Family relationships and learning experiences in anxious vs. non-anxious families : Are there differences ?
Après des études de psychologie à l’Université de Maastricht (Pays-Bas), Jiske de Albuquerque a travaillé comme doctorante FNS à l’Université de Bâle, puis comme assistante diplômée à l’Institut de Psychologie de l’Université de Lausanne. Elle a soutenu sa thèse de doctorat en psychologie en 2012 à l’Unil, sous la direction des Profs. S. Munsch et S. Schneider (Université de Bochum, Allemagne). Elle suit actuellement une formation postgrade en psychothérapie cognitivo-comportementale centrée sur les enfants et adolescents aux Universités de Fribourg et Zurich.
L’objectif de cette thèse était d’explorer les relations parent-enfant et les processus d’apprentissage familiaux associés aux troubles anxieux. A cet effet, des familles ayant un membre anxieux (la mère ou l’enfant), ont été comparées avec des familles n’ayant aucun membre anxieux.
Dans une première étude, l’observation de l’interaction mère-enfant, dans le cadre d’une situation standardisée de jeu, a révélé que les mères présentant un trouble panique étaient plus susceptibles de se montrer verbalement contrôlantes, critiques et moins sensibles aux besoins de l’enfant, que les mères qui ne présentaient pas ce type de trouble. Une deuxième étude a examiné les perceptions des différents membres de la famille quant aux relations au sein de la famille et a indiqué que, par comparaison aux adolescents non-anxieux, les adolescents anxieux étaient plus enclins à éprouver un sentiment d’autonomie individuelle diminué par rapport à leurs parents. Finalement, une troisième étude s’est intéressée à déterminer l’impact d’expériences d’apprentissage moins directes dans l’étiologie de l’anxiété. Les résultats ont indiqué que les mères présentant un trouble panique étaient plus enclines à s’engager dans des comportements qui maintiennent la panique et à impliquer leurs enfants dans ces comportements, que les mères ne présentant pas de trouble panique.
En se basant sur des recherches antérieures qui ont établi une relation entre le contrôle parental, la perception de contrôle chez l’enfant et les troubles anxieux, le présent travail non seulement confirme ce lien mais propose également un modèle pour résumer l’état actuel des connaissances concernant les processus familiaux et le développement des troubles anxieux. Deux pistes ont été suggérées par lesquelles l’anxiété pourrait être transmise de manière intergénérationnelle. Chacune de ces pistes attribue un rôle important à la perception de contrôle chez l’enfant. L’idée est que lorsque les enfants présentent une prédisposition à interpréter le comportement de leurs parents comme hors de leur contrôle, ils seraient plus enclins à développer de l’anxiété. A ce titre, la perception du contrôle représenterait un tampon entre le comportement de contrôle/surprotection des parents et le trouble anxieux chez l’enfant.