Contexts and typologies in the analysis of welfare state legitimacy : A social psychological approach to political opinion formation
Tiina Likki a obtenu son Master en psychologie sociale en Finlande à l’Université de Helsinki en 2008. Elle a ensuite rejoint l’UNIL en tant que doctorante FNS, puis assistante diplômée. Elle a soutenu sa thèse de doctorat, sous la dir. du Prof. Christian Staerklé, en janvier 2014. Actuellement, elle s’intéresse aux applications de la psychologie sociale dans le domaine des politiques publiques.
Cette thèse avait pour but d’analyser l’opinion publique envers l’Etat social dans 29 pays européens. Basée sur une approche interdisciplinaire qui combine des perspectives psycho-sociales, sociologiques et d’opinion publique sur la formation d’opinion politique, ce travail étudie comment la position sociale et les croyances partagées façonnent la légitimité perçue des institutions de l’Etat social, et comment les contextes sociaux influencent les processus de formation d’opinion.
Basée sur la théorie des représentations sociales, ainsi que sur une approche de socialisation et d’intérêt propre, cette thèse analyse le rôle des positions sociales dans le soutien envers la solidarité institutionnelle. Les croyances normatives – définies comme les visions préférées de l’organisation des rapports sociaux – médiatisent l’effet de la position sociale sur le soutien à l’Etat social. De plus, s’inspirant de la littérature sur l’opinion publique, la thèse analyse la formation d’opinion en fonction des facteurs structurels (comme le taux de dépenses sociales, le chômage) et idéologiques (comme le degré de méritocratie).
Le travail est composé de deux chapitres théoriques ainsi que de quatre chapitres empiriques, dont trois utilisent des données provenant de l’enquête European Social Survey 2008. Appliquant des approches multi-niveaux et typologiques, la thèse contribue à la littérature sur les attitudes envers l’Etat social en montrant que les croyances normatives, telles que la méfiance ou l’égalitarisme, fonctionnent comme des mécanismes sous-jacents qui relient la position sociale aux attitudes politiques (chapitre 3), et que les caractéristiques des contextes nationaux influencent les processus de formation d’opinion politique (chapitres 3 et 4). Le chapitre 5 propose et prédit une typologie sur le rapport entre les attitudes envers la solidarité et celles envers le contrôle, renvoyant à deux domaines centraux de régulation étatique. Enfin, le chapitre 6 examine le soutien à l’Etat social dans le domaine de l’action protestataire, utilisant des données d’une enquête menée auprès des militants espagnols du mouvement des Indignés.
Les résultats de cette thèse apportent des éléments qui éclairent les débats contemporains sur la légitimité de l’Etat social et son démantèlement.