La campagne de microgravimétrie au centre-ville de Lausanne a permis d’évaluer l’épaisseur du remplissage morainique sur un fond rocheux molassique où se situera le futur Métro M2, d’une longueur totale de 6 km d’Ouchy à Epalinges. En effet, cette méthode géophysique, non destructive, utilise les variations de la pesanteur mesurées à la surface sur sol, celles-ci étant beaucoup moins perturbées par le bruit électromagnétique et la circulation automobile comparée aux autres méthodes géophysiques. Néanmoins, la campagne s’est déroulée de nuit et plus de 200 mesures microgravimétriques ont été effectuées en deux campagnes durant les étés 2002 et 2003.
En milieu urbain, il faut pouvoir corriger les perturbations de la gravité dues aux effets du relief topographique, des constructions, des caves et des canalisations, afin d’isoler l’anomalie gravifique due exclusivement à l’épaisseur du remplissage des terrains quaternaires. Grâce au système SIG (système informatique géographique) du cadastre et des réseaux de distribution, nous sommes en mesure de calculer l’influence gravifique de tous les bâtiments autour de chacun des points de mesure. En ville de Lausanne, l’épaisseur des terrains varie de quelques mètres à une trentaine de mètres.
Dans l’axe du futur tracé du Métro M2, notre interprétation quantitative montre une excellente corrélation entre la coupe de génie civil de la forme du soubassement molassique connue par les forages mécaniques et celle obtenue par la modélisation microgravimétrique. Cet outil géophysique permet aussi une bonne auscultation du sous-sol sans avoir recours à un grand nombre de forages mécaniques.
A lire
- Le Métro M2 de Lausanne : site exemplaire d’une application de microgravimétrie urbaine (article complet PDF)