Contribution majeure aux sciences de l’environnement, réalisé sous la direction d’experts de l’UNIL, le Dictionnaire de la pensée écologique a paru le 1er octobre 2015 au Presses Universitaires de France (lire le compte-rendu).
A cette occasion, la Faculté des géosciences et de l’environnement ainsi que la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique ont organisé une table ronde ouverte au public le mercredi 7 octobre.
Première partie de la table ronde
Accueil et ouverture
Doyen François Bussy et par les Prof. Dominique Bourg et Alain Papaux
Histoire des sciences et système Terre
Peter Westbroek, Jacques Grinevald, Eric Verrecchia
Peut-on manipuler le système Terre ?
Peter Westbroek, Alain Kaufmann, Catherine Larrère, Nathalie Chèvre, Bertrand Guillaume
Seconde partie de la table ronde
La politique du système Terre a-t-elle un sens ?
Mathilde Szuba, Marie-Anne Cohendet
Droits humains et écologie
Alain Papaux, Alexandre Flückiger, Vincent Martenet, Gérald Hess
Discussion finale et clôture
Présentation des intervenants
Alain Papaux
Alain Papaux est philosophe et juriste de formation. Actuellement professeur de méthodologie juridique et de philosophie du droit à la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique de l’Université de Lausanne et professeur de philosophie du droit de l’environnement à la Faculté des géosciences et de l’environnement de l’Université de Lausanne, ses domaines de recherches portent entre autres sur l’épistémologie juridique (en particulier les rapports entre science et droit), la philosophie du droit, la sémiotique, l’herméneutique et la logique indiciaire (abduction). Directeur avec Dominique Bourg de la collection « L’écologie en questions » aux Presses Universitaries de France, il est l’auteur de plusieurs ouvrage de fond sur la philosophie du droit et vient d’éditer en collaboration avec Dominique Bourg le Dictionnaire de la pensée écologique (PUF, 2015).
Mots-clés
Epistémologie juridique, philosophie du droit, sémiotique, herméneutique, homo faber.
Jacques Grinewald
Jacques Grinevald, professeur à la retraite (IHEID), possède une formation en philosophie et en sciences économiques et sociales, sciences politiques et relations internationales; il a un doctorat en épistémologie et histoire des sciences (Université de Paris-Nanterre). Il est devenu un expert international de l’écologie globale, la science de la Biosphère et de son système climatique. Membre de la Geological Society of London et de l’Anthropocene Working Group de la Commission Internationale de Stratigraphie.
Mots-clés
Histoire des sciences, écologie, biogéochimie, biosphère, Vernadsky, Gaia, système Terre, Anthropocène.
Alain Kaufmann
Alain Kaufmann a suivi une double formation, en biologie puis en sociologie, à l’Université de Lausanne. Il est directeur de l’Interface Sciences-Société de l’UNIL, une unité interdisciplinaire de la Direction de l’UNIL en charge du dialogue et de la collaboration entre la société civile et le monde académique. Ses domaines de recherche et d’enseignement sont la sociologie des sciences et des techniques, les risques technologiques, la participation des publics aux choix scientifiques et techniques, et les aspects socio-anthropologiques de la génomique. Il est membre du Conseil d’Ethos, la plateforme interdisciplinaire d’éthique de l’UNIL. Il est membre du Comité directeur du Centre d’évaluation des choix technologiques de la Confédération (Ta-Swiss) qui a pour mission de conseiller le Parlement et le Conseil fédéral sur les enjeux et les risques des technologies émergentes.
Mots-clés
Démocratisation et co-production des savoirs, participation, évaluation technologique participative, gouvernance des technosciences, risques technologiques, controverses scientifiques et techniques.
Nathalie Chèvre
Nathalie Chèvre est écotoxicologue et travaille depuis 15 ans sur le risque des substances chimiques pour l’environnement. Elle a suivi une formation d’ingénieure en environnement à l’EPFL, avant de poursuivre par une thèse en écotoxicologie. Après un séjour à Montréal, puis à Zürich, à l’eawag, elle travaille depuis 2006 comme chercheuse et comme chargée de cours à l’Université de Lausanne. Elle a coordonné, entre autre, le projet Léman21 sur la gestion durable des systèmes lacustres vis-à- vis de la pollution.
Mots-clés
Ecotoxicologie, micropolluants, qualité de l’eau, risque environnemental, pesticides, médicaments, perturbateurs hormonaux.
Mathilde Szuba
Mathilde Szuba est docteure en sociologie de l’environnement, au Centre d’Etude des Techniques, des Connaissances et des Pratiques (CETCOPRA, Université Paris I). Elle travaille sur les implications politiques et sociales du pic pétrolier et du dépassement des seuils d’irréversibilité environnementaux, notamment à travers l’étude des quotas individuels de carbone (« cartes carbone »). Elle est membre du comité de rédaction de la revue Développement Durable et Territoires, et coordonne l’axe « sociologie environnementale » dans le Portail des humanités environnementales. Elle enseigne à Sciences Po Lille, où elle est responsable de la majeure Développement soutenable.
Mots-clés
Ecologie, énergie, pétrole, limites, équité, répartition, quotas individuels, sociologie environnementale, théorie politique.
Vincent Martenet
Vincent Martenet est licencié en droit de l’Université de Neuchâtel, docteur en droit de l’Université de Genève et titulaire d’un LL.M. de la Faculté de droit de l’Université de Yale (Etats-Unis) ainsi que d’un brevet d’avocat.
Depuis l’automne 2005, il est professeur ordinaire à la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique de l’Université de Lausanne ainsi que membre de la Commission fédérale de la concurrence. Depuis le 1er juillet 2010, il est Président de cette autorité, après en avoir assumé la vice-présidence pendant deux ans et demi. Il a également donné des cours à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), à l’Institut de hautes études en administration publique (Idheap) et à l’Université de Genève. Il a en outre pratiqué le barreau pendant plusieurs années.
Ses enseignements et recherches portent, en particulier, sur le droit constitutionnel suisse et comparé ainsi que sur le droit de la concurrence.
Mots-clés
Droit constitutionnel, droits fondamentaux, gouvernance pluri-niveaux, séparation des pouvoirs, régulation.
Peter Westbroek
Peter Westbroek (born 1937) studied geology and did his PhD in Paleobiology at Leiden University in the Netherlands. He spent the subsequent two years in the Biochemistry Department of Queen’s University in Belfast in order to initiate his research on biomineralisation mechanisms in living algae and the serology of fossil macromolecules. As Professor of Geophysiology at Leiden University he published over 100 papers in peer-reviewed journals and gave regular lecture courses on Earth System Science. He gave many key-note lectures in international scientific meetings, was coordinator of NERC’s program on fossil macromolecules (UK) and served on the board of several national and international scientific organizations. He brought together prominent representatives of his field of interest in a number of international conferences. Westbroek is a resting member of the Royal Netherlands Academy of Sciences and Arts, was the first Dutchman after Erasmus to be nominated as a professor at the Collège de France (Chaire Européenne 1996–1997), and has received many honours, including the first Vladimir Ivanovich Vernadsky Medal of the European Geophysical Society in 2003. After his retirement in 2002, he concentrates on the implications of the great scientific revolution in which he was actively involved – the emergence of Earth system science. His major interest is to integrate the human sciences into this burgeoning network of natural sciences.
Eric Verrecchia
Docteur en géologie de l’Université Pierre et Marie Curie de Paris, agrégé des Universités et ancien chercheur au CNRS, Eric Verrecchia est arrivée en Suisse en 2000. Professeur à l’Université de Lausanne, il occupe aujourd’hui une chaire à l’Institut des dynamiques de la surface terrestre de la Faculté des géosciences et de l’environnement. Ses travaux ont principalement porté sur les cycles couplés du carbone et du calcium dans les sols arides, tropicaux, et tempérés. Il est le découvreur de la voie oxalate-carbonate, une voie biogéochimique associée à des écosystèmes tropicaux où arbres, champignons, et bactéries contribuent à maintenir la fertilité tout en agissant comme puits de carbone. Attaché aux approches pluri-disciplinaires, il a créé en 2004 avec deux collègues biologistes, le Master en biogéosciences des Universités de Lausanne et Neuchâtel.
Mots-clés
Cycles biogéochimiques, interactions sol-atmosphère, science du sol, cycle du carbone, zones tropicales.
Catherine Larrère
Professeur émérite à l’Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne. Spécialiste de philosophie morale et politique, elle travaille, depuis 1992, sur des question d’éthique environnementale et d’écologie politique. Elle est présidente de la Fondation de l’écologie politique.
Mots-clés
Philosophie, nature, technique, éthique environnementale, justice climatique, écologie politique.
Bertrand Guillaume
Bertrand Guillaume received his PhD from Arts & Métiers ParisTech (France). He has held an adjunct professorship at the University of Sherbrooke (Canada), and visiting scholarships at the University of Oslo (Norway) and Dartmouth college (USA). He is currently an Associate Professor at TU Troyes (France), where is serves as the Chair of the Department « Humanities, Environment and Technology », and an Affiliate at the Max-Planck Institute for the History of Science (Germany). Grounded in environmental humanities, his research is about environmental foresight, the epistemology of socio-ecological modeling and the philosophical and anthropological foundations of sustainability, with a particular inquiry into geoengineering and the so-called Anthropocene.
Alexandre Flückiger
Alexandre Flückiger est actuellement professeur ordinaire à la Faculté de droit de l’Université de Genève et Vice-Doyen. Il y enseigne le droit constitutionnel, la légistique, la philosophie du droit et le droit de l’environnement. Il a rédigé sa thèse de doctorat en droit de l’environnement, a été membre du comité de l’Association pour le droit de l’environnement et est membre de la commission fédérale pour l’hygiène de l’air notamment.
Mots-clés
Droit public, droit constitutionnel, droit administratif, droit de l’environnement, droit de l’aménagement du territoire, légistique, évaluation législative, recherche juridique, transparence, protection des données personnelles, philosophie du droit.
Marie-Anne Cohendet
Mots-clés
Droit constitutionnel, droit de l’environnement, charte de l’environnement, droit à un environnement sain, droit comparé.
Compte-rendu du Dictionnaire de la pensée écologique
Une contribution majeure aux sciences de l’environnement, sous la direction des experts de l’UNIL
Un nouvel outil de travail destiné aux praticiens, étudiants et théoriciens de l’écologie est à paraître courant octobre sous le titre de Dictionnaire de la pensée écologique, aux éditions PUF (Presses Universitaires de France), dans la collection Quadrige, sous la direction du Prof. Dominique Bourg (IGD) et du Prof. Alain Papaux (Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique). Cet opus massif et multidisciplinaire s’annonce comme une contribution décisive à l’épistémologie de l’écologie.
Partant d’un constat contemporain de dégradation générale de la Biosphère, l’ouvrage présente l’essentiel des analyses scientifiques comme des analyses réflexives liées à l’écologie, dans une optique pluraliste et avec des experts internationaux. Ce dictionnaire comprendra 357 entrées, pour environ 1300 pages. Ce ne sont pas moins de 260 auteurs qui y ont contribué, – dont une trentaine de l’UNIL, toutes facultés confondues – sur des thèmes tels que les droits humains, l’anthropocène, l’écopsychologie, le climat, les grands cycles biogéochimiques, la finitude, la biosphère, la géopolitique, le système Terre ou le Bouddhisme. Le livre présentera des regards inspirés et différenciés sur des notions à la fois spéculatives et concrètes liées à l’environnement. La FGSE assurera une couverture continue de cet événement majeur pour les sciences de l’environnement.