Doctoral Education’s Reform in Switzerland and Norway
A Public Management Analysis
Lukas Baschung a obtenu une licence ès sciences politiques à la Faculté des Sciences sociales et politiques en 2005. Il a mené sa thèse, soutenue en novembre 2010, sous la direction du Prof. Jean-Philippe Leresche de l’Observatoire science, politique, société. Il est actuellement responsable de missions stratégiques à la Direction générale de l’enseignement supérieur au sein du DFJC de l’Etat de Vaud.
Cette thèse de doctorat s’intéresse à un phénomène récent de l’enseignement supérieur européen, c’est-à-dire la réforme du doctorat. Essentiellement basée sur huit études de cas (soit huit écoles doctorales suisses et norvégiennes ainsi que leurs contextes institutionnel, national et international), elle s’interroge sur les changements intervenus dans la nature et la gouvernance du doctorat.
L’analyse empirique inclut des entretiens avec une centaine d’interlocuteurs, tandis que le cadre théorique est composé par trois modèles (« narratives ») de management public, à savoir le « New Public Management », la « Network Governance » ainsi que le « Neo-Weberian State ». Les études de cas ont été choisies sur la base de quatre variables : le type de système politique (Etat centralisé ou Etat fédéral), le type de haute école (généraliste ou spécialisée), la taille de l’institution (« grande » ou « petite » institution) et la discipline scientifique (disciplines « dure » ou « molle » et « fondamentale » ou « appliquée »).
Même s’il y a des variations entre les différentes études de cas, cinq tendances en termes de changement de nature du doctorat ont pu être identifiées. Le premier changement concerne le recrutement des doctorants qui devient davantage un processus collectif, effectué par un groupe de directeurs de thèse qui auditionnent des candidats présélectionnés. Deuxième changement : les doctorants suivent des cours, voire un véritable curriculum prédéfini. Troisième changement : l’encadrement des doctorants devient également une tâche collective, les doctorants étant accompagnés par un comité de thèse. Le quatrième changement consiste en des échanges scientifiques élargis et davantage institutionnalisés. En compagnie de chercheurs expérimentés, les doctorants participent à des conférences et d’autres activités qui leur sont spécifiquement dédiées. Enfin, les doctorants sont obligés de rendre régulièrement des comptes, dans des rapports écrits, sur l’avancement de leur travail.
En outre, l’analyse de la gouvernance du doctorat a permis d’identifier un schéma de gouvernance universitaire novateur comportant deux idéaux-types : les disciplines dites dures et appliquées, situées au sein de petites institutions spécialisées d’un état centralisé tendent surtout à adopter une gouvernance de type « New Public Management », tandis que les disciplines dites « molles » et « fondamentales », situées au sein de grandes institutions généralistes tendent surtout à adopter une gouvernance de type « Network Governance ».