernance quotidienne est développée, faisant appel aux littératures de l’anthropologie de la gouvernance quotidienne et de l’everyday state. Ce cadre conceptuel établit ainsi une approche d’Urban Political Ecology orientée vers les pratiques quotidiennes et la micro-politique de la (re)production des socio-natures urbaines.
Cette thèse est une étude empirique qui se base sur des études de cas qualitatives utilisant plusieurs méthodes. Trois cas sont présentés afin d’étudier : les clubs para (quartier) comme acteurs de la gouvernance; la gouvernance de la pondscape urbaine; et l’urban political ecology de la gestion des déchets solides.
Ces études de cas explorent la façon dont le pouvoir influence la (re)production des socio-natures urbaines par le biais des pratiques quotidiennes de gouvernance environnementale. La complexité des réseaux de gouvernance au sein des petites villes Bengali est étudiée. En particulier, les pratiques des para clubs, de l’Etat, des partis politiques et des acteurs non-institutionnels, ainsi que la relation qu’ils entretiennent entre eux sont évaluées. Ce travail démontre également comment plusieurs intersectionnalités, y compris la classe, la caste et l’accès au pouvoir politique et social, façonnent ces pratiques de gouvernance et les négociations qui en découlent.
Cette investigation empirique fait ainsi plusieurs contributions à la littérature. Elle explore les questions jusque-là sous-étudiées de la gouvernance environnementale dans les petites villes en Inde, de l’urban political ecology de l’eau non courante et des déchets solides, ainsi que du rôle des clubs comme acteurs de la gouvernance. Celle-ci contribue également à des débats sur la façon d’approfondir et d’élargir l’urban political ecology en travaillant sur les pratiques quotidiennes, et sur des cas de socio-natures ordinaires, pas ouvertement contestées.