Thèse soutenue par Marc Choffet le 12 juillet 2013, Centre de recherche sur l’environnement terrestre (CRET)
Le coût annuel des dommages provoqués par les éléments naturels en Suisse est conséquent et sa tendance est en augmentation depuis plusieurs années malgré la mise en place d’ouvrage de protection et la mise en oeuvre de moyens importants.
Majoritairement induit par des dégâts matériels, le coût est supporté en partie par les assurances immobilières en ce qui concerne les dommages aux bâtiments. Dans de nombreux pays européens, les gouvernements et les compagnies d’assurance se sont mis à concevoir leur stratégie de prévention en termes de réduction de la vulnérabilité. Depuis 2004, en Suisse, ce coût a dépassé celui des dommages dûs à l’incendie, activité traditionnelle des établissements cantonaux d’assurance (ECA). Ce fait, aux implications stratégiques nombreuses dans le domaine public de la gestion des risques, résulte en particulier d’une politique de prévention des incendies menée efficacement depuis plusieurs années, notamment par le biais de la diminution de la vulnérabilité des bâtiments.
La thèse, par la mise en valeur de données actuarielles ainsi que par le développement d’outil d’analyse, cherche à illustrer la pertinence d’une telle approche appliquée aux dommages induits par des phénomènes naturels. Elle s’interroge sur la place de l’assurance et son implication dans une prévention ciblée des catastrophes naturelles.
La gestion intégrale des risques passe par une juste maîtrise de ses paramètres et de leur compréhension. La première partie de la thèse est ainsi consacrée au développement théorique des concepts clés ayant une influence sur la gestion des risques, comme l’aléa, la vulnérabilité, l’exposition ou le dommage. La litérature à ce sujet, très prolifique ces dernières années, a été reprise et mise en perspective dans le contexte de l’étude, à savoir l’assurance immobilière.
Parmi les paramètres du risque, il est démontré dans la thèse que la vulnérabilité est un facteur sur lequel il est possible d’influencer de manière efficace dans le but de limiter les coûts des dommages aux bâtiments. Ce raisonnement est confirmé dans un premier temps dans le cadre de l’élaboration d’une méthode d’analyse ayant débouché sur le développement d’un outil d’estimation des dommages aux bâtiments dus aux inondations.
La dernière partie de la thèse est consacrée à l’étude d’un événement de grêle dans le but de fournir une meilleure compréhension des dommages aux bâtiments et de leur structure. Les résultats obtenus permettent de dégager des tendances nouvelles. Une modélisation d’événement grêle a également été développée. Il permet de simuler un très grand nombre d’événements dans le but d’estimer les coûts de dommages envisagés pour une zone d’étude déterminée.