Le devenir féminin transgenre.
Une étude qualitative et réflexive sur le genre, la corporéité et la sexualité.
Après une licence en psychologie de l’Université de Genève et un master en sexologie de l’Université du Québec à Montréal, Denise Medico a obtenu en 2011 le titre de docteure en psychologie de l’Université de Lausanne pour une thèse menée sous la direction de la professeure Marie Santiago-Delefosse. Ses travaux portent sur les diversités sexuelles, la thérapie psycho-sexologique, la santé sexuelle, la méthode qualitative et la psychologie critique. Elle est actuellement cheffe de service de la consultation de couple et de sexologie à la Fondation Profa.
Cette thèse en psychologie qualitative et critique de la santé propose un éclairage sur la subjectivité transgenre qui diffère des modèles dominants en clinique. Les nosologies de type DSM et de la psychiatrie dominante se focalisent sur la seule question de la transition transsexuelle. Elles utilisent la sexualité comme outil dans les diagnostics différentiels qui permettent d’effectuer le gatekeeping de la transition médicalisée du genre. Elles sont décrites comme un dispositif de médicalisation du genre, qui induit des pratiques maltraitantes.
Une méthodologie qualitative inspirée de la théorie ancrée (grounded theory) ainsi que de l’analyse réflexive est utilisée. Un échantillon de 15 personnes représentant la diversité des personnes transgenres MtF (Male to Female) a été constitué. Les données provenant d’entretiens non directifs sont analysées dans une perspective verticale et horizontale.
Les résultats soulignent l’inadéquation des typologies cliniques, de la place donnée à la sexualité dans les procédures diagnostiques et de l’opposition qu’elles construisent entre identité (de genre) et sexualité. Ils plaident pour une vision deleuzienne de type nomade, incarnée et sexuée de la subjectivité transgenre.