La lecture, un jeu d’enfants. Scènes d’apprentissage et d’anthropologie

Soutenance de thèse de Mme Joséphine Stebler.
Mardi 13 octobre 2020, 17h15, UNIL, Anthropole 2024.

Directeur·trice·s de thèse:

  • Monsieur Yves Erard, MER 2, Faculté des lettres, UNIL
  • Madame Venna Das, professeure, Johns Hopkins University, USA

Membres du jury:

  • Madame Layla Raïd, professeure de Picardie Jules Verne, France
  • Monsieur Jérôme Meizoz, professeur, Faculté des lettres, UNIL

Notice bio-bibliographique

Titulaire d’une maturité fédérale obtenue au Collège Calvin à Genève, Joséphine Stebler poursuit ses études à l’Université de Neuchâtel, où elle obtient, en 2009, une licence ès lettres et sciences humaines en ethnologie et français moderne, ainsi qu’une demi-licence en anglais. Son mémoire en ethnocritique de la littérature – « Conflit social et charivaris dans Le Meunier d’Angibault de George Sand » – tente de faire dialoguer anthropologie et littérature.

Dès 2007, elle se forme à l’enseignement du Français langue étrangère/seconde (FLE/S) et travaille, chaque été, comme enseignante au Cours de vacances de l’UNIL (CDV). Elle se spécialise dans l’enseignement aux niveaux débutants et commence à s’intéresser aux interactions possibles entre anthropologie et didactique du FLE. En 2011, elle est engagée comme assistante suppléante, puis comme Maître d’enseignement et de recherche 2 (MER2) suppléante, à l’Ecole de français langue étrangère de l’UNIL (EFLE). En 2013, elle obtient un poste de MER2 à l’EFLE, où elle enseigne l’anthropologie et l’ethnographie à des étudiant.e.s allophones.

En conversation avec Yves Erard, qui deviendra son co-directeur de thèse, elle commence, dès 2009, à réfléchir à un projet de doctorat. En quête d’un terrain ethnographique en rapport avec l’enseignement/apprentissage des langues, elle filme ses enseignements aux débutants durant tout l’été 2009. Mais le projet n’avance pas. Elle se concentre sur sa formation d’enseignante (en s’intéressant notamment à des pédagogies dite « alternatives » comme le Silent way et la Psychodramaturgie linguistique) et effectue un remplacement dans un centre d’enseignement spécialisé du Canton de Vaud. En 2011-2012, elle est engagée durant une année scolaire comme enseignante de FLE dans une classe d’école enfantine (1p-2p Harmos) de Lausanne. Elle filme presque quotidiennement cette expérience de terrain à l’école, à partir de laquelle elle élabore son travail de thèse.

Dès 2010, elle effectue par ailleurs un certain nombre de mandats comme enseignante de branches spéciales pour le CDV. Elle collabore notamment à la création d’un nouveau test de classement et co-dirige un numéro de la revue A contrario (dont elle rejoint le comité de rédaction en 2012), qui interroge de manière critique l’adoption par l’université de la perspective actionnelle et de l’échelle de niveaux du Cadre européen commun de référence (CECR) (Erard Y., Merrone G. et J. Stebler (dir.), 2011. L’Université entre dans le Cadre européen commun de référence : Réflexions pratiques à partir de l’enseignement du français langue étrangère, A contrario, N°15). Très investie dans la vie et les projets du CDV, elle en devient co-directrice en 2014, puis directrice en 2019. Elle y poursuit, en compagnie de toute l’équipe du CDV, l’articulation d’une approche didactique du FLE inspirée de l’anthropologie, des éthiques du care et de la philosophie du langage ordinaire. Entre 2018 et 2020, elle y développe une certification en FLE – le Certificat de Qualification en Français (CQF) – répondant aux standards européens pour les tests de langue (ALTE), dont la première session sera proposée en février 2020. Depuis 2015, elle co-organise, chaque année, les Journées d’études du CDV (www.unil.ch/cvac/recherche) et participe à l’élaboration d’un numéro de revue par an consacré à ces journées.

Entre 2011 et 2017, année marquée par la naissance de son premier enfant, elle participe à divers programmes et événements scientifiques, dont les programmes doctoraux en sciences du langage (2011) et en anthropologie (2014) de la Conférence Universitaire de Suisse Occidentale (CUSO), le World Knowledge Dialogue (2013), ou le Séminaire Wittgenstein du Laboratoire EXeCO (Paris I-panthéon Sorbonne) (en 2011 et 2016). Elle est invitée à présenter un certain nombre de conférences, notamment en 2015, au Gymnase de Beaulieu; dans le cadre du colloque 2016 de la Société Suisse d’Ethnologie; et, par exemple, en 2019, à Lille, dans le cadre du séminaire APPLE « L’apprentissage de la langue maternelle comme paradigme pédagogique. Elle est chercheuse associée au projet APPLE (APPrentissage du Langage chez L’Enfant) – une collaboration entre l’Université d’Artois (RECIFES) et l’Université de Picardie Jules Verne (CURAPP) – de 2017 à 2019.

Joséphine Stebler est membre fondatrice du Groupe Anthropologie et Théâtre (GAT), auteur, en 2013, d’un ouvrage collectif sur le concept de représentation : Groupe Anthropologie et Théâtre, 2013. Des accords équivoques : ce qui se joue dans la représentation. Lausanne, BSN Press. En 2017, elle monte sur scène avec le GAT à la Grange de Dorigny, dans le cadre du 25ème anniversaire du théâtre de l’UNIL. Avec certains membres du GAT, elle travaille, depuis 2014, à la traduction en français, de l’œuvre de l’anthropologue Veena Das (DAS V., 2021 (à paraître). Voix de l’ordinaire : faire de l’anthropologie avec Veena Das, collection de textes réunis et traduits en français par Y. Erard, M. Motta, D. Robert, J. Stebler, Cl. Welscher. Lausanne : BSNPress.)