Thèse soutenue par Mariano Bonriposi le 9 septembre 2013, Institut de géographie et durabilité (IGD)
Crans-Montana-Sierre est une région touristique située dans la vallée du Rhône, dans le Valais central, qui se caractérise par un climat relativement pauvre en précipitations et qui plus que d’autres a subi les effets de la sécheresse qui a touché l’Europe occidentale durant l’été 2003.
À l’avenir, les changements climatiques ainsi que le développement socio-économique modifieront de manière significative les besoins en eau de la région, ce qui risque de faire augmenter les rivalités d’usage concernant cette ressource.
Afin de jouer à l’avance, les décideurs ont besoin d’informations précises sur la quantité d’eau nécessaire à la région, avec une attention particulière à sa concentration temporelle et spatiale, à l’heure actuelle et à l’horizon 2050. Ce travail vise donc à estimer la variation de la demande en eau en tenant compte de l’influence des changements climatiques (CH2011) et des scénarios socio-économiques, élaborés en collaboration avec les autorités compétentes. Cette thèse, qui met l’accent sur les usages de l’eau fait partie du projet MontanAqua « Gestion de l’eau en temps de pénurie et de changement global », est à l’intersection entre les ressources hydriques, l’aménagement du territoire et son organisation socio-politique, fait qui la met, non pas par son importance, mais par son emplacement et ses interconnexions, au coeur de cette recherche.
Les résultats obtenus montrent comment les développements socio-économiques d’ici à 2050 ont un impact potentiellement plus important que les changements climatiques prévus par les scénarios A1B de CH2011 pour le même horizon temporel sur la demande en eau. Démographie, aménagement du territoire et contexte économico-touristique, ne sont que quelques-uns des facteurs qui ont la capacité d’agir significativement sur les usages de l’eau en ce qui concerne les aspects qualitatif et quantitatif de la région de Crans-Montana-Sierre. Par rapport aux ressources en eau disponibles à l’avenir, la demande maximale d’eau prévue par les scénarios socio- économiques développés au sein du projet MontanAqua risque de ne pas être toujours satisfaite. Ce danger et la manifestation de phénomènes climatiques extrêmes, comme la sécheresse estivale survenue en 2003 ou celle d’avril/mai 2011, ne pourront être atténués que par l’adoption de politiques de gestion à l’échelle régionale favorisant une utilisation plus rationnelle et un stockage préventif de la ressource en eau.