Thèse soutenue par Nelly Niwa le 6 mars 2015, Institut de géographie et durabilité (IGD)
Depuis les années 2000, il y a une réelle effervescence autour de l’agriculture urbaine. Si certains n’y voient qu’un phénomène de mode, d’autres la perçoivent comme un moyen de reconnecter les relations entre l’urbain et l’agricole. Les dispositifs modernes comme le zonage, les transports, l’économie de marché, les fertilisants, les filières agroalimentaires auraient contribué à séparer l’urbain et l’agricole et cette séparation aurait aujourd’hui des conséquences désastreuses pour notre environnement. L’agriculture urbaine proposerait alors une alternative permettant de revoir ces dispositifs.
Dans cette thèse, nous montrons que ce qui est en jeu, dans ce phénomène, ce n’est pas la reconnexion en elle-même de l’agricole et de l’urbain, mais bien le fait de rendre visibles les relations qui se trament et qui ont été rendues invisibles par ces dispositifs modernes. Elle ne doit pas être vue comme un mélange équitable d’agricole et d’urbain, mais comme une prise à laquelle on peut s’accrocher pour mieux comprendre. Enfin, ce serait se tromper de la voir comme une alternative aux dispositifs modernes. ll s’agirait plutôt de la voir comme un processus complémentaire à ces dispositifs.
Autrement dit, il s’agirait de passer de la conception d’agriculture urbaine comme résultat de relations réciproques entre l’urbain et l’agricole à celle beaucoup plus ouverte de toshinogyo comme processus permettant de rendre visibles ces relations.